Courir pour mieux vieillir et vivre plus longtemps en bonne santé

Une grande étude américaine réalisée durant presqu’un quart de siècle sur des personnes de plus de 50 ans, publiée récemment dans la revue spécialisée Journal of Internal Medicine, montre que la pratique du jogging est le moyen le plus efficace de rester jeune plus longtemps et de lutter contre le vieillissement. Explications.





Selon cette étude, réalisée par le docteur James Fries de l’Université de Standford aux Etats-Unis sur plus de 500 joggers de 50 ans et plus pendant vingt et un ans, la pratique régulière de la course à pieds ralentit les effets du vieillissement liés à l’âge...

Moins de handicaps, une vie active plus longue et une réduction de 50% des risques de décès prématurés par rapport à ceux qui restent inactifs et sédentaires. Cela vaut peut-être le coup de mouiller le maillot !

Concrètement, cette grande étude qui a débuté en 1984, a porté sur 538 personnes de 50 ans et plus courant plusieurs fois par semaine. Les chercheurs ont ensuite réalisé, annuellement au cours de ces deux décennies, des comparaisons avec un groupe témoin sédentaire de la même taille. Ils les ont questionné sur leurs capacités à marcher, sur leur facilité à se lever d’une chaise, à attraper des objets, à s’habiller, etc.

Résultat : plus d’un tiers (34%) des participants sédentaires étaient décédés vingt ans après le début de l’étude contre 15% seulement chez ceux qui pratiquaient une activité physique. De plus, les seniors effectuant couramment un jogging ont souffert de handicaps physiques liés à l’âge seize ans plus tard, par rapport aux personnes ne courant pas… « Nous avons été surpris » souligne le Dr Fries « car les bienfaits de l’exercice se sont avérés plus importants que ce que nous pensions ».

Au départ, lorsque cette étude a été mise en place, les seniors qui pratiquaient le jogging couraient en moyenne environ quatre heures par semaine. Vingt ans après, ils ne courent plus que 76 minutes, cependant, les effets bénéfiques sur leur santé se font encore ressentir, estiment les spécialistes de l’Université de Stanford. De fait, la course retarde non seulement l’apparition de handicaps liés à l’âge mais la différence entre l’état de santé des joggers et celui des sédentaires s’accroit avec le temps.

Plus concrètement –et sans grande surprise-, le jogging réduit les risques cardiovasculaires, mais il pourrait également faire diminuer les risques de décès prématurés dus aux cancers ou aux maladies neurologiques et infectieuses. Selon le professeur Fries –maintenant retraité-, cette incidence pourrait s’expliquer par un indice de masse corporelle plus faible chez les sportifs (versus les sédentaires) ainsi que par des habitudes vie généralement plus saines chez les premiers.

Pourtant, lorsque James Fries a débuté son enquête en 1984, de nombreux scientifiques étaient sceptiques quant aux bénéfices de la pratique d’activités physiques par les seniors. De nombreux spécialistes craignaient en effet à l’époque, que le sport fasse sur le long terme, plus de mal que de bien, notamment au niveau des articulations. Mais ces inquiétudes ne semblent pas s’être avérées exactes...

Au fait, le professeur James Fries est âgé de 69 ans. Et il prend au sérieux ses propres recommandations puisqu’il pratique lui-même la course à pied et la randonnée…
Courir pour mieux vieillir et vivre plus longtemps en bonne santé

Article publié le 25/08/2008 à 14:42 | Lu 14862 fois