Canicule 2016 : surmortalité de 15% chez les aînés fragiles cette année

Même si la canicule 2016 n’a pas été aussi forte que certaines autres années, les récents chiffres de l’Institut de Recherche pour la valorisation des données de SANté (IRSAN) souligne une surmortalité de près de 15% chez les personnes âgées de plus de 85 ans au cours de l’épisode caniculaire de cette fin août 2016.





Cela fait plus de dix ans que chaque été, la canicule vient menacer les personnes âgées. Certes depuis 2003, on prend nos précautions, certes depuis 2003 (15.000 morts supplémentaires), chaque année l’Etat met en place le Plan national canicule (PNC) mais malgré tout, à chaque fois, des anciens meurent…
 
L’année dernière, la France a connu trois épisodes caniculaires : un premier épisode de dix jours du 29 juin au 8 juillet ; un deuxième épisode de 11 jours du 13 au 23 juillet ; et enfin, un troisième épisode de 5 jours du 5 au 9 août 2015. Si la chaleur a fait le bonheur des vacanciers, elle n’a pas été sans conséquences sur l’état de santé des personnes âgées…
 
De fait, en 2015*, « 18.000 personnes étaient décédées dans l'indifférence générale, du fait de l’épidémie de grippe et de la canicule, comme si la surmortalité des anciens était une fatalité contre laquelle on ne peut rien » indique le communiqué de l’AD-PA**. 
 
Cette année encore, alors que les épisodes caniculaires ont été peu nombreux et relativement courts, il semblerait qu’ils aient toutefois entrainé des morts supplémentaires chez les personnes âgées les plus fragiles. Ainsi, selon les chiffres l’IRSAN, la surmortalité s’élèverait à près de 15% chez les plus de 85 ans au cours de l’épisode caniculaire de cette fin août 2016. 
 
Dans son communiqué, l'AD-PA rappelle « la nécessité d’aller plus loin en renforçant prévention, lutte contre l’isolement et accompagnement quotidien des personnes âgées tant à domicile qu’en établissement ». Et d’ajouter que « l’investissement que cela nécessite apparait toujours a priori comme une dépense dont on mesure mal les bénéfices. Néanmoins, si le fort engagement dont les professionnels font preuve limite les effets des sous-effectifs en période de crise, il ne peut suffire à lui seul ».
 
« La solution reste donc, comme l'ont fait nos voisins européens, de mettre en place une véritable prestation autonomie qui augmenterait le nombre de professionnels au quotidien auprès des personnes âgées en établissement et à domicile. Nicolas Sarkozy et François Hollande l'avaient tous les deux promis sans l'avoir fait. Ce devra donc être un des enjeux majeurs du quinquennat qui s'ouvrira en 2017 » conclut l'AD-PA.

Reste à savoir si compte tenu de la situation actuelle du pays (attentats, migrants, chômage record, etc.), le sort des personnes âgées va jouer un rôle prépondérant dans la prochaine présidentielle…
 
*Association des directeurs au service des personnes âgées

Article publié le 06/09/2016 à 01:00 | Lu 3061 fois