Claude François : trente ans déjà…

Comment est-il entré dans l’éternité ? Trente ans après ce stupide accident, l’image de Cloclo reste toujours aussi vivace, déroutante et intrigante, que celle d’un Dorian Gray, dans la littérature d’Oscar Wilde. Sans jamais quitter les bacs des disquaires, il est toujours présent sur nos écrans de télé, à la radio, dans la presse et même au cinéma ; c’est comme s’il n’était jamais parti. Comment expliquer ce succès intemporel ?


Le vendredi 10 mars 1978, les Clodettes quittent la Suisse, où elles viennent d’enregistrer un show télé pour la BBC, laissant seul leur patron, Claude François.

Il a encore deux titres à enregistrer dont « Le mal aimé » en anglais. Cette chanson, très révélatrice du personnage de Cloclo, est la toute dernière qu’il interprète de sa vie. Un titre qui parle si bien de lui, si bien de ce qu’il voulait que l’on retienne de lui : un homme incompris, malheureux et seul au monde.

Le texte de cette chanson ne fait que surligner ses traits de caractère évidents. « J’ai besoin qu’on m’aime, mais personne ne comprend ce que j’espère et que j’attends. Qui pourrait me dire qui je suis et j’ai bien peur toute ma vie d’être incompris ». Pendant ces dernières heures passées en Suisse, Claude est triste, la dernière séance photos qu’il accepte le prouve. Il porte ce pull rouge qu’il a porté pendant tous les tournages extérieurs de l’émission. Son regard est absent, il n’est pas concentré sur l’objectif du photographe, mais à quoi peut-il penser ?

Il a 39 ans depuis le 1er février. Est-il préoccupé par son âge et par son avenir ? Religieux et superstitieux, il est persuadé que le diable vit en Suisse, cela ne le rassure pas. Pourtant, la période est plutôt propice pour l’idole. Depuis quelques mois, il est de retour en haut des hits- parades français avec la chanson disco « Magnolias for ever ». Il vient de triompher au Royal Albert Hall de Londres, le 16 janvier dernier et cette émission qu’il tourne pour la chaîne britannique principale, est son passeport pour l’Amérique, espère-t-il. Même s’il n’est pas question qu’il laisse tomber son public francophone.

Néanmoins, un projet lui tient à cœur depuis plusieurs années maintenant : réussir une carrière internationale et voilà qu’il touche enfin à son but ! Malgré tous ces succès acquis, il n’a pas le cœur à l’ouvrage. Peut-être que ses angoisses maladives l’empêchent de comprendre que grâce à son tout dernier album disco, signé par Étienne Roda-Gil, Pierre Delanoë, ainsi que par les fidèles Eddy Marnay, Jean-Pierre Bourtayre et Yves Dessca, il s’achète plus encore qu’une carrière pour les USA : un ticket pour l’éternité.

On sait que Claude François n’est pas un personnage facile à vivre, mais il faut en comprendre la raison. Il ne peut se satisfaire du minimum. Il sait que les résultats recherchés ne s’obtiennent qu’en travaillant et en donnant toujours et encore plus à son métier et à son public. Il est perfectionniste jusqu'à l’extrême. Incapables de supporter une telle maniaquerie, certains collaborateurs le quittent aussitôt arrivés.

Caractère fort et autoritaire, Claude ne peut s’entourer que de collaborateurs intelligents et qui surtout, ne sont pas dupes de ses caprices de stars. Jean-Pierre Bourtayre, Gérard Louvin, Guy Floriant et quelques autres sont de ceux-là. Il aime avoir autour de lui une cour de fans, ces filles qui le suivent partout jusqu'à dormir dans sa cage d’escalier. En revanche, ses véritables proches ne sont pas à proprement parler des fans. Ils l’admirent pour d’autres qualités, celles de l’homme profondément humain et généreux. Avec eux, il se montre sous son véritable jour, il ne joue plus à la star, il devient simplement un homme qui aime ouvrir son cœur. Il confie sa peur de vieillir, celle de perdre son succès, de ne plus être le numéro un. Voilà quelles sont ses angoisses permanentes, celles qui lui font dire un jour de 1977 que les doutes sont sa « nourriture spirituellement artistique » !

