Focus sur les bénévoles seniors à l'heure du vaccin

Avec la crise sanitaire et ses conséquences économiques et sociales, de nombreuses associations dont la vocation est d’apporter une aide aux personnes fragiles, témoignent de leurs difficultés à répondre aux demandes croissantes. Des difficultés engendrées notamment par une moindre présence de leurs bénévoles, dont de très nombreux seniors, compte tenu du virus. Le point avec Recherches & Solidarités.





Ainsi, selon cette enquête en ligne* de Recherches & Solidarités, près de 40% des bénévoles de 50-74 ans des associations intervenant auprès des personnes fragiles sont aujourd’hui à l’arrêt : 12% pour ne pas prendre de risques pour eux-mêmes, 10% parce que leurs dirigeants leur ont demandé, par prudence, de s’abstenir momentanément et 17% parce que leur association est aujourd’hui dans l’impossibilité d’agir.
 
Rappelons que d’une manière générale, les associations tournent avec de très nombreux bénévoles seniors… Ce qui entraine actuellement, en cette période de pandémie, une « situation difficile à vivre pour les bénévoles eux-mêmes et à gérer pour les associations, au moment où les besoins augmentent de jour en jour ».
 
Pratiquement les trois-quarts (71%) des bénévoles seniors du secteur social se disent, sans hésitation, prêts à se faire vacciner lorsque leur tour viendra. Au-delà, 9% hésitent et vont se renseigner pour faire leur choix et 15% préfèreraient attendre un peu. Ils ne sont que 5% à affirmer ne pas vouloir se faire vacciner. On voit donc peut de personnes sceptiques face au vaccin.
 
A ces 71% de bénévoles prêts à se faire vacciner sans hésiter, s’ajoutent environ 12% de bénévoles hésitants qui pourraient franchir le pas « pour être plus sereins dans leur activité bénévole » (4%) et plus encore « pour la protection des adhérents ou des bénéficiaires de leur association » (8%). N’oublions pas que ces seniors bénévoles sont, pour certains et/ou les plus âgés d’entre eux, dans les personnes à risque face au coronavirus.
 
Selon les chiffres de l’Insee 2020, on compte en France dans les 20 millions de 50-74 ans et parmi eux, c’est énorme, pratiquement un quart -23,8%- de bénévoles (source IFOP-France Bénévolat-Recherches & Solidarités 2019). Et parmi ces 4,85 millions seniors bénévoles, pratiquement un tiers (30%) œuvre dans le secteur social, soit environ 1,5 million.
 
Toujours selon cette enquête, pratiquement les deux-tiers, 61% d’entre eux, sont aujourd’hui en action, soit 915 000, parmi lesquels 71% souhaitent se faire vacciner, ce qui permet de parvenir à une estimation de 650.000 bénévoles prêts à se faire vacciner. Soit 1% de la population totale.
 
Ce ratio permet une estimation à l’échelle d’un territoire. A titre d’exemple : entre 23.000 et 25.000 bénévoles à l’échelle de la région Centre-Val de Loire, environ 4.300 en Eure-et-Loir. Pour ce territoire, le nombre de bénévoles concernés de 50-74 ans est de l’ordre de 500, dont un peu plus de 200 pour la commune de Châteaudun et ses environs immédiats issus de 6 associations dont les bénévoles sont au contact de publics fragiles : Secours populaire, Secours catholique, Croix-Rouge, Restos du Cœur, Saint Vincent de Paul, Petits Frères des Pauvres.
 
En lien étroit avec l’Agence Régionale de Santé, la Communauté Professionnelle Territoriale de Santé de Châteaudun (CPTS Sud 28) a engagé une étude de faisabilité, à la fois pour ne pas perturber la démarche de vaccination en cours, et pour optimiser le nombre de doses disponible. Elle consiste à préparer, en concertation avec les associations du secteur social, en première ligne au service des publics fragiles, une liste des bénévoles exposés. En commençant par les plus âgés, ces bénévoles seront appelés, au fur et à mesure que sont constatées les absences de personnes convoquées.
 
De sorte qu’à nombre de doses constant, ces bénévoles seront progressivement protégés, sans incidence sur la campagne de vaccination. Ceci évite de surcroît, de perdre des doses préparées pour chaque journée.
 
*Enquête en ligne réalisée entre le 14 et le 21 janvier 2021 auprès d’un échantillon de 1 650 bénévoles, représentatif au plan territorial et de la diversité des activités associatives. Résultats redressés selon la méthode des quotas appliquée à la variable « âge ». Première exploitation sur la population cible actuelle : les bénévoles de 50-74 ans des associations à caractère social.
 

Article publié le 26/01/2021 à 09:19 | Lu 3368 fois