Combattre les anévrismes au plan européen

L'enjeu de santé publique est crucial : le nombre des anévrismes ne cesse de croître en Europe, notamment en raison du vieillissement de la population. D'ici vingt ans, presque 20% des Européens auront plus de 65 ans et on estime que plus de 1% de la population européenne sera victime d'un anévrisme aortique. C’est dans ce contexte qu’est lancé le projet de recherche européen coordonné par l’Inserm baptisé « Fighting Aneurismal Disease ».





Comme le rappelle le communiqué de l’Inserm, l'anévrisme se caractérise par une dilatation localisée d'une artère ou par la perte de parallélisme des parois artérielles. Sans action, cette dégradation de la paroi mène à la rupture artérielle et au décès dans 80% des cas. Notons également qu’il existe trois localisations préférentielles de l'anévrisme chez l'homme : l'aorte abdominale, l'aorte thoracique et les artères cérébrales.

Aujourd'hui, le stade auquel on diagnostique un anévrisme ne permet qu'un traitement chirurgical et on connaît peu les facteurs de risque spécifiques aux individus.

En rassemblant une masse critique de compétences européennes en matière de recherche fondamentale et clinique, le projet collaboratif de recherche « Fighting Aneurismal Disease » a pour objectif principal le développement de nouvelles applications diagnostiques et thérapeutiques. Les chercheurs espèrent ainsi pouvoir ralentir ou bloquer le processus d'anévrisme aortique avant le stade chirurgical. Plus largement, une meilleure connaissance du modèle de pathologie dégénérative tissulaire que constitue l'anévrisme de l'aorte devrait bénéficier à d'autres pathologies telles que les anévrismes cérébraux.

Les étapes de ce vaste projet européen d'une durée de quatre ans, lancé officiellement le 1er juillet 2008, sont les suivantes :
- Regrouper les différentes bases de données cliniques et biologiques existantes en Europe et générer de nouvelles banques de tissus et de cellules, dans une optique de recherche sur des facteurs de risque génétiques
- Développer de nouvelles approches de génétique de susceptibilité à la pathologie anévrismale chez l'homme
- Développer de nouvelles approches physiopathologiques de la dilatation artérielle
- Cibler de nouvelles molécules diagnostiques pour la détection, l'évolution et le suivi thérapeutique des anévrismes
- Cibler de nouvelles molécules avec des approches thérapeutiques précliniques, utilisant des modèles animaux et développer des essais cliniques chez l'homme.

Les premiers résultats sont attendus fin 2009.

Le consortium créé, coordonné par l'Inserm, regroupe quinze partenaires associant de nombreuses disciplines scientifiques et médicales : des partenaires académiques issus de dix pays différents de l'Union Européenne, une équipe de recherche turque et trois partenaires industriels (Pharmaleads, Technoclone et deCODE). En France, quatre unités de recherche sont impliquées.

Article publié le 30/07/2008 à 09:11 | Lu 9734 fois