Cancers en France : l’INCa publie un état des lieux sur la survie des patients

L'Institut National du Cancer (INCa) vient de publier un rapport sur la survie des patients atteints de cancers en France. Si environ 320 000 malades ont chaque année un diagnostic de cancer, plus de 50 % de ces patients seront vivants après cinq ans (plus de 165 000) et au moins 120 000 d'entre eux guériront de leur cancer.


Sans trop de surprise, ce nouveau rapport met en évidence le fait qu'il n'y a pas « un », mais « des » cancers avec des évolutions différentes. Certains cancers de plus en plus nombreux guérissent ; certains conservent un pronostic plus sombre ; d'autres enfin évoluent à long terme tels des maladies chroniques. L'estimation du nombre de personnes qui vivent après un cancer est une donnée importante pour mobiliser concrètement tous les acteurs de l'après cancer.

Le rapport vise à donner une vision de la situation au moment de l'initiation du Plan cancer 2009-2013 et s'inscrit directement dans la mise en oeuvre des mesures suivantes : Mesure 6 : Produire et communiquer des informations sur le cancer et la cancérologie et Mesure 25 : Développer une prise en charge sociale personnalisée et accompagner l'après cancer.

Cet état des lieux renseigne également sur la survie des adultes atteints de cancer à partir de données publiées en France et au niveau international. Il propose, pour chaque type de cancer, d'estimer le nombre de patients guéris et ce, à partir du nombre de nouveaux cas et de leur probabilité de guérison. Ainsi, il ne s'agit pas de données nouvelles, mais d'une nouvelle façon de les analyser.

Ce rapport propose enfin une typologie des cancers les plus fréquents en trois grandes classes :
. les cancers de bon pronostic (42% des cas de cancer) dont la survie à cinq ans est supérieure ou égale à 80 % : prostate, sein, mélanome, thyroïde, leucémie lymphoïde chronique, testicule, maladie de Hodgkin et lèvres ;
. les cancers de pronostic intermédiaire (33% des cas de cancer) dont la survie à cinq ans varie entre 20 et 80 % selon le type de maladie et surtout son stade d'extension : côlon et rectum, bouche et pharynx, lymphomes non hodgkiniens, vessie, rein, estomac, corps et col de l'utérus, myélome, ovaire, larynx et leucémies aiguës ;
. les cancers de mauvais pronostic (17% des cas de cancer) dont la survie à cinq ans est inférieure ou égale à 20 % : poumon et plèvre, foie, pancréas, oesophage, système nerveux central.

« Les données françaises utilisées portent sur des cohortes de patients traités avant l'année 2000 et sont cohérentes avec les données internationales. Ce sont des données qui offrent un recul de plus de dix ans et qui établissent des taux de survie estimée minimaux. Grâce à des diagnostics plus précoces et des traitements plus efficaces, la survie à 5 ans des patients diagnostiqués en 2005, voire en 2010, est et sera meilleure » affirme l’INCa dans son communiqué.

Parce que de plus en plus de personnes vivent et vivront après un diagnostic de cancer, il est important d'estimer ces données à plusieurs titres :

. en termes d'organisation des soins, pour le suivi des cancers guéris ou les soins au long cours dans d'autres cas ;
. en termes d'accompagnement des personnes dans l'après cancer pour faciliter leur réinsertion dans la vie, après la maladie ;
. en termes d'identification de thèmes de recherche.

Publié le 27/04/2010 à 10:56 | Lu 3642 fois