Epidémie de grippe : seniors, attention danger

Selon toutes les remontées statistiques, la crise actuelle de la grippe risque de s'avérer aussi importante qu'en 2015, qui a vu le décès de 18.000 personnes dont 16.000 personnes âgées dans notre pays. Dans ce contexte, Marisol Touraine, ministre de la Santé, a donné instruction aux hôpitaux de mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires pour éviter la saturation des urgences et assurer les soins aux malades.





Comme le rappelle la ministre : « la grippe n’est pas une maladie bénigne : chaque année, elle provoque de nombreux décès. Chaque malade doit être immédiatement pris en charge et hospitalisé si son état l’exige. C’est pourquoi, depuis plusieurs semaines, j’ai donné instruction aux hôpitaux de s’organiser pour éviter la saturation des urgences. Je m’assure que des lits d’hospitalisation restent partout disponibles. »
 
Le pic de l’épidémie approche. Le 21 décembre dernier, la ministre avait donné des instructions aux hôpitaux pour ajuster leur organisation et leurs moyens. Cette semaine, elle leur a demandé de mettre en œuvre, sans délai, toutes les mesures nécessaires, y compris en déprogrammant des activités, pour renforcer les capacités d’hospitalisation et éviter la saturation des urgences.
 
D’après les dernières données de Santé Publique France, le pic de l’épidémie est sur le point d’être franchi dans plusieurs régions et le nombre de cas enregistrés sur l’ensemble du territoire reste globalement très important. Les hôpitaux sont, de ce fait, particulièrement sollicités.
 
« La situation est un peu tendue », indique le virologue Bruno Lina dans le journal 20 minutes, « notamment parce que les nombreux cas chez les personnes âgées, qui ont besoin d’être hospitalisées plus longtemps (3, 4, 5 jours), créent un effet d’empilement ».
 
« Le virus de type A (H3N2) touche principalement les personnes âgées de plus de 65 ans, surtout les plus fragiles », précise toujours à 20 minutes François Bourdillon, directeur général de l’agence Santé publique France. Et d'ajouter : « la dynamique de l’épidémie est importante. Nous avons pu le constater car la part des hospitalisations après un passage aux urgences pour grippe a été très élevée, en particulier chez les + de 65 ans (50 %) et les + de 80 ans (80 %). C’est un peu au-dessus des années précédentes ».
 
De son côté, l’AD-PA tire la sonnette d'alarme depuis le début de la semaine. Elle rappelle qu'en 2015, la majorité des personnes âgées qui sont décédées étaient accompagnées à leur domicile. L’association des directeurs de maisons de retraite demande donc des renforts exceptionnels dans les établissements et les services à domicile.
 
En effet, toutes les informations concordent pour dire que les services d'urgence sont engorgés ; il est donc à craindre que les personnes âgées qui devraient être hospitalisées ne pourront pas l’être ; de plus il semblerait qu’un autre pic grippal soit à prévoir. Enfin, l’on sait que 10 jours après une épidémie de grippe, d’autres infections peuvent aussi affecter les personnes âgées. 

Article publié le 12/01/2017 à 11:36 | Lu 1924 fois