Comment diagnostiquer, évaluer et traiter une apnée du sommeil ?

D’une manière générale, la méthode Stop-bang est utilisée pour diagnostiquer une apnée du sommeil. Pour autant, une exploration plus approfondie est fortement recommandée si trois critères sur huit sont positifs… Sachant que l'homme de 50 ans et plus en a déjà deux à son actif.


Ces critères sont :
S : Ronflements importants
T : Asthénie/somnolence diurne
O : Apnées durant le sommeil
P : HTA
B : IMC > 35 kg/m2
A : Age > 50 ans
N : Tour de cou > 40 cm
G : Sexe masculin
 
La sévérité du syndrome d’apnées du sommeil tient compte du nombre d’apnées par heure de sommeil :
• Entre 10 et 15 apnées par heure de sommeil = syndrome léger
• Entre 15 et 30 apnées par heure de sommeil = syndrome modéré
• Supérieur à 30 apnées par heure de sommeil = syndrome sévère
 
Le médecin s’appuie aussi sur les autres comorbidités du patient (hypertension, obésité, accident
cardio ou cérébro-vasculaire, dissection aortique…) pour guider la prise en charge thérapeutique.
 
Pour traiter efficacement le syndrome d’apnées du sommeil et quel que soit son degré de sévérité, le médecin va systématiquement recommander d’optimiser les règles hygiéno-diététiques : amaigrissement accompagné pour les personnes en surpoids, arrêt accompagné du tabac, arrêt des hypnotiques, des anxiolytiques, de l’alcool qui sont des facteurs aggravants favorisant les apnées du sommeil.
 
La pratique d’une activité physique régulière, ainsi qu’une bonne hygiène du sommeil, sont également préconisées (au moins 8 heures par nuit à des horaires fixes).
 
Pour le traitement plus spécifique du syndrome d’apnées du sommeil modéré à sévère susceptible d’impacter la santé cardio-vasculaire, les médecins font appel à deux formes de traitements :
• La pression positive continue (PPC) par voie nasale. Celle-ci permet de maintenir les voies aériennes du patient ouvertes. Ce dispositif de ventilation porté la nuit est composé d’un masque nasal ou narinaire relié à une machine qui émet de l’air en continu en pression positive et se comportant comme une attelle pneumatique. Les appareillages sont de plus en plus sophistiqués, miniaturisés et bien souvent connectés, permettant une télétransmission et un télésuivi du traitement.
 
• L’orthèse d’avancée mandibulaire. C’est un dispositif porté dans la bouche par le patient permettant de favoriser l’ouverture des voies aériennes. Cet appareillage ne peut être proposé qu’après réalisation d’un bilan stomatologique avec une vérification de l’état des dents (nécessaire pour le port de ce dispositif) et de l’état des articulations temporomandibulaires. Il est proposé en deuxième intention.
 
« Le syndrome d’apnées du sommeil est mieux connu aujourd’hui chez les médecins généralistes et même les cardiologues qu’il y a dix ans. La prise en charge de ces patients reste malheureusement très insuffisante : 80 % des personnes porteuses d’un SAS, ne sont ni diagnostiquées, ni traitées à l’heure actuelle » ajoute le Docteur Anne Mallart, spécialiste de ces troubles et pneumologue au CHU de Lille.

Publié le 17/01/2019 à 06:01 | Lu 1625 fois