Etude : comment le milieu de vie influence-t-il le bonheur des ainés ?

Si les progrès scientifiques expliquent en partie la progression de l’espérance de vie, la recherche sur les conditions favorables à un vieillissement actif et en santé est relativement jeune et relève d’un grand nombre de disciplines. Que savons-nous des facteurs clés qui agissent sur le bonheur des aînés au sein même de leur milieu de vie ?





Forte d’un soutien philanthropique de la Fondation Luc Maurice, le professeur Mélanie Levasseur de la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke (Montréal, Canada), va réaliser une grande étude sur ce qui contribue au bonheur des anciens selon leur milieu de vie. Un projet qui devrait, espérons-le, influencer de nombreuses politiques gouvernementales à l’avenir.
 
Déjà bien connue pour ses projets de recherche innovants sur la participation sociale et l’âgisme, le professeur Levasseur va plus loin avec cette nouvelle étude des plus pertinentes à une époque où d’importants changements démographiques touchent la plupart des pays occidentaux.
 
« Comparer le bonheur, l’épanouissement et la participation sociale des aînés avec le milieu de vie, c’est complexe. À ce jour, peu d’études l’ont fait. Nos travaux de recherche nous permettront de mieux connaître les facteurs qui influent sur le bonheur et de mieux outiller les parties prenantes dans la prise de décisions relatives à l’élaboration des milieux de vie. »
 
Dans la pratique, cette étude comportera trois volets. Tout d’abord, traduction et validation d’un questionnaire sur l’épanouissement en lien avec le milieu de vie des aînés afin, de réaliser à l’automne 2022, une enquête auprès de 2.000 aînés. La moitié des sujets interrogés habiteront dans un domicile conventionnel; l’autre, dans une résidence privée pour aînés de différentes tailles, et ce, dans des milieux urbains, des banlieues ou des zones rurales.
 
À partir des données recueillies durant cette enquête, des analyses réalisées à l’hiver 2023 permettront de vérifier les associations entre bonheur, épanouissement et participation sociale des personnes interrogées en fonction de leur type de milieu de vie, en considérant l’âgisme et l’intégration dans la communauté.
 
Au printemps 2023, des entretiens seront réalisés auprès d’aînés ayant divers niveaux de bonheur et une variété d’expériences pour explorer comment le milieu de vie influence non seulement leur bonheur, mais aussi leur épanouissement, leur participation sociale, l’âgisme et leur intégration dans la communauté.
 
« Les personnes aînées sont un groupe hétérogène dont les conditions de vie et les besoins changent rapidement et diffèrent les uns des autres. Il importe de leur offrir des milieux de vie qui répondent à leur bien-être, et ce, à l’aide du soutien d’une communauté mobilisée » mentionne le doyen de la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’UdeS, le professeur Dominique Dorion.
 
« Dès nos premiers échanges avec le professeur Levasseur à propos de cette étude, nous savions que les résultats permettraient d’améliorer les connaissances dans ce domaine. C’est pourquoi nous n’avons pas hésité à contribuer au projet. Promouvoir un vieillissement heureux, actif et en santé, c’est dans nos valeurs », explique Matias Duque, directeur général de la Fondation Luc Maurice.
 
L’étude est en cours et se déroulera jusqu’à l’automne 2024.

Article publié le 11/07/2022 à 04:00 | Lu 3711 fois