Cancer : un mois d'attente pour une IRM... urgente !

De nouveaux besoins apparaissent, liés au vieillissement de la population et aux nouvelles indications de l’IRM. Dans le contexte du travail récemment mené par la Cour des Comptes et face à l’augmentation inévitable du nombre d’examens, il est urgent d’agir car en moyenne, le délai d’attente pour passer une IRM « urgente », dans le cadre d’un diagnostic de cancer, s’élève à 30 jours ! Un mois de gâché !


On nous rappelle à longueur d’années qu’en matière de cancer, il faut les détecter le plus précocement possible afin d’offrir au malade, le maximum de chances de guérison. Soit. Mais derrière ce beau discours, la réalité s’avère toute autre ! En effet…
 
Trente jours, c’est la durée moyenne de l’attente en France pour accéder à un examen d’IRM, alors que le Plan Cancer 2014-2019 préconise un maximum de 20 jours et le Plan précédent… 15 jours. Est-il acceptable qu’une personne attende -dans une inquiétude grandissante- en moyenne 30 jours pour passer le seul examen d’imagerie permettant de vérifier la présence de cancer ?
 
Ce retard représente non seulement une perte de chance de guérison mais aussi une période d’angoisse pour le patient et pour ses proches. Ce retard va carrément à l’encontre de ce qu’on préconise en matière de prévention depuis des années. Il y a parfois loin, du discours à la réalité…
 
En corrélation avec ces chiffres alarmants, on note que le taux d’équipement national en métropole se situe à 13,1 IRM par million d’habitants, bien en-dessous de la moyenne européenne de 20 IRM par million d’habitants. 

Rappelons que l'imagerie par résonance magnétique (IRM) est une technique d'imagerie médicale permettant d'obtenir des vues en deux ou en trois dimensions de l'intérieur du corps de façon non invasive avec une résolution en contraste relativement élevée. L'IRM est principalement dédiée à l'imagerie du système nerveux central (cerveau et moelle épinière), des muscles, du cœur et des tumeurs.
 
Par ailleurs, cette étude note encore des inégalités selon les régions. De fait, l’Auvergne, le Centre et la Bretagne ont les taux d’équipement parmi les plus faibles, doublé des délais parmi les plus élevés ; respectivement 44,8 jours, 41,6 et 39,6 jours ! Le délai moyen pondéré par la taille de la population montre un écart de plus du simple au double (52,9 vs 21,5 jours) entre les 5 régions les moins bien équipées et les 5 régions les mieux équipées.
 
Par rapport à 2015, les délais d’attente pour un examen d’IRM ont augmenté dans 12 régions, dont 5 font partie de celles ayant la plus forte mortalité par cancer (corrélation ?) : Basse Normandie, Champagne Ardenne, Ile-de-France, Nord-Pas-de-Calais, PACA. En Rhône-Alpes, le délai moyen est passé de 22,8 jours en 2015 à 32,8 jours en 2016… Dans d’autres régions comme PACA ou le Nord-Pas-de-Calais, les nouvelles installations ne font qu’accompagner la croissance des besoins de santé et ne permettent donc pas de réduire les délais. 
 
Cette étude sur l’équipement français en IRM et les délais d’attente est menée chaque année depuis 14 ans par l’institut Cemka-Eval. Publiée les années précédentes sous l’impulsion de l’association Imagerie Santé Avenir (ISA), elle est désormais réalisée en coopération avec le Syndicat National de l’Industrie des Technologies Médicales (SNITEM). 

Publié le 06/07/2016 à 07:51 | Lu 1988 fois