Pourquoi une expérimentation sur les tranquillisants ?
Après 70 ans, une personne sur deux prend des psychotropes1pour soulager à court terme son anxiété ou son insomnie. Or, la prise prolongée de ces médicaments de la famille des « benzodiazépines » et qui regroupent notamment les anxiolytiques, les hypnotiques et les somnifères, entraîne une véritable dépendance et des effets secondaires aux conséquences parfois dramatiques : somnolences entraînant des chutes ou des accidents de voiture, troubles de la mémoire, possible influence sur l’apparition de la maladie d’Alzheimer.
Les freins au sevrage
• Du côté des patients : habitués à prendre un voire deux médicaments de cette classe thérapeutique depuis 10 ou 15 ans, ils en sont devenus dépendants, comme d’une drogue, et acceptent mal que les médecins puissent revenir sur cette prescription.
• Du côté des médecins : trop souvent isolés dans leur pratique, ils ne disposent pas de protocoles concrets pour répondre au besoin réel de soulagement des patients et à la difficulté du sevrage d’autre part.
Les freins au sevrage
• Du côté des patients : habitués à prendre un voire deux médicaments de cette classe thérapeutique depuis 10 ou 15 ans, ils en sont devenus dépendants, comme d’une drogue, et acceptent mal que les médecins puissent revenir sur cette prescription.
• Du côté des médecins : trop souvent isolés dans leur pratique, ils ne disposent pas de protocoles concrets pour répondre au besoin réel de soulagement des patients et à la difficulté du sevrage d’autre part.
Comment « décrocher » ? Des médecins ardennais proposent des solutions
Avec le soutien de Groupama et de la MSA, huit médecins généralistes ardennais ont choisi de confronter leurs pratiques pour mettre au point une méthode de sevrage. Ils se sont concentrés sur les anxiolytiques ou tranquillisants mineurs destinés à combattre l’insomnie, l’anxiété et le stress.
Durant 18 mois, ces médecins ont proposé un sevrage progressif à une centaine de patients dont l’état médical ou la situation ne justifiait plus de poursuivre le traitement mais qui en étaient devenus dépendants.
Les résultats sont très concluants : la moitié des patients, sous traitement depuis parfois plus de 20 ans, a « décroché ». Chez les patients devant poursuivre le traitement, la consommation de benzodiazépines a chuté de 60 %. Les médecins ne démarrent plus de nouveaux traitements sauf circonstances médicales ou psychologues graves, comme un deuil par exemple.
Durant 18 mois, ces médecins ont proposé un sevrage progressif à une centaine de patients dont l’état médical ou la situation ne justifiait plus de poursuivre le traitement mais qui en étaient devenus dépendants.
Les résultats sont très concluants : la moitié des patients, sous traitement depuis parfois plus de 20 ans, a « décroché ». Chez les patients devant poursuivre le traitement, la consommation de benzodiazépines a chuté de 60 %. Les médecins ne démarrent plus de nouveaux traitements sauf circonstances médicales ou psychologues graves, comme un deuil par exemple.
Retour sur une expérimentation qui a fonctionné :
Pourquoi on prend des benzodiazépines ?
Le protocole du sevrage
1ère consultation : le praticien expose à son patient les effets secondaires du produit, le mécanisme de dépendance, les pertes de mémoire, les vertiges, les cauchemars, la sensation de fatigue qui peuvent s’ensuivre, les risques d’accidents ou de chute. Il lui propose un sevrage et lui suggère d’observer lui-même la réalité des troubles de son sommeil. Les recommandations du Dr Eric Mullens (voir encadré ci-dessous) lui sont remises.
2ème consultation : si le patient est volontaire pour se sevrer, plusieurs méthodes lui sont proposées : l’arrêt pur et simple, une diminution progressive des doses, une substitution par un autre produit (le diazépam). Les inconvénients du sevrage lui sont également expliqués.
Pour les consultations suivantes, le praticien remplit une fiche d’observation lui permettant d’une part de mesurer l’évolution des doses absorbées, d’autre part de consigner ses remarques et observations comme la consommation d’alcool, de tabac ou de psychotropes associés et enfin de suivre le devenir du patient.
Et après ?
Une évaluation sur un ou deux ans est nécessaire pour vérifier la persistance des bons résultats. Cette analyse sera facilitée par le fait que le groupe de médecins a décidé de continuer à travailler et à réfléchir sur d’autres thématiques comme la polymédication.
Les femmes plus dépendantes que les hommes ?
Sur l’ensemble des patients volontaires pour essayer le sevrage, les hommes sont les plus nombreux : 88 % d’entre eux le souhaitent. Ils sont également ceux qui ont le plus facilement « décrochés » puisque le taux de sevrage est plus élevé chez les hommes (58,1 %) que chez les femmes (39 %).
Le protocole du sevrage
1ère consultation : le praticien expose à son patient les effets secondaires du produit, le mécanisme de dépendance, les pertes de mémoire, les vertiges, les cauchemars, la sensation de fatigue qui peuvent s’ensuivre, les risques d’accidents ou de chute. Il lui propose un sevrage et lui suggère d’observer lui-même la réalité des troubles de son sommeil. Les recommandations du Dr Eric Mullens (voir encadré ci-dessous) lui sont remises.
2ème consultation : si le patient est volontaire pour se sevrer, plusieurs méthodes lui sont proposées : l’arrêt pur et simple, une diminution progressive des doses, une substitution par un autre produit (le diazépam). Les inconvénients du sevrage lui sont également expliqués.
Pour les consultations suivantes, le praticien remplit une fiche d’observation lui permettant d’une part de mesurer l’évolution des doses absorbées, d’autre part de consigner ses remarques et observations comme la consommation d’alcool, de tabac ou de psychotropes associés et enfin de suivre le devenir du patient.
Et après ?
Une évaluation sur un ou deux ans est nécessaire pour vérifier la persistance des bons résultats. Cette analyse sera facilitée par le fait que le groupe de médecins a décidé de continuer à travailler et à réfléchir sur d’autres thématiques comme la polymédication.
Les femmes plus dépendantes que les hommes ?
Sur l’ensemble des patients volontaires pour essayer le sevrage, les hommes sont les plus nombreux : 88 % d’entre eux le souhaitent. Ils sont également ceux qui ont le plus facilement « décrochés » puisque le taux de sevrage est plus élevé chez les hommes (58,1 %) que chez les femmes (39 %).
Zoom sur les recommandations pour bien dormir d’après le Dr Eric Mullens
Limiter le temps passé au lit
Raccourcir le temps au lit "renforce" le sommeil. De trop longs moments passés au lit sans dormir fragmentent et allègent le sommeil. On recommande de n'utiliser le lit que pour le sommeil et l'activité sexuelle et non pour regarder la télévision, manger, travailler...
Maintenir un horaire de sommeil constant
Eviter des heures de coucher et de lever trop variables.
Respecter surtout une heure de lever régulière. Elle semblerait avoir un bon effet synchroniseur sur le rythme veille-sommeil.
Faire de l'exercice en journée et non en soirée
La pratique d'un exercice physique régulier en fin d'après-midi (20 minutes de marche par exemple) augmente la quantité de sommeil profond.
Maintenir un environnement facilitant le sommeil
Température de la chambre, bruit, literie, confort...
Respecter une bonne diététique
Horaire des repas constant. Eviter un gros repas avant le coucher. Ne pas manger le soir peut provoquer une insomnie.
Éviter les somnifères
Il ne faut les prendre que sur avis médical.
Éviter les drogues (caféine, alcool, thé, stimulants etc...)
Éviter un travail intellectuel juste avant le sommeil
Réserver une période de calme et de relaxation 30 minutes avant le coucher.
Faire une courte sieste en milieu de journée
La sieste correspond à un besoin naturel de repos en milieu de journée. Elle permet de couper la journée pour rester en forme et vigilant. Elle est nécessaire à des degrés plus ou moins importants à tous les âges. Elle se traduit par un court moment de repos de 10 à 20 minutes. Elle est plus marquée si la nuit précédente a été courte ou mauvaise. Voir le rythme chronobiologique.
Raccourcir le temps au lit "renforce" le sommeil. De trop longs moments passés au lit sans dormir fragmentent et allègent le sommeil. On recommande de n'utiliser le lit que pour le sommeil et l'activité sexuelle et non pour regarder la télévision, manger, travailler...
Maintenir un horaire de sommeil constant
Eviter des heures de coucher et de lever trop variables.
Respecter surtout une heure de lever régulière. Elle semblerait avoir un bon effet synchroniseur sur le rythme veille-sommeil.
Faire de l'exercice en journée et non en soirée
La pratique d'un exercice physique régulier en fin d'après-midi (20 minutes de marche par exemple) augmente la quantité de sommeil profond.
Maintenir un environnement facilitant le sommeil
Température de la chambre, bruit, literie, confort...
Respecter une bonne diététique
Horaire des repas constant. Eviter un gros repas avant le coucher. Ne pas manger le soir peut provoquer une insomnie.
Éviter les somnifères
Il ne faut les prendre que sur avis médical.
Éviter les drogues (caféine, alcool, thé, stimulants etc...)
Éviter un travail intellectuel juste avant le sommeil
Réserver une période de calme et de relaxation 30 minutes avant le coucher.
Faire une courte sieste en milieu de journée
La sieste correspond à un besoin naturel de repos en milieu de journée. Elle permet de couper la journée pour rester en forme et vigilant. Elle est nécessaire à des degrés plus ou moins importants à tous les âges. Elle se traduit par un court moment de repos de 10 à 20 minutes. Elle est plus marquée si la nuit précédente a été courte ou mauvaise. Voir le rythme chronobiologique.