Cancers digestifs : une incidence en augmentation selon l’Institut Curie

A l'occasion de Mars bleu, le mois de mobilisation contre le cancer colorectal, l'Institut Curie vient de dresser un état des lieux des cancers digestifs en France. D'incidence variable, ces cancers progressent cependant, principalement en raison de l'augmentation de l'incidence du cancer colorectal. Explications.





En 2011, 548 patients atteints d'un cancer digestif ont été pris en charge à l'Institut Curie ; 516 interventions de chirurgie digestive ont été effectuées.

Des chiffres en progression pour l’institut, puisque la diversification et le développement de la prise en charge des cancers digestifs est un axe stratégique du projet de l'Ensemble Hospitalier.

Cette volonté part aussi du constat que le nombre de cancers digestifs détectés augmente en France.

Avec environ 40.500 nouveaux cas estimés en 2011 en France dont 53% chez l'homme, le cancer colorectal se situe, tous sexes confondus, au troisième rang des cancers les plus fréquents après le cancer de la prostate et celui du sein. C'est le deuxième en termes de mortalité après le cancer du poumon. La majorité des nouveaux cas de cancer du côlon-rectum estimés en 2011 surviennent chez les personnes âgées de 50 ans et plus. Évoluant souvent dans un premier temps sans symptômes, le cancer colorectal est de ce fait diagnostiqué parfois tardivement et nécessite alors des traitements lourds.

Le cancer du pancréas est plus fréquent chez l'homme que chez la femme et survient le plus souvent entre 70 et 80 ans Plusieurs facteurs de risque sont évoqués sans pour autant être clairement désignés à ce jour : le tabagisme, une consommation élevée d'alcool, la présence d'une obésité, d'un diabète ou encore d'une inflammation chronique semblent favoriser ce type de cancer.

Comparées aux autres pays européens, l'incidence et la mortalité par cancer de l'estomac sont faibles en France. L'incidence de ce cancer a été divisée par deux en trente ans ! Des progrès réalisés dans la prise en charge diagnostique et thérapeutique et dans l'hygiène alimentaire ont favorisé l'amélioration de la survie, même si ce cancer reste de mauvais pronostic.

Les tumeurs du foie concernent essentiellement les hommes (80% des cas). Elles surviennent le plus souvent au cours de l'évolution d'une maladie chronique du foie comme une cirrhose ou une hépatite B ou C et dans de rares cas sur un foie sain.

Le cancer de l'oesophage survient dans trois cas sur quatre chez des hommes, le plus souvent âgés de plus de 50 ans.

Le cancer du canal anal est désormais considéré dans 80% à 85% des cas comme induit par le papillomavirus humain (HPV). Le virus de l'immunodéficience humaine acquise (VIH) augmente l'incidence des cancers du canal anal, qui elle-même augmente régulièrement depuis vingt-cinq ans. Ainsi, 900 nouveaux cas sont dénombrés chaque année. Les deux-tiers des personnes atteintes ont plus de 65 ans, avec une nette prédominance féminine. Dans la population infectée par le VIH, le cancer de l'anus est le 3e cancer le plus fréquent chez l'homme et le 7e chez la femme.

D'incidences rares - environ 1% des cancers digestifs-, les tumeurs neuroendocrines constituent un groupe hétérogène de cancers, aux localisations diverses ; l'intestin grêle, le côlon, le rectum et le pancréas sont les organes les plus souvent touchés. Leur incidence augmente régulièrement depuis les années 1980.

Article publié le 14/03/2013 à 09:33 | Lu 1310 fois