Débat national sur la dépendance : tribune libre de Dominique Lery, présidente du réseau Adhap Services

Dominique Lery, présidente du réseau Adhap Services, prend une nouvelle fois position pour que la dignité des personnes âgées reste au cœur de ces débats. « La liberté de choix est l’un des principes de la démocratie. Pouvoir choisir la personne qui va venir à son domicile, être en mesure de comparer le niveau de qualité et de prix des services est essentiel. C’est tout simplement respecter la dignité des personnes âgées ! »


Le libre choix, un droit pour tous

En 2005, le plan Borloo incitait les acteurs des Services aux Particuliers à tendre vers la qualité, les entreprises à se développer parallèlement au tissu associatif.

En cinq ans, 10.000 emplois ont été créés par le secteur privé, nombreuses parmi ces structures -déjà détentrices d’un agrément préfectoral- se sont investies dans l’obtention de certifications qualité telles que QUALICERT ou AFNOR. Aux côtés des Conseils généraux, elles prennent en charge de nombreuses personnes âgées dans le cadre de l’APA.

Aujourd’hui, cette avancée pourrait ne pas être reconnue. L’Assemblée des Départements de France (ADF) serait favorable à un projet de réforme qui prône « l’Autorisation ». Ni l’agrément préfectoral ni les certifications qualité ne seraient plus pris en compte. Seules les structures « autorisées » par les Conseils généraux (et financées par la collectivité) entreraient dans le schéma de prise en charge APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie) et PCH (Prestation de Compensation du Handicap).

Pour Dominique Lery, ce système proche du service public, reviendrait à un système de monopole qui priverait les personnes dépendantes du libre choix. « La pluralité des acteurs est nécessaire pour laisser aux familles le choix de l’intervenant et du niveau de prestation souhaité » affirme Dominique Lery. « L’égalité de traitement entre les acteurs est essentielle pour que les plus démunis aient aussi accès au libre choix ».

Libre concurrence, l’enjeu de la qualité

Le débat national sur la dépendance pourrait-il remettre en question la libre concurrence entre les acteurs des services aux particuliers ? La discrimination entre deux modèles de structures se fera-t-elle aux dépens de la qualité ? La capacité des entreprises à satisfaire de nombreuses prises en charge sur un secteur engorgé par le vieillissement de la population est pourtant prouvée.

Exemple parmi tant d’autres, Adhap Services a créé plus de 160 structures de maintien à domicile de proximité, toutes titulaires de l’agrément préfectoral. C’est aujourd’hui le premier réseau national d’aide à domicile certifié « QUALICERT, services aux particuliers ». En deux ans, son institut de formation a dispensé 84.000 heures de formation à 3.500 salariés du réseau dans le cadre de leur formation continue (sans compter les modules prodigués par les infirmières coordinatrices).

Des services spécifiques ont été développés avec le concours de professionnels de santé et d’acteurs du monde associatif pour :

- accompagner le plus professionnellement et le plus humainement possible les personnes atteintes de pathologies telles que Alzheimer, Parkinson, Sclérose en plaques etc,
- favoriser le maintien du lien social des personnes dépendantes,
- prévenir le développement de certaines maladies neurodégénératives.

En 2010, ses 3.500 assistantes et auxiliaires de vie ont délivré 3.250.000 heures de prestations au domicile de 12.000 personnes fragilisées (contre 2.500.000 heures en 2009), mettant également leur savoir-faire et leur savoir-être au service des aidants.

Selon l’enquête IPSOS réalisée pour l’Agence nationale des services à la personne (ANSP), les Français manifestent un fort degré d’exigence. Les deux premiers critères mis en avant par les personnes concernées par le recours à un intervenant à domicile sont la « qualité de la prestation » (35%), « l’expérience de l’intervenant » (25%), sensiblement devant « le coût de la prestation » (11%) ou encore « la proximité géographique » (9%).
La population âgée en France représente aujourd'hui 14.1 millions de personnes de plus de 60 ans et 1.5 million de plus de 85 ans. Une personne âgée sur cinq est en mesure de financer sur ses seuls revenus son hébergement en maison de retraite. 5 millions de Français ont déjà souscrit une assurance dépendance.

Sous l’effet du baby-boom, les personnes âgées de plus de 85 ans seront deux millions en 2015. Selon les projections, les plus de 60 ans devraient représenter un tiers des Français dès 2035. La France comptera 1,4 million de personnes âgées en perte d'autonomie en 2040.

* Dominique Lery, présidente-fondatrice du réseau Adhap Services participe à deux groupes (groupes trois et quatre) de travail dans le cadre du grand débat national sur la dépendance lancé par le gouvernement.

Publié le 01/06/2011 à 09:51 | Lu 2189 fois