D’après le livre de Fabien Lecoeuvre, « Je soussigné », où ce dernier fait parler Cloclo au présent comme s’il nous racontait sa vie, ses amours, ses douleurs et ses angoisses en direct, on comprend l’homme en traquant l’artiste à travers ses mille et un galas, ses mille et un tubes. À la lecture de cet ouvrage, on ne peut s’empêcher de voir l’évidence : ce qu’il avait tant espéré en silence est finalement arrivé malgré lui. Il ne croit pas en la vie après la mort et pense que ses enfants seront sa seule succession. Et pourtant, il laisse un répertoire et une carrière uniques. En disparaissant si jeune, (Ndlr : Il n’atteindra jamais les 40 ans qu’il craignait tant) il devient immortel. Tout comme Elvis Presley, Claude François reste vivant pour des millions de gens. Les Parisiens se surprennent à penser qu’il ne serait pas improbable de le voir courir vers sa voiture le long du boulevard Exelmans, ou de le croiser dans les couloirs de la maison de la Radio ou dans les studios de Michel Drucker. On a même souvent prétendu que tout cela n’était qu’un coup de pub, des gens du métier ont fait courir le bruit que Claude François n’était pas mort et qu’il se cachait sur une île déserte, peut-être la même que celle d’Elvis !

On a inventé des millions de rumeurs sur cet homme qui de son vivant n’était pas apprécié comme il se devait. La fameuse intelligentsia parisienne qui décide de ce qui est in ou de ce qui ne l’est pas, le raillait, l’insultait, en pensant que de toute façon, Cloclo n’était qu’un chanteur à minettes sans prétention et pas bien plus important que d’autres chanteurs à minettes de l’époque. Aujourd’hui cette même intelligentsia s’est ravisée, peut-être à cause de sa mort prématurée et en pleine gloire, à l’image justement d’un Elvis ou d’un James Dean. Ils s’étonnent d’écouter ses chansons. Ils entendent pour la première fois le travail d’un véritable professionnel et non d’un simple chanteur à minettes. Claude François était un homme très intelligent et très raffiné, il avait beaucoup de goût et cela transparaissait dans son métier. Il faut prêter l’oreille quand on écoute un titre de Cloclo. Par exemple, dans le « Le lundi au soleil » ou dans une « Chanson populaire », les orchestrations et les arrangements de chacun de ces morceaux sont non seulement réfléchis et travaillés mais pour la plupart ont été joués par des musiciens de grande renommée.


Il recrute ses musiciens partout en France mais aussi en Angleterre et aux États-Unis. Une anecdote amusante qui témoigne bien de la méticulosité que Claude François accorde à son œuvre : il presse généralement deux versions de chacun de ses titres, une pour le public, qu’il arrange de façon à ce qu’elle soit parfaite pour une diffusion sur une chaîne stéréo privée, puis une autre pour les radios. En effet, il a remarqué que certains arrangements ne passent pas de la même manière au travers des ondes hertziennes. Alors, pour corriger ce défaut technique, il presse un autre 45 tours, avec des accents particuliers sur certains instruments pour une diffusion à l’antenne. C’est ça Claude François ! Et rien que pour ce détail, il mérite le respect qu’on lui rend aujourd’hui, même s’il est à titre posthume.

Mais qu’est-ce qui fait que ce jeune homme au physique de premier de la classe, gringalet et à la voix de canard, comme il le dit lui-même, devient l’idole de plusieurs générations ? Né en Égypte, de père français (lyonnais) et de mère italienne (calabraise), le jeune Claude a grandi au milieu des rythmes africains et de la culture orientale qui est la fondation même de sa personnalité et de son caractère.

