Encore un instant, mes 90 ans de Claude Sarraute (livre)

Les éditions Flammarion viennent de publier le dernier livre de Claude Sarraute, intitulé Encore un instant, mes 90 ans. Un ouvrage de 192 pages (19 euros) dans lequel l’écrivain se confie –avec sa gouaille habituelle- sur la vieillesse et la fin de vie.


On le sait, Claude Sarraute n’a jamais eu sa langue dans sa poche. Cette femme a toujours été « cash » et dit tout haut ce qu’elle pensait. Se souciant peu du qu’en dira-t-on.  Naturellement, ce dernier livre ne fait pas exception à la règle. Dans Encore un instant, la femme de lettre à la gouaille légendaire, se confie sur sa vie avec son franc parlé habituel.
 
La journaliste évoque dans ce livre, les joies et les peines de ses quatre-vingt-dix ans (elle n’hésite pas à évoquer ses problèmes d’arthrose et d’incontinence), mais  elle revient également sur ses souvenirs personnels ; voire même très personnels ; comme sa vie sexuelle plutôt débridée.
 
Elle assume totalement son côté séductrice : « J'ai toujours choisi des hommes riches qui me faisaient des cadeaux. Il ne me serait jamais venu à l'idée de payer un dîner. J'avais une libido qui marchait à fond et j'allais vers celui qui me tentait le plus, et celui qui me tentait le plus, c'était le plus riche mais aussi le plus patient. Il devait supporter mes caprices. J'ai tenu cette ligne jusqu'au bout. »
 
Au-delà de ses frasques sexuelles, l’auteur revient également sur les petits bonheurs de la vie (un petit verre, une cigarette et de la "bonne bouffe") et sur son expérience de la vieillesse (elle aura 90 ans en juillet prochain). Elle confie avoir pensé au suicide -notamment par le biais de l’association Mourir dans la dignité- tout en précisant qu’elle « n’ose pas partir » car in fine, sa seule peur, c’est celle de mourir. « J'y pense tout le temps. J'ai peur de tomber à n'importe quel moment et de me retrouver aux urgences. Tu disparais comme une aiguille dans une botte de foin ».
 
Pour autant, l'ex-éditorialiste au Monde ne s’emmerde pas une minute. « J'écoute la radio, la télé, je suis restée une folle des infos. Et je suis une optimiste de nature. Je me réveille et me couche de bonne humeur. C'est une grâce qui a beaucoup compté dans ma vie. Vieillir, c'est renoncer mais pas à se faire du bien. D’ailleurs, indique-t-elle : « à 75 ans, j'ai lâché la rampe. J'ai décidé de ne plus me priver de rien ».

Publié le 24/01/2017 à 11:56 | Lu 4472 fois