Espoir (Im)patient : une plateforme visant à favorise l'accès au cannabis thérapeutique

Le 5 mai dernier, la plateforme Espoir (Im)patient visant à fédérer les patients en attente d’un traitement thérapeutique au cannabis a officiellement été lancée. L’idée ? Faciliter et favoriser l’accès au cannabis thérapeutique dans certains cas et pour certains patients. Explications.





Alors que la marijuana (« l’herbe ») se démocratise comme « traitement thérapeutique » dans de nombreux états des Etats-Unis (avec une forte proportion de clients âgés), la France reste à la traine en la matière.
 
Dans ce contexte, le 5 mai dernier, la plateforme Espoir (Im)patient a été créée. Pour l’occasion, une cinquantaine de patients, proches de patients et professionnels de santé se sont retrouvés pour échanger leurs témoignages, leurs besoins et leurs attentes dans le cadre des travaux conduits au sein de l’ANSM pour ouvrir l’accès au cannabis thérapeutique
 
« Il est essentiel que la voix des patients soit pleinement entendue dans ce débat car l’attente est immense » explique Mado Gilanton, porte-parole d’Espoir (im)patient. En effet, nombre d’entre eux n’ont aujourd’hui d’autre choix que de pratiquer l’automédication, en pratiquant l'auto culture dans le meilleur des cas, ou au pire, en se fournissant sur le marché noir, sans suivi médical ni garantie sur la qualité des produits ».
 
Et cette responsable d'ajouter : « ils sont ainsi contraints de se placer dans l’illégalité avec les risques que cela implique du point de vue judiciaire ou de la sécurité. Il est donc indispensable de garantir aux patients efficacité, sécurité et qualité du traitement. Espoir (im)patient vise à défendre les intérêts des patients, faire connaître leur réalité et entendre leur voix dans le débat sur l’ouverture de l’usage du cannabis thérapeutique ».
 
Plus pratiquement cette structure réclame : de faire évoluer la liste provisoire des pathologies concernées en fonction des preuves existantes et futures ; de permettre à la recherche scientifique de se mettre en place dès aujourd’hui ; d’organiser un circuit de distribution pour desservir tout le territoire ; d’adopter une approche considérant le cannabis comme un élément intégrant pleinement la pharmacopée en amont plutôt qu’un traitement de dernier recours ou encore d’autoriser toutes formes de préparations issues de la plante et nécessaires pour répondre à la diversité des conditions des patients.
 
Rappelons qu’en décembre 2018, le comité scientifique spécialisé temporaire (CSST) créé au sein de l’ANSM, a jugé « pertinent d’autoriser l’usage du cannabis à visée thérapeutique pour les patients dans certaines situations cliniques et en cas de soulagement insuffisant ou d’une mauvaise tolérance des thérapeutiques, médicamenteuses ou non, accessibles (et notamment des spécialités à base de cannabis ou de cannabinoïdes disponibles). Cet usage peut être envisagé en complément ou en remplacement de certaines thérapeutiques ». Ce dernier doit se prononcer à la fin du mois de juin sur les modalités de mise à disposition du cannabis thérapeutique.
 
Pour mémoire, cette drogue douce s’avère particulièrement (re)connue pour ses propriétés anti-douleur ou comme stimulateur d'appétit et anti-nauséeux chez des personnes sous chimiothérapie. Toutefois, elle serait aussi efficace dans le cas de traitement de certaines maladies comme la sclérose en plaque, le glaucome, l’arthrite, les maladies de Parkinson ou d’Alzheimer… Les seniors apprécient aussi le peu d’effets secondaires.
 
A noter que les retraités recherchent généralement d’autres modes de consommation (autre que « la fumette ») et de petites doses de THC, la molécule qui « fait du bien ». On voit ainsi se développer les cours de cuisine spécialisés « cannabis » ce qui permet de se préparer des bonbons ou des gâteaux « maison ». Le fait est que cette drogue se cuisine autant « salée » que « sucrée ». C’est selon vos goûts, vos choix et vos envies !
 
Les ainés privilégient aussi les sprays, les gouttes prises sous la langue, les gélules, les huiles, les onguents, les crèmes ou les patches transdermiques. Cependant, que le choses soient claires, l’action du THC ne fonctionne qu’à un dosage faible très précis, bien moins élevé que celui d’un joint, qui de plus, contient dans sa fumée, de nombreux produits toxiques… D’où l’intérêt de le consommer « autrement ».

Aujourd’hui, 21 pays de l’Union européenne sur 28 autorisent le cannabis à usage thérapeutique.

Article publié le 07/05/2019 à 08:26 | Lu 8282 fois