Comme tout oriental, Claude François aime faire des cadeaux, gâter son entourage et ses amis, mais il n’est jamais question d’un petit cadeau, il en fait toujours de très volumineux : « entre 1 franc petit et 1 franc gros, il ramène le franc gros, parce qu’il faut que ça se voit » aime raconter Charles Aznavour, l’un de ses amis. Lorsqu’il est invité quelque part, il faut qu’il amène son propre vin, pour la bonne et simple raison qu’il est un connaisseur hors pair en la matière et en tant que fin œnologue, il sait exactement quel vin va avec les plats servis. Le vin est une de ses passions qu’il a su transmettre à la mère de ses enfants, Isabelle Forêt qui en a fait son métier depuis.

De ses racines orientales, on peut aussi dire qu’il sait séduire ceux qu’il désire avoir à ses côtés. Il organise régulièrement pour la presse et les médias des week-ends dans son moulin de Dannemois, près de Milly-la-Forêt, histoire d’être certain de rester programmé et diffusé sur les chaînes de télé principales et les radios périphériques de l’époque ! Il a le talent de faire croire à quiconque qu’il est indispensable et unique, et même s’il répète la même chose à tout le monde, le plus amusant c’est qu’il est sincère avec chacun d’entre eux. Tous ceux qu’il invite tombent très vite sous le charme : Charles Villeneuve, Guy Lux, Michel Drucker, les Carpentier et tant d’autres deviennent des amis proches de l’artiste. Et c’est de cette manière que ses petites chansons populaires, travaillées à la perfection, sont soutenues par ceux qui, à l’époque, font et défont les tubes.

Effectuons maintenant, un petit tour en arrière pour essayer d’analyser un peu plus le personnage fascinant qu’il était... Quand, en 1962, Claude se présente chez Fontana, une petite filiale de la maison de disque Philips, il est déjà sûr de lui, son premier disque est un twist en arabe qu’il sort en pleine guerre d’Algérie, il fallait le faire ! Paris est bombardé par l’OAS et Cloclo, qui n’est pas encore Cloclo, mais qui se fait appeler Kôkô sur sa première pochette de disque, chante que si l’on veut maigrir il faut savoir danser le « Nabout twist ». Le titre ne remporte pratiquement aucun succès en France mais connaît une fière petite revanche dans les pays arabes justement ! Jean-Jacques Tilché, directeur artistique chez Philips, accepte de lui faire enregistrer un deuxième 45 tours, ce sera le fameux « Belles, belles, belles ».

Claude François est immédiatement propulsé chouchou de la semaine par le célèbre Daniel Filipacchi, l’animateur vedette de l’émission de radio Salut Les Copains sur Europe n° 1 et démarre, sous son véritable nom, une carrière qui ne s’arrêtera plus jamais. D’années en années, il se transforme : Cloclo, qui aurait sûrement préféré être un grand brun ténébreux, à l’image d’un Frank Sinatra ou d’un Clark Gable, ses idoles, va très vite comprendre que son physique est malléable et qu’il peut l’arranger avec les moyens du bord. Il réussit à se métamorphoser en un véritable séducteur. Des soins de la peau jusqu'aux soins capillaires, il utilise des shampooings secs pour avoir un volume plus important ; il a aussi recours à la chirurgie esthétique et se fait refaire trois fois le nez, partie de sa personne qu’il déteste le plus.

