Espérance de vie en bonne santé : modifier certains neurones pour la prolonger !

Une récente étude du CNRS en partenariat avec le Muséum national d’Histoire naturelle montre l’influence du cerveau dans la durée de vie et l’état de santé au cours du vieillissement. De fait, une modification génétique réalisée sur certains neurones prolonge de près d’un tiers l’espérance de vie en bonne santé des souris.


De nos jours, la compréhension du vieillissement et des processus qui limitent la durée de vie (notamment en bonne santé) pose un véritable défi aux scientifiques dans un contexte où leur progression est associée à l’apparition de maladies telles que le diabète ou la démence (les cas d’Alzheimer explosent avec l’avancée en âge de nos sociétés).
 
Rappelons que d’une manière générale, le vieillissement regroupe toute une série de modifications qui petit à petit diminuent l’efficacité de nos systèmes physiologiques et de nos organes. Avec le temps, ces derniers sont de moins en moins fonctionnels avec pour ultime étape, la mort.
 
Or, pour assurer l’intégrité de notre organisme, tous les tissus -à l’exception du cerveau, et c’est important de le noter- se renouvellent en continu. La détérioration progressive de cette capacité régénérative faisant partie intégrante du processus du vieillissement.
 
Toutefois, on le sait, nous ne sommes pas tous égaux devant la vieillesse. Certains, objectivement, vieillissent plus vite que d’autres. Cela est du à la fois à des facteurs génétiques et environnementaux dont le mode d’action reste assez mal connu.
 
Dans ce contexte, notre cerveau, en contrôlant les paramètres physiologiques tels que le métabolisme et l’équilibre hormonal, pourrait avoir une influence sur la vitesse du vieillissement et la durée de vie.
 
Cette étude, menée chez la souris, révèle ainsi qu’une modification génétique réalisée dans certains neurones du cerveau* permettrait de prolonger la durée de vie en bonne santé. Ces neurones jouent en réalité le rôle de modulateurs de l’activité cérébrale.
 
Les résultats montrent que cette modification permet à la fois une espérance vie prolongée de 30% et un vieillissement biologique amélioré. Les souris l’ayant subie conservent par exemple une meilleure motricité et un pelage en meilleur état que les souris témoins ; elles présentent également une accumulation de graisses beaucoup plus faible, ce qui limite l’apparition de maladies métaboliques et contribue au vieillissement en bonne santé.
 
Ces résultats permettent de mieux comprendre l’influence du cerveau sur le vieillissement du corps et constituent une nouvelle piste pour l’élaboration de stratégies thérapeutiques destinées à améliorer la qualité et la durée de la vie en bonne santé.
 
« Cette découverte s’inscrit dans une ère passionnante pour la recherche sur le vieillissement qui voit actuellement s’ouvrir des perspectives sans précédent pour prévenir, retarder ou même, dans certains cas, inverser les pathologies liées à ce processus » conclut le communiqué du CNRS.
 
Cette étude a été publiée dans la revue scientifique Aging.
 
*(neurones GABAergiques)

Publié le 17/09/2019 à 03:55 | Lu 1516 fois