Invité par l’équipe de la « Péniche cinéma », lieu magique situé sur le canal de l’Ourcq au Parc de la Villette, il y a quelques jours à réagir à la projection de deux films de jeunes auteurs centrés sur le vieillissement.
J’ai eu le bonheur de découvrir deux regards formidables : « Les mille et une nuits blanches de Ferudja et Reda du Blanc Mesnil », de David Gheron et « Je m’appelle Margueritte et j’ai 97 ans » d’Alban Nelva-Pasqual.
Aucun pathos, pas une once de jugement ou de détachement hautain, mais les gestes simples, les mots difficiles et les regards complexes mis en avant. Les deux films montrent, chacun à leurs façons, la difficulté de vivre ensemble, mais aussi la beauté de certains moments de partages.
Personne ne choisit d’avoir besoin de l’autre et de perdre une part de son autonomie mais pour autant, les deux réalisateurs nous disent à travers leur regard, que jusqu’au dernier moment, un lien peut exister et produire de l’humanité.
Deux moments de cinéma qui resteront longtemps gravés dans ma mémoire. D’abord les mains de Reda caressant avec respect et tendresse le visage de Ferudja. Aucun son, aucune parole mais une émotion incroyable qui noue la gorge du spectateur. L’autre image, ou plutôt l’autre parole, nous vient d’Alban Nelva-Pasqual qui filme un dialogue entre Marguerite, sa fille et sa petite-fille. La grand-mère, qui vit chez sa fille, affirme se « sentir en prison » depuis qu’elle a dû quitter son domicile. Impossible de sortir indemne de ce genre de scènes.
Les hasards du calendrier font qu’un autre film sort sur les écrans : Trop jeunes pour mourir. Ce film coréen de Park Jin-Pyo est un hymne non pas au droit à l’amour pour les septuagénaires mais une ode à l’amour et au plaisir entre adultes consentants. L’âge n’est pas un frein, ni une lassitude. Simplement un fait qui donne plus de valeur aux moments de bonheur. Tout simplement.
Serge Guérin
Professeur à l’ESG, vient de publier Vive les vieux !, Éditions Michalon
J’ai eu le bonheur de découvrir deux regards formidables : « Les mille et une nuits blanches de Ferudja et Reda du Blanc Mesnil », de David Gheron et « Je m’appelle Margueritte et j’ai 97 ans » d’Alban Nelva-Pasqual.
Aucun pathos, pas une once de jugement ou de détachement hautain, mais les gestes simples, les mots difficiles et les regards complexes mis en avant. Les deux films montrent, chacun à leurs façons, la difficulté de vivre ensemble, mais aussi la beauté de certains moments de partages.
Personne ne choisit d’avoir besoin de l’autre et de perdre une part de son autonomie mais pour autant, les deux réalisateurs nous disent à travers leur regard, que jusqu’au dernier moment, un lien peut exister et produire de l’humanité.
Deux moments de cinéma qui resteront longtemps gravés dans ma mémoire. D’abord les mains de Reda caressant avec respect et tendresse le visage de Ferudja. Aucun son, aucune parole mais une émotion incroyable qui noue la gorge du spectateur. L’autre image, ou plutôt l’autre parole, nous vient d’Alban Nelva-Pasqual qui filme un dialogue entre Marguerite, sa fille et sa petite-fille. La grand-mère, qui vit chez sa fille, affirme se « sentir en prison » depuis qu’elle a dû quitter son domicile. Impossible de sortir indemne de ce genre de scènes.
Les hasards du calendrier font qu’un autre film sort sur les écrans : Trop jeunes pour mourir. Ce film coréen de Park Jin-Pyo est un hymne non pas au droit à l’amour pour les septuagénaires mais une ode à l’amour et au plaisir entre adultes consentants. L’âge n’est pas un frein, ni une lassitude. Simplement un fait qui donne plus de valeur aux moments de bonheur. Tout simplement.
Serge Guérin
Professeur à l’ESG, vient de publier Vive les vieux !, Éditions Michalon
