Comment diagnostiquer les troubles du sommeil ?

Un tiers des personnes disent souffrir d’au moins un trouble du sommeil, les insomnies étant le principal motif de ces troubles. Par ailleurs, près des trois-quarts (73%) des Français confient se réveiller la nuit et plus de la moitié (54%) juge leur qualité ou leur durée de sommeil insuffisante. Alors qu’aura lieu en mars 2018 la campagne d’information A chacun son sommeil, le docteur Marc Beck revient sur le diagnostic des troubles du sommeil.


Les troubles du sommeil les plus fréquents sont : les insomnies, les altérations des rythmes circadiens (avance et retard de phase, notamment), les troubles respiratoires et le syndrome des jambes sans repos.
 
Le diagnostic d’un trouble du sommeil commence par un constat simple : on ne parle de trouble du sommeil que si seulement et seulement si l’on constate des répercussions dans la journée. Cela peut se traduire par de la fatigue diurne évidement, mais également par des problèmes de concentration, de troubles de l’humeur, une irritabilité ou encore un stress profond, etc. Si aucune répercussion n’est observée, alors, on ne peut pas parler de troubles du sommeil.
 
Une fois ce constat établi, il reste à diagnostiquer le trouble du sommeil en question, pour ce faire le Dr François Duforez, médecin du sport et du sommeil, ancien chef de clinique des hôpitaux de Paris, nous précise que « l’expression de la plainte doit être bien précisée, de plus en plus de personnes parlent de « sommeil non récupérateur », le métier ou l’activité de la personne est également un indicateur important (horaires de travail réguliers ou non, en études, recherche d’emploi, retraités…) ».
 
L’interrogatoire est donc un outil fondamental pour orienter le diagnostic et différencier les insomnies des problèmes d’horloge biologique (retard de phase ou avance de phase) ou de causes organiques de type respiratoire ou neurologique, par exemple.
 
On ira, identifier le mode de vie de la personne, l’environnement de sa chambre à coucher, sa nutrition, ces facteurs de risque (tabac, alcool, sédentarité…), ses antécédents personnels et familiaux. Le versant mental et sociétal est également à explorer : niveau d’anxiété, troubles de l’humeur, contexte socio-professionnel et/ou familial. 

​L’impression de tomber dans le vide ou encore de sursauter en début de sommeil ?

D’où cela vient-t-il ?  Lors de l’endormissement, une libération possible de notre système moteur s’opère et le dormeur peut alors connaître des phénomènes tels que des myoclonies, c’est-à-dire des mouvements très brusques d’un membre ou des membres, par manque de contrôle moteur, qui peuvent parfois réveiller le dormeur. 
 
On peut également avoir la sensation de tomber dans un gouffre qui, tout comme les hallucinations à l’endormissement, sont encore mal expliquées par la science. Il existe d’autres phénomènes au cours du sommeil : marcher sans se réveiller (somnambulisme), avoir des terreurs nocturnes, parler en dormant,… Phénomènes qu’on appelle des parasomnies.
 
Tous ces phénomènes sont normaux et sont rapportés par des personnes sans pathologie lors d’enquête en population générale ; ils peuvent toutefois être renforcés par une privation de sommeil ou par le stress.

​Troubles du sommeil et santé : quelles conséquences sur la santé ?

Fatigue, irritabilité, somnolence, troubles de la mémoire, troubles de l’humeur, diminution de la réponse immunitaire, prise de poids… Les conséquences sur la santé d’un manque de sommeil sont nombreuses !
 
Si l’on constate des retentissements immédiats : somnolence, fatigue, irritabilité… le manque de sommeil chronique peut être responsable de l’apparition ou de l’entretien de nombreuses pathologies :
 
Du côté cognitif : problèmes de concentration, trouble de la mémoire…
Du côté cardio vasculaire : troubles du rythme, augmentation de la tension artérielle…
Du côté immunitaire : infections à répétition, augmentation du risque de cancer...
Du côté métabolique : surpoids, obésité, troubles métaboliques, diabète… 
Et du point de vue psychologique : moindre résistance au stress, troubles anxio-dépressifs…
 
Au final, aucun aspect de notre psycho-biologie n’est laissé indemne par la privatisation de sommeil !
 
Apnée du sommeil : attention !  Le syndrome d’apnée du sommeil (sas) est considéré comme un facteur de risque indépendant de morbidité et mortalité cardiovasculaire. Dans une étude menée sur 1.499 patients suspects d’avoir un sas, le risque d’hypertension était multiplié par 4,3 en cas de syndrome d’apnée du sommeil.

Publié le 27/12/2017 à 01:00 | Lu 3063 fois