Cancer du sein : des avancées sont porteuses d’espoir pour toutes les patientes

En ce mois d’octobre rose, rappelons que le cancer du sein est le plus fréquent des cancers féminins. Il touche une femme sur huit en France. Pourtant, un dépistage précoce allié à des traitements plus performants et ciblés ont fait diminuer la mortalité au cours des dernières années. Aujourd’hui, « les efforts des chercheurs se poursuivent et leurs avancées sont porteuses d'espoir pour toutes les patientes » indique un récente communiqué de la Fondation pour la Recherche Médicale (FRM).





Ainsi, sur les quelque 53.000 nouveaux cas de cancers du sein diagnostiqués en 2011 en France, la moitié l'est chez des femmes entre 50 et 69 ans.

Alors que le nombre de cas augmente depuis quelques années, la mortalité baisse, avec 11.500 décès en 2011 et un taux de survie de 85% à cinq ans. Le cancer du sein est une maladie multifactorielle : âge, tabagisme, consommation d'alcool, surpoids, histoire familiale en sont les principaux facteurs de risque. De fait, 5% des cas seulement sont liés à une prédisposition génétique.

Diagnostic précoce, pronostic et traitement personnalisés : des progrès considérables

Le dépistage organisé en France depuis 2004 pour les femmes de 50 à 74 ans a fait ses preuves. Il a permis de prendre en charge les cancers du sein au plus tôt et d'améliorer le pronostic.

Lorsqu'une tumeur mammaire maligne est diagnostiquée, le traitement de première intention est le plus souvent la chirurgie. Un bilan d'extension est réalisé dans le même temps en prélevant le ou les ganglions lymphatiques les plus proches. C'est la technique du ganglion sentinelle : son analyse permet de révéler un début de dissémination de la tumeur dans l'organisme, et par conséquent d'adapter le traitement si nécessaire. En complément de la chirurgie et suivant les caractéristiques de la tumeur, radiothérapie, chimiothérapie ou traitements plus ciblés sont pratiqués.

Le protocole thérapeutique dépend des analyses biologiques de la tumeur. Avec leur développement, la classification des cancers du sein a encore progressé : une dizaine de sous-groupes ont été récemment définis. Taille, structure des cellules, présence de biomarqueurs (récepteurs aux hormones), génétique de la tumeur, etc. Autant de précisions qui permettent d'envisager des traitements personnalisés, moins lourds et mieux adaptés à chaque patiente.

La mise au point de nouveaux traitements ciblés au cours des dernières années a constitué une avancée majeure : au lieu de s'attaquer indistinctement à toutes les cellules, ils ne visent que les processus déréglés dans les cellules tumorales. C'est le cas par exemple de l'hormonothérapie : des inhibiteurs hormonaux sont administrés pour contrer la croissance de la tumeur, qui dans certains cas est favorisée par les oestrogènes et de la progestérone.

Des pistes de recherche actives

Les axes de recherche suivent toutes les pistes possibles, depuis le diagnostic et les traitements jusqu'à l'amélioration de la qualité de vie et au suivi à long terme des patientes guéries. Concernant le diagnostic, un test génétique sanguin est actuellement à l'étude. En détectant une modification spécifique dans les gènes, il pourrait prédire un risque d'apparition de cancer du sein.

Du côté des traitements, un concept thérapeutique original, encore en phase d'essais cliniques, a récemment fait la preuve de son efficacité : il s'agit des immunoconjugués. Une molécule toxique est liée à un anticorps. Celui-ci lui sert de transporteur et se fixe spécifiquement sur les cellules de la tumeur. La molécule toxique est ainsi libérée directement à haute dose dans les cellules cancéreuses. Les premiers résultats sont particulièrement encourageants : cette nouvelle stratégie améliorerait la survie des patientes tout en réduisant les effets secondaires.

Une autre voie importante est l'immunothérapie, une injection de substances biologiques qui aident l'organisme à détruire les cellules cancéreuses. Dans une optique similaire, la piste vaccinale est elle aussi explorée. Elle vise à stimuler les défenses immunitaires de l'organisme contre la tumeur. Des essais cliniques sont aujourd'hui en cours pour tester un candidat vaccin contre la récidive de cancer du sein.

« Les mois et années à venir devraient donc apporter leur lot d'innovations dans le combat contre le cancer du sein » conclut le communiqué de la FMR.

Article publié le 19/10/2012 à 09:00 | Lu 994 fois