Diabète de type 2 : sa perception et son vécu en France

Le laboratoire Novartis vient de communiquer les résultats de l’enquête Diabasis 2008, réalisée en partenariat avec l’Alfediam (Association de langue française pour l’étude du diabète et des maladies métaboliques) et le DELF (Diabète éducation de langue française) qui s’annonce comme « une véritable photographie de la situation et de la qualité de vie des diabétiques de type 2 en France ». Elle donne un éclairage nouveau et parfois surprenant sur l’annonce du diagnostic, la relation médecin/patient, l’observance des traitements, l’impact de la maladie dans la vie quotidienne du patient et le rôle de l’entourage.


Cette enquête, permettant de dresser un bilan en se plaçant du point de vue du patient et non du médecin, a été réalisée avec l’aide de TNS-SOFRES auprès des diabétiques et non diabétiques de plus de 45 ans, soit 12 000 individus (échantillon principal) et 6 988 conjoints, représentatifs de la population française. Comme le souligne le communiqué, « Diabasis 2008 aborde des thèmes rarement explorés à ce jour sur la perception de la gravité de la maladie, sur la relation avec les médecins, sur le vécu quotidien de la personne diabétique et sur le rôle de l’entourage ». En voici les principaux résultats…

86% des Français savent qu’il existe plusieurs formes de diabète… Mais un tiers n’a pas d’idées sur les facteurs favorisant le développement d’un diabète de type 2.

Ainsi, si 86% des Français de 45 ans et plus savent qu’il existe plusieurs types de diabète et 85% une prédisposition familiale à la maladie, en revanche l’HbA1c (l’hémoglobine glyquée), la mesure la plus fiable du contrôle du diabète reste ignorée de 79% des personnes interrogées. Elles sont 82% à déclarer ne pas savoir à quoi sert cette mesure, malgré différentes campagnes de sensibilisation. Très peu de personnes citent le surpoids et le manque d’exercice physique comme facteurs favorisant le diabète.

7,7 % des Français de plus de 45 ans ont un diabète de type 2 et dans 70% des cas le diagnostic est posé à l’occasion d’un bilan de santé

Les données de Diabasis 2008 montrent que le diabète touche en France 7,7% des plus de 45 ans (soit environ 2 millions de personnes) et concerne davantage les hommes, les personnes en surpoids ou obèses, les citadins habitant la moitié Est de la France. La prévalence est plus élevée chez les hommes puisque 10% d’entre eux sont diabétiques contre 6% de femmes, et surtout, cette prévalence augmente avec l’âge. On y apprend également que presque les trois-quarts (72%) des diabétiques de type 2 ont été diagnostiqués avant 65 ans, l’âge moyen se situant à 55 ans. Le sondage souligne également que « le généraliste joue un rôle prépondérant puisque dans 80% des cas, c’est lui qui a détecté le diabète » et que le bilan de santé de routine est la première source de dépistage du diabète de type 2. .../...

43% des personnes diabétiques ont ressenti de l’anxiété ou de la peur à l’annonce du diagnostic

L’annonce du diagnostic représente un moment important au cours duquel 85 % des personnes diabétiques souhaiteraient obtenir davantage d’informations, notamment sur les médicaments, les conséquences possibles du diabète sur la santé et sur l’origine du diabète. Seule une personne diabétique sur deux considère sa maladie comme grave. En particulier les femmes sont plus souvent conscientes de la gravité de la maladie (57% vs 48% pour les hommes), ainsi que ceux qui ont éprouvé peur ou anxiété à l’annonce du diagnostic (61% contre 49% chez ceux qui ont eu d’autres réactions), ceux qui sont diabétiques depuis dix ans ou plus (50% contre 43%) et ceux qui sont sous insuline (73% contre 22 % pour ceux qui ne le sont pas).

Une personne diabétique sur deux a modifié ses habitudes alimentaires… mais pas sa pratique de l’exercice physique

Les diabétiques se sont plutôt bien adaptés à leur nouvelle hygiène de vie. Plus de la moitié (53%) indique avoir arrêté le grignotage et réduit la consommation d’aliments gras, 48% avoir éliminé les produits sucrés et 43% à avoir réduit les quantités consommées. Néanmoins, un personne sur cinq interrogée avoue ne pas suivre de régime tant qu’elle n’a pas de complications de santé et un petit tiers (29%) admet s’autoriser des écarts. Les personnes diabétiques sont soutenues par leur entourage dans ce domaine : dans la grande majorité des cas (90%) elles se nourrissent comme leur famille, qui semble s’être adaptée à leur régime alimentaire. En revanche, ils ne sont que 11% à avoir changé leurs habitudes en termes d’activité physique et ils sont 29% à admettre avoir de grandes difficultés à en pratiquer.

10 % des personnes diabétiques sont traitées par régime seul, 90% des personnes diabétiques sont sous traitement médicamenteux et 45% ont un taux de HbA1c inférieur à 7%

Environ la moitié des personnes diabétiques est sous monothérapie. Le traitement par antidiabétique oral seul concerne 73% des personnes traitées, 10% sont sous insuline et ADO, et 7% sont uniquement sous insuline. En moyenne, les personnes diabétiques prennent quatre comprimés (antidiabétique oral) par jour pour leur diabète. Les effets indésirables cités par les personnes suivant un traitement médicamenteux sont en premier lieu des maux de ventre et des problèmes intestinaux (34%) et des symptômes hypoglycémiques (24%), mais aussi des fringales (19%), des suées nocturnes ou des sensations de chaleur (19%) et de gonflement ou de rétention d’eau (13%). Ces effets indésirables augmentent avec le nombre de médicaments pris.

Le taux d’HbA1c est plutôt bien contrôlé chez les diabétiques : il est de 7% en moyenne chez les personnes interrogés.

Ce dosage exprime la moyenne des glycémies sur les trois derniers mois et ce résultat indique que le diabète est en général assez bien maîtrisé. Néanmoins, le taux d’HbA1c augmente avec l’ancienneté du diabète témoignant de la difficulté à stabiliser durablement le diabète. Une majorité de personnes diabétiques déclare prendre correctement leur traitement.

Conclusion

Cette enquête, qui se place du point de vue du malade et non pas du médecin, se révèle riche en informations. Elle a ainsi permis de mettre en lumière le rôle important de la relation entre un médecin et son patient, notamment au moment de l’annonce du diagnostic dont dépendra en partie le vécu du patient vis-à-vis de sa maladie.

Diabasis 2008 souligne encore l’importance d’une bonne prise en charge par le médecin généraliste, principal acteur du dépistage et du suivi, qui doit être formé à l’annonce du diabète et prendre le temps d’informer dès le diagnostic. Alors que les patients sous régime seul ne se sentent pas vraiment malades ni très impliqués dans leur maladie, l’intensification du traitement s’accompagne de répercussions plus importante sur la vie quotidienne du patient, qui doit être accompagné médicalement et par son entourage dans toutes ces étapes.

Enfin, en majorité les diabétiques traités sont plutôt observants et vivent bien leur maladie ; leur diabète est assez bien maîtrisé, un point très important face à une maladie qui, si elle est insuffisamment ou mal contrôlée, peut être lourde de conséquences.

Publié le 16/04/2008 à 10:47 | Lu 9189 fois