Charles-Henry de Villettes : les PSAD, un maillon essentiel de notre système de santé

Je suis animé d’une conviction forte : les prestataires de santé à domicile sont un maillon essentiel de notre système de santé. Cette conviction est partagée par les 2 millions de patients que nous accompagnons sur tout le territoire. Ainsi 93% d’entre eux se considèrent plus autonomes dans la gestion de leur traitement ou l’utilisation de leur dispositif médical. Par Charles-Henri des Villettes, président de la Fédération des PSAD.





Cette conviction est aussi confortée par la préférence forte des patients pour les soins à domicile. Et pour cause, elle améliore particulièrement la qualité de vie, en permettant aux patients de rester entouré de ses proches dans un environnement sécurisant et autorise parfois même la reprise d’une activité professionnelle, là où l’hospitalisation ne le permettrait pas…
 
Pourtant, malgré le nombre de patients déjà pris en charge et les plus de 200.000 médecins qui nous font confiance, les prestataires de santé à domicile ne sont aujourd’hui toujours pas clairement reconnus comme des acteurs de santé.
 
Seuls ceux qui ont eu un jour recours à un prestataire de santé à domicile connaissent et apprécient la qualité de la prise en charge qu’il dispense. C’est pour mettre en valeur nos métiers et donner la parole à nos patients que nous avons décidé d’instaurer, chaque 28 novembre, la Journée Nationale de la Santé à Domicile.
 
À l’heure où le développement de la santé à domicile et la poursuite du virage ambulatoire sont des axes forts du projet « ma santé 2022 » et où les innovations organisationnelles et technologiques constituent des leviers importants pour concourir à leurs déploiements, il apparaît comme primordial que le rôle des PSAD dans le système de santé soit reconnu et valorisé.
 
Cette reconnaissance doit se traduire par des modifications législatives et réglementaires qui faciliteront le déploiement du projet visant à permettre une meilleure coordination des soins entre la ville et l’hôpital, et le développement des prises en charge à domicile par des acteurs identifiés.
 
Elle permettra aux PSAD d’être clairement identifiés dans le système de santé actuel et reconnus comme des acteurs de santé à part entière.
 
À l’avenir, et au gré de l’avancée des innovations aussi bien organisationnelles que technologiques, elle ouvrira la porte, dans l’intérêt du patient et dans des conditions de sécurité optimales, au développement de nouvelles prises en charge et traitements à domicile, comme la dialyse ou la chimiothérapie à domicile.
 
La valorisation doit quant à elle se traduire dans un nouveau cadre méthodologique de maîtrise des dépenses de santé.
 
La prise en charge à domicile est non seulement plébiscitée par les patients mais elle est également porteuse d’innovations et d’économies pour notre système de santé (jusqu’à 40% moins onéreuse qu’une prise en charge hospitalière). Il est essentiel que les ambitions portées par le plan « Ma santé 2022 » s’inscrivent dans un schéma de rémunération à la performance, ou de manière plus générale dans la pertinence des soins, et que ce modèle innovant devienne le cadre d’élaboration principal des négociations budgétaires à venir.
 
En ce sens, la Fédération des PSAD ne peut que conforter les conclusions du rapport de M. Jean-Marc Aubert.

Article publié le 18/03/2019 à 01:00 | Lu 2392 fois