Une autre raison de son succès est qu’il parle de lui dans ses chansons, en parfaite cohérence avec le personnage qu’il construit depuis ses débuts. En 63, il raconte son enfance dans « Pauvre petite fille riche ». Il parle d’une petite fille prénommée Benjamine et qui a été son premier amour en Égypte, il passera d’ailleurs sa vie à essayer de la retrouver aux travers de ses différentes aventures. Dans « Si j’avais un marteau », « La ferme du bonheur » et plus tard avec « Viens à la maison, y’a le printemps qui chante », il parle du moulin qu’il vient d’acquérir et dont les médias parlent déjà beaucoup. Encore un point commun avec Elvis puisque ce moulin est devenu, depuis bien longtemps, un lieu de pèlerinage pour les fans inconsolables, tout comme Graceland, la maison d’Elvis à Memphis (Tennessee). Avec « J’y pense et puis j’oublie », « Je sais » et « Même si tu revenais », il raconte son histoire d’amour détruite avec la seule femme qu’il a épousée, la danseuse anglaise Janet Woollacott qui le quitte avant qu’il ne devienne célèbre pour Gilbert Bécaud, qui lui est déjà connu.

En 67, Eric Charden lui compose « Mais quand le matin », un titre où Claude nous révèle sa phobie de la nuit. Il veille très tard, en général en studio, pour ne pas avoir à affronter ses fantômes psychologiques. La même année, France Gall le quitte et les premières mesures de « Comme d’habitude » tombent. Dans « Avec la tête, avec le cœur » en 68, il se raconte : « Maintenant il a réussi, il a une femme et deux garçons, une voiture et une belle maison, il travaille comme un damné, couché très tard, levé très tôt, il passe tout son temps au bureau, mais hier quelqu’un lui a dit : Mon vieux, vous devez être un homme heureux. Il a dit oui avec la tête mais il a dit non avec le cœur ».

Sur le même 45 tours -quatre titres de l’époque-, on peut redécouvrir une chanson méconnue : « Monsieur le businessman » où encore une fois, il parle de lui et de sa nouvelle occupation d’homme d’affaires. Effectivement depuis un an, il a créé sa propre maison de disques Flèche. Il a compris que c’est de cette façon qu’il laissera une trace, en créant un empire portant son nom. Si sa maison de disques produit énormément d’artistes : Annie Philippe, le groupe Petit Matin, Patrick Topaloff, les Clodettes et les Fléchettes (Ndlr : Dans l’ordre, les propres danseuses et choristes de Cloclo), c’est surtout Alain Chamfort qui a du succès avec des chansons comme « Dans les ruisseaux », « Bébé chanteur », « L’amour en France » ou encore « Le temps qui court ». Mais Flèche n’est que la première pierre de l’empire, Claude fonde aussi son propre journal, le magazine Podium qui prend la place de Salut les Copains en matière de ventes, dès l’année 72.

Cependant, tout ce qu’il entreprend ne rencontre pas forcément de succès : il connaît, par exemple, une défaite financière avec son agence de mannequins Girl’s Model’s. C’est son petit plaisir d’homme qui aime les femmes. C’est ainsi qu’il rencontre sa dernière compagne, un mannequin américain, Kathalyn Jones. Il est aussi le premier artiste à lancer sa marque de parfum en France, Eau Noire, qui a beaucoup de succès mais ne lui rapporte aucun sou. Il décide que le prix du flacon doit être abordable pour son public de jeunes gens plutôt démunis. Ça c’est encore Cloclo ! Un trait de caractère bien particulier au personnage : il ne cherche pas à faire de bénéfices, il passe son temps à réinvestir ce qu’il a gagné pour améliorer chacune de ses productions.

En 1970 il chante une chanson pour ses fils, « Parce que je t’aime mon enfant » (Ndlr : Ce titre original français sera le second titre de Claude repris par les américains et notamment par Elvis, encore lui, sous le titre de « My boy ») qui évoque la séparation qu’il est en train de vivre avec Isabelle, la maman de ses deux garçons. Dans « Le spectacle est terminé » en 75 et « La solitude c’est après » en 76, il parle d’un thème récurrent de sa vie : la solitude de la star dans sa loge après le show, le retour sur terre qui est toujours difficile à affronter après avoir touché le ciel du bout des doigts. Et comment ne pas mentionner « Alexandrie, Alexandra » en 78, qui parle bien sûr de son enfance en Égypte, du retour aux sources, le titre qui boucle la boucle, le testament sur lequel, paradoxe total, les jeunes de toutes générations confondues se reconnaissent encore.

