Fondation de France : Villiers-le-Bel, des aînés qui bougent la ville

De toutes les générations, celle des 75 ans et plus est la plus touchée par la solitude. Selon un récent sondage de la Fondation de France, une personne âgée sur quatre en France est seule… Afin de lutter contre cet isolement, la fondation soutient différents projets dans tout l’Hexagone. Par exemple, à Villiers-le-Bel, une association lutte contre l’exclusion des seniors en les faisant participer aux projets de la ville. Un bel exemple de démocratie participative.


Selon une étude récente, près de la moitié (46%) des seniors de Villiers-le-Bel (Val d’Oise) vivraient sous le seuil de pauvreté et la plupart ne feraient pas appel aux structures d’aide par « peur de déranger ».

Développant des actions solidaires pour toutes les générations, l’association locale La Case se préoccupe des ainés, une population de plus en plus nombreuse touchée par la précarité et l’isolement.

Pour les réintégrer à la vie de la cité, La Case les implique dans des projets locaux qui créent du lien entre les générations. Le thème privilégié pour ces actions : le développement durable.
 
Plus de 120 seniors se sont investis dans les différentes actions proposées par l’association. Certains ont rejoint des groupes de démocratie participative où ils ont contribué à définir des projets menés dans leur ville.

D’autres ont participé à une bourse des savoirs intergénérationnelle qui permet d’échanger des compétences et des savoir-faire.

C’est ainsi qu’un menuisier à la retraite réalise depuis des hôtels à insectes pour des écoles et qu’une couturière confectionne les costumes pour les fêtes d’école.
 
Solange, l’une des participantes explique : « Je participe aux interventions en maternelle depuis trois ans. C’est drôle, intéressant… Un bonheur ! On a un contact très fort avec les enfants. On échange beaucoup. Le but, c’est de créer du lien entre les générations et ça marche. On aborde des sujets comme la vieillesse ou le développement durable, auquel ils sont très sensibles. Moi-même, je finis par me remettre en question de temps en temps sur les questions écologiques. Désormais, je dispute mon mari quand il laisse couler l’eau en se lavant les dents ! »
 
De nombreuses autres activités ont permis de créer de nouvelles passerelles entre les générations : les aînés ont par exemple monté des expositions, tourné des vidéos et animé des stands lors d’événements comme la Semaine du Développement durable.

L’aspect novateur du projet tient justement à sa capacité à faire des bénéficiaires des acteurs car, en s’engageant, les aînés sortent eux-mêmes de leur isolement.
 
La Fondation de France s’implique

Le soutien de la Fondation de France a permis de financer l’achat de matériel, de fournitures, les équipements nécessaires et une partie des frais de personnels.

Lancé en 2011, le projet s’inscrit dans une démarche de long terme. Il a permis aux seniors de gagner en estime de soi et de rompre avec la solitude et, aujourd’hui, tous les projets se poursuivent avec l’objectif de se développer. C’est ainsi que des démarches sont par exemple entreprises pour intégrer de nouveaux acteurs, jeunes et moins jeunes, à la bourse des savoirs intergénérationnelle.

Publié le 04/08/2015 à 01:00 | Lu 2233 fois