Cancer du sein : résultats prometteurs sur les cellules tumorales circulantes ainsi qu'en radiothérapie

A l'occasion de l'édition 2013 de l’European Cancer Congress, deux médecins de l'Institut Curie, le Dr François-Clément Bidard, oncologue médical spécialiste des cellules tumorales circulantes et le Dr Alain Fouquet, chef du département de radiothérapie oncologique, ont apporté chacun des résultats inédits dans leurs domaines. Détails.





Les cellules tumorales circulantes : un indicateur de survie

Pionnier dans l'étude des cellules tumorales circulantes, puisque le premier programme mené sur ce sujet remonte au début des années 90, l'Institut Curie poursuit aujourd'hui les recherches sur plusieurs fronts.
 
Sélectionnée par le comité scientifique comme l'une des trente plus importantes communications, l'étude menée et présentée par le Dr François-Clément Bidard au cours du congrès prouve le grand intérêt de ces cellules dans le domaine de la cancérologie... Plus précisément, il s'agit d'une synthèse de toutes les études réalisées à ce jour en Europe -provenant de 17 centres répartis sur 7 pays- qui démontre pour la première fois que la détection de ces cellules dans le sang est un indicateur clé du taux de survie après traitement. « Les données ont été collectées auprès de 2.000 patientes traitées pour un cancer du sein avancé, un échantillon qui n'avait encore jamais été atteint à ce jour » explique le Pr Jean-Yves Pierga.
 
Mais la détection de ces cellules présente un autre intérêt… En effet, elle est reproductible dans le temps... « De fait nous nous interrogeons actuellement sur l'intérêt de la recherche « en routine » de ces cellules, supérieure à celle des marqueurs tumoraux classiques, en vue d'adapter le traitement des patientes ».
 
Ainsi grâce à des outils de détection innovants développés notamment à l'Institut Curie, plusieurs essais cliniques, actuellement en validation, ont pour objectif de rechercher et caractériser les cellules tumorales circulantes en vue d'ajuster le traitement de la tumeur voire de proposer des traitements dits ciblés ou personnalisés. « Plus rapide que l'imagerie, moins invasif que les biopsies, la détection des CTC par une simple prise de sang devrait permettre de mieux suivre la maladie dans sa phase métastatique et ainsi d'adapter le traitement » conclut le Pr Jean-Yves Pierga.
 
La radiothérapie, en constante évolution

Des résultats décisifs ont été présentés quant à l'utilité d'une irradiation des ganglions mammaires internes et sus-claviculaires chez des patientes traitées pour un cancer du sein par chirurgie et radiothérapie du sein ou de la paroi thoracique ainsi que par chimiothérapie ou hormonothérapie pour la majorité d'entre elles.
 
Plus de 4.000 femmes, de 13 pays européens dont le quart recruté en France, ont été suivies sur une longue période après le traitement. La moitié d'entre-elles avaient reçu une irradiation ganglionnaire, et l'autre non. « Les résultats de cet essai de phase III sont très concluants, explique le Dr Alain Fourquet, chef du département de radiothérapie oncologique. Ils démontrent que l'irradiation ganglionnaire, associée à l'irradiation du sein, s'accompagne d'une augmentation significative de la survie globale à dix ans d'environ 2% et de la survie sans métastase de 3%. Ils montrent également que même si les traitements médicamenteux, à savoir une chimiothérapie ou une hormonothérapie, sont efficaces, ils ne suffisent pas ».
 
Sur le plan technique cette irradiation ganglionnaire peut s'avérer délicate à mener pour éviter une toxicité pulmonaire ou cardiaque. Cependant, les progrès récents réalisés dans la précision de la radiothérapie, notamment grâce aux recherches menées en clinique à l'Institut Curie, permettent aujourd'hui de cibler très précisément les zones à irradier ainsi que les doses qui doivent être délivrées. Des progrès synonymes d'une réduction des risques d'effets secondaires à la fois pulmonaires et cardiaques.

Article publié le 03/10/2013 à 08:16 | Lu 916 fois