Carmat : une histoire de cœur… artificiel

Après avoir reçu l'autorisation en septembre 2013 de procéder à l'étude clinique de faisabilité de l'utilisation du coeur artificiel Carmat, pour la première fois au monde l'implantation d'un coeur artificiel bioprothétique a eu lieu avec succès le 18 décembre 2013 à l'Hôpital européen Georges-Pompidou (AP-HP). L’APHP revient en détails sur cette intervention qui est une grande première dans le monde !


Cette première implantation* s'est déroulée de façon satisfaisante, la prothèse assurant automatiquement une circulation normale à un débit physiologique.
 
Le patient, qui souffrait depuis des années d'une insuffisance cardiaque ayant atteint un stade terminal, est actuellement sous surveillance en réanimation, réveillé et dialoguant avec sa famille.
 
Tous les personnels de recherche et les personnels soignants, médicaux et paramédicaux des services de cardiologie, etc. ont contribué au résultat de cette intervention, assurant le suivi postopératoire du patient. Pour satisfaisant qu'il soit actuellement, ce premier résultat ne permet cependant « pas de préjuger de l'évolution ultérieure de l'étude » précise le communiqué de l’AP-HP.
 
Rappelons que le professeur Alain Carpentier avait déposé en 1988 avec l'Université de Paris Pierre et Marie Curie le premier brevet sur le coeur artificiel bioprothétique. C'est donc après vingt-cinq ans de recherches que cette technologie novatrice se concrétise enfin.
 
Carmat a joué un rôle majeur dans cette avancée. Résultat de l'alliance entre EADS (Matra Défense), Truffle Capital et l'Association pour la recherche du Pr Carpentier, cette entreprise s'est consacrée depuis 2008 à la réalisation de ce projet qui a bénéficié du soutien de nombreux partenaires publics et privés français, notamment l'Université Paris-Descartes et Oséo/Bpifrance.
 
Trois centres hospitaliers français ont été sélectionnés pour participer à l'étude de faisabilité : l'hôpital européen Georges-Pompidou (AP-HP), le Centre chirurgical Marie-Lannelongue du Plessis-Robinson et le CHU de Nantes. L'hôpital européen Georges-Pompidou et l'ensemble de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris sont heureux et fiers d'avoir accueilli cette première implantation mondiale d'un coeur artificiel. Elle constitue une avancée médicale majeure, dans la mesure où il s'agit de la première bioprothèse cardiaque à visée d'implantation définitive.
 
Suite à cette première mondiale, cette technologie novatrice pourrait constituer à terme, une précieuse alternative à la transplantation cardiaque, trop rarement disponible pour les millions de personnes atteintes d'insuffisance cardiaque dans le monde. On croise les doigts et on espère que tout va fonctionner pour le mieux pour ce patient et pour les prochains…
 
*Sous la direction du professeur Alain Carpentier, concepteur du projet, cette première mondiale a été réalisée par le professeur Christian Latrémouille et le professeur Daniel Duveau du CHU de Nantes, dans le service de chirurgie cardio-vasculaire du professeur Jean-Noël Fabiani au sein du Pôle cardiovasculaire, rénal et métabolique du professeur Michel Desnos.

Publié le 26/12/2013 à 09:14 | Lu 1045 fois