E3N : anticiper l'accident cardiaque chez les femmes

L’étude E3N (Etude Epidémiologique auprès de femmes de l’Éducation Nationale MGEN) a pour objectif de mieux comprendre les facteurs de risque d’évènements coronariens sévères de la femme à travers l'analyse de leur mode de vie et leur alimentation. Explications.


Plus précisément, cette large étude vise à créer des scores de risque spécifiques, actuellement inexistants, pour mieux anticiper l’accident cardiaque chez la femme.
 
Point important en cette journée de la femme, programmé sur quatre ans et financé depuis 2017 à hauteur de 632.000 euros par la Fédération Française de Cardiologie (FFC), ce projet de recherche ambitieux est le seul au monde mené à 100% sur des femmes par une femme !
 
Dirigée par le Dr Marie-Christine Boutron-Ruault, directrice de recherche à l’Inserm, docteur en nutrition et HDR (Habilitation à Diriger les Recherches) en épidémiologie, cette étude de grande ampleur lancée en 1990 est dédiée à la santé de la femme et s’appuie sur une cohorte de près de 100.000 femmes volontaires françaises nées entre 1925 et 1950.
 
De fait, les premiers résultats de l’étude révèlent plusieurs facteurs de risque : par exemple, la ménopause précoce avant 45 ans est associée à une augmentation des deux-tiers du risque d’évènements coronariens sévères.

Par ailleurs, l’hypertension artérielle est un facteur de risque d’accidents vasculaires cérébraux et d’événements coronariens lui-même influencé par des facteurs hormonaux et nutritionnels :
- l’hystérectomie augmente de 13 % le risque d’hypertension
- l’endométriose de 17 %
- les fibromes utérins de 15 %
- les femmes sujettes aux migraines ont 55% de plus de risque de développer une hypertension que les non-migraineuses
- le risque d’hypertension artérielle augmente aussi avec une grande consommation d’œufs ou de fromages industriels mais aussi avec les aliments pro-inflammatoires, tels que les glucides raffinés (pain blanc, pâtisseries), les aliments frits, les boissons gazeuses ou sucrées, la viande rouge ou transformée (hot-dogs, saucisses), la margarine et le saindoux.
 
En revanche, bonne nouvelle, la consommation modérée de chocolat noir nature diminue ce risque !
 
Cette étude s’avère primordiale car elle identifie des facteurs de risque ou protecteurs des maladies cardiovasculaires chez les femmes françaises, permettant aux professionnels de santé (médecins traitants, gynécologues en particulier) un meilleur suivi de leurs patientes, voire la mise en place d'un traitement préventif.
 
Rappelons que les maladies cardiovasculaires représentent la première cause de mortalité chez les femmes, bien avant le cancer, avec un tiers de femmes qui en décèdera… Entre 2008 et 2013, le taux d’hospitalisation pour un infarctus du myocarde chez les femmes de 45 à 54 ans a augmenté de 5% par an.

Publié le 08/03/2021 à 11:38 | Lu 3241 fois