Cancer de la prostate : les hommes se regroupent pour mieux faire connaître la maladie

A l’occasion du Congrès européen annuel d'urologie qui a eu lieu à Stockholm, en Suède du 17 au 21 mars 2009, une dizaine d’associations d’hommes confrontés au cancer de la prostate se sont regroupées afin de mieux faire connaître la maladie auprès du grand public. Une belle initiative à soutenir, à développer, à faire connaitre…


Cancer de la prostate : les hommes se regroupent pour mieux faire connaître la maladie
A l’instar de ce que les femmes sont parvenues à faire avec le cancer du sein (en termes de médiatisation, d’information, de prise en charge de la maladie, de prévention, etc.), les hommes tentent à leur tour de mieux faire connaître un cancer qui les touche directement… Et intimement : le cancer de la prostate.

Dans cet esprit, à l’occasion du Congrès européen annuel d'urologie qui a eu lieu à Stockholm, en Suède, la semaine dernière, treize associations de patients de différents pays (Allemagne, Suède, Grande-Bretagne, Danemark, Belgique, France, etc.) se sont réunies pour lancer officiellement, avec l’aide du laboratoire pharmaceutique Ferring Pharmaceuticals : « A charter for change in prostate cancer ».

Concrètement, la vocation de cette action a pour but de mieux faire connaître la maladie auprès des hommes (malades ou non), mais également auprès de leurs familles. Comme le soulignait à cette occasion Thomas Hudson, de l’association irlandaise Men against cancer (MAC) : « il faut nous aider à parler aux hommes, aux malades mais également à ceux qui ne le sont pas… Il faut nous aider à parler à leurs femmes, à leurs familles, car cette pathologie concerne tout le monde. (….) Les hommes doivent se battre contre ce cancer, tout comme les femmes se battent contre le cancer du sein ».

Cancer de la prostate : les hommes se regroupent pour mieux faire connaître la maladie
Plus précisément, l’idée de ce « charter » est de venir en aide aux hommes aux différentes étapes (souvent douloureuses et difficiles à vivre) auxquelles ils sont confrontés au cours de la maladie : du diagnostic aux traitements existants en passant par l’aide aux patients et aux familles dans les nombreux aspects du quotidien : conséquences de la maladie chez un homme qui travaille, conséquences sur sa vie intime, conséquences sur sa physiologie, sur son mental, sur son style de vie, sur ses relations avec les autres, etc.

Bref, ce « lobby » cherche à mieux faire connaître le cancer de la prostate sous tous ses aspects pour mieux le combattre, pour faire avancer la recherche, etc. Mais également, pour montrer que malgré le cancer, il faut continuer à se battre... « Nous ne sommes pas des victimes » souligne encore Thomas Hudson.

« Quand on vous lance ça à la figure, témoigne Jean-Pierre, évoquant l’annonce du diagnostic, c’est un choc ! Les premières semaines, je n’étais pas bien. Pour la première fois de ma vie, j’entrevoyais la fin de mon existence. (…) J’ai été pris en charge par un service d’urologie ; je n’ai pas eu d’autre choix que la prostatectomie totale… ». Mais cinq ans après, Jean-Pierre est toujours là. Il continue à vivre… Certes, son quotidien a changé ; son corps a changé ; mais sa femme est restée à ses côtés ; elle l’a soutenu dans son combat, et ils sont toujours amoureux l’un de l’autre.

De son côté, Mike Lockett, de la Prostate Cancer Support Federation (GB), ajoute : « j’étais seul quand on m’a annoncé le diagnostic. Quand je suis rentré à la maison, je n’ai pas su quoi dire à ma femme. J’avais écouté ce que me disait le médecin, mais je n’entendais plus rien… (