Election présidentielle 2012 : pour qui ont voté les seniors au premier tour ?

Un sondage exclusif CSA pour le quotidien Direct Matin, fait le point sur le premier tour des élections présidentielles de 2012… On y voit, entre autre, pour qui les seniors ont voté… Sans trop de surprises, une majorité des quinquas et plus vote à droite. Détails.





Ainsi, sur les 27.18% recueillis par Nicolas Sarkozy, 26% des votes en sa faveur proviennent des 50/64 ans, 41% des 65 ans et plus (score le plus élevé tout candidat et toute classe d’âge confondus) et 37% de retraités (vs salariés).

En ce qui concerne François Hollande, qui a réalisé un score de 28.63%, la répartition de son électorat senior se divise comme suit : 28% chez les 50/64 ans, 30% chez les 65 ans et plus et 31% de retraités.

Pour Marine Le Pen, qui est arrivée en troisième position avec 17.90%, la répartition de son électorat senior est la suivante : 18% de 50/64 ans, 9% de 65 ans et plus et 11% de retraités. Pour Jean-Luc Mélenchon (11.11%) des voix) : 12% de 50/64 ans, 8% de 65 ans et plus et 9% de retraités. Enfin, pour François Bayrou (9.13%) : 9% de 50/64 ans, 10% de 65 ans et plus et 9% de retraités. Pour tous les autres candidats, le vote des seniors est résiduel…

Par ailleurs, et toujours selon ce sondage :

Un Français ayant voté sur trois (37%) s’est décidé depuis moins d’un mois sur le choix de son candidat, 12% déclarant même l’avoir fait aujourd’hui même et 16% il y a quelques jours. A l’opposé 41% des Français ayant voté affirment avoir toujours su pour qui ils allaient voter et 19% l’avoir décidé depuis plus d’un mois.

Les électeurs de Nicolas Sarkozy sont ceux qui apparaissent sûrs de leur choix depuis le plus longtemps puisque près de deux sur trois (61%) ont toujours su pour qui ils allaient voter, un électeur sur deux de François Hollande (50%) affirmant la même chose. A l’opposé, la majorité des électeurs de François Bayrou disent s’être décidés depuis moins d’un mois (56%), tout comme 51% de ceux de Jean-Luc Mélenchon, ces proportions étant même encore plus élevées chez les électeurs de Nicolas Dupont-Aignan (89%) et Philippe Poutou (76%).

Des motivations de vote très différentes selon le candidat choisi

Sur les motivations même du vote, les Français ayant été voter mettent en avant le projet (26%) ou l’opposition aux autres candidats (25%) mais la hiérarchie des raisons varie fortement dans les différents électorats. Certains électorats disent ainsi privilégier le projet : les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (44%), François Bayrou (44%) et Eva Joly (52%). Les électeurs de Marine Le Pen affirment eux majoritairement avoir voté pour marquer leur opposition aux autres candidats (44%) tandis que ceux de Nicolas Sarkozy mettent eux plus souvent en avant un vote d’attachement à un candidat (25%) ou en faveur d’un bilan (18%). Pour finir, les électeurs de François Hollande placent en tête de leurs motivations de vote un vote d’attachement à un parti (30%) et un vote en faveur d’un projet (29%).

Un Français sur deux vote pour que son candidat soit élu Président, particulièrement les électeurs de François Hollande et Nicolas Sarkozy

Quant à l’impact voulu de ce vote, plus d’une moitié des Français (51%) affirme avoir voté pour que son candidat soit élu Président, 24% voulant simplement que son influence dans la vie politique soit plus importante et 10% que son camp soit présent au second tour, même si ce n’est pas son candidat préféré. Si les électeurs de François Hollande et Nicolas Sarkozy ont très majoritairement voté pour que leur candidat soit élu (respectivement 76% et 85%), ce n’est pas le cas des autres électeurs qui mettent tous majoritairement en avant la plus grande influence de leur courant dans la vie politique : particulièrement pour ceux d’Eva Joly (72%) mais aussi ceux de Jean-Luc Mélenchon (62%), François Bayrou (52%) et Marine Le Pen (45%, 36% ayant voté pour elle pour qu’elle soit élue Présidente).

Le pouvoir d’achat et l’emploi en tête des enjeux du vote, des préoccupations différentes selon les électorats

Dernier élément du choix : les enjeux. Si les deux premiers thèmes ayant compté pour les Français qui ont voté sont assez classiquement le pouvoir d’achat (45%) et l’emploi (38%), déjà à cette place en 2007, la dette de l’Etat est également à un haut niveau cette année (30%), juste devant les inégalités sociales (29%), l’immigration (20%), les retraites (19%) et la sécurité (17%). Cette hiérarchie des thèmes est bien entendue très différente quand on passe d’un électorat à un autre.

Les électorats de Jean-Luc Mélenchon et François Hollande ont ainsi voté en tenant compte en premier du pouvoir d’achat, de l’emploi et des inégalités sociales tandis que ceux de François Bayrou et Nicolas Sarkozy l’ont fait en premier pour la dette de l’Etat et dans une moindre mesure l’avenir de l’euro. Autres spécificités, les électeurs de Marine Le Pen ont très majoritairement voté en prenant en compte l’immigration (66%) tandis que ceux d’Eva Joly ont très majoritairement considéré la protection de l’environnement (65%) mais aussi le nucléaire (26%).

Un vote majoritairement non associé à un espoir d’améliorations, sauf à gauche

Quant à l’espoir que les choses s’améliorent en France ou pour sa vie personnelle, cela ne semble pas avoir été un élément structurant du vote puisque qu’une majorité de Français n’anticipe pas de changements à la suite de son vote : seuls un Français sur trois (33%) pense ainsi que sa situation s’améliorera si son candidat élu (dont seulement 7% « beaucoup »), 50% ne le pensant pas. De la même manière, 56% des Français pensent que le résultat de l’élection présidentielle ne permettra pas ou peu d’améliorer les choses en France, 37% pensant le contraire (dont 8% « beaucoup »).

Il y a toutefois des différences de perception intéressantes sur ce point, la croyance dans le volontarisme politique étant ainsi plus forte à gauche qu’à droite : 61% des électeurs de François Hollande croient ainsi à une amélioration des choses en France suite à l’élection, tout comme 51% de ceux de Jean-Luc Mélenchon. Cet optimisme ne se retrouve pas chez les électeurs de Marine Le Pen (34%) ou de François Bayrou (22%), ceux de Nicolas Sarkozy étant eux assez divisés (48% contre 48%). Il semble donc que le camp dont la victoire est aujourd’hui la plus probable ait mis plus d’espoir dans son vote, la perspective d’un retour au pouvoir suffisant pour l’instant à nourrir son optimisme

*Sondage réalisé en ligne le 22 avril 2012. Echantillon national représentatif de 5969 personnes âgées de 18 ans et plus inscrites sur les listes électorales, constitué d'après la méthode des quotas : sexe, âge et profession de l’individu après stratification par région et catégorie d’agglomération.

Article publié le 25/04/2012 à 10:05 | Lu 6707 fois