Il n’imagine pas en ce samedi 11 mars 1978, que trente ans plus tard, il sera toujours dans le peloton de tête, que ses disques se vendront toujours par milliers et que de plus, il restera toujours jeune et beau. S’il avait su, aurait-il souri à Leysin ? Dans la nuit du 10 au 11 mars, Claude ne veut pas rester en Suisse, il veut rentrer à Paris le plus vite possible, mais il est déjà tard et les avions privés dans ce pays n’ont pas l’autorisation de décoller après 11h du soir. Il va tout de même prendre son jet privé et s’envoler en pleine nuit à 11h05 précises. Si tout s’était déroulé normalement, il aurait fait un temps de mars et Claude aurait bien été forcé de rester à Leysin cette nuit-là… Il n’aurait donc pas pu décoller avec son jet.

Pourtant, quand il arrive à son appartement parisien du 46 boulevard Exelmans, il fait beau, la journée qui s’annonce va être exceptionnelle pour un mois de mars. Avec Kathalyn, sa compagne, ils décident tous deux de s’allonger quelques minutes sur la terrasse pour prendre un bain de soleil. Le temps est si clair qu’il ne laisse paraître aucun nuage dans le ciel de Paris. Cette journée est vraiment étonnante, se disent les millions de français qui se lèvent ce matin- là. La France est à l’aube d’un week-end qui s’annonce très politique puisque les législatives ont lieu et que Giscard d’Estaing, président en place, n’est plus très sûr de son futur gouvernement. Tout va se décider cette fin de semaine et les Français sauront s’ils vont entrer en cohabitation pour la première fois de l’histoire, ou si la droite va rester dominante.

Historiquement, on en est là. Dans exactement trois ans, François Mitterrand deviendra le premier président de gauche élu au suffrage universel. Est-ce que Claude sait que le vent va tourner, comme il l’a toujours pressenti ? Pour l’heure, il est la star incontestée des hit-parades aux côtés de Johnny Hallyday et de Michel Sardou. Il règne depuis déjà seize ans déjà. Toutefois, depuis quelques jours il est absent et donne l’impression à son habilleuse, Sylvie Mathurin, d’être éteint. Il est aussi, une fois de plus, très en retard à son rendez-vous télévisé avec Michel Drucker qui l’attend aux Buttes-Chaumont pour enregistrer son émission : « Les Rendez-vous du dimanche », diffusée le lendemain. Dans les coulisses, Sylvie Vartan attend : il est prévu que les deux stars chantent en duo pour la première fois de leurs carrières depuis leurs débuts respectifs.

Il est 14h20, Claude donne un dernier coup de fil à Rémy Grumbach, le réalisateur de l’émission, pour le prévenir qu’il va prendre un bain et qu’il sera là dans moins d’une heure. Seulement, dans quelques minutes, l’artiste français qui a le plus peur de vieillir va mourir et « rester éternellement jeune ». L’annonce de sa disparition fait l’effet d’une bombe et l’événement efface complètement les élections, la France se sent définitivement perdue, elle ne sait plus qui la gouverne et en plus, Claude François est mort. L’impossible, l’inimaginable est arrivé, mais où va-t-on ? Les funérailles qui ont lieu quatre jours plus tard sous une pluie battante, marquent cette journée à jamais d’une triste pierre blanche. Le deuil est national. Que l’on ait adoré ou détesté Claude François (car il n’y a pas de juste mesure), on se souvient tous de ce que l’on faisait en apprenant la mort de l’artiste. Le temps s’est arrêté et Cloclo est entré dans la légende.

Article rédigé par Christophe Daniel

Publié le 11/03/2008 à 11:14 | Lu 35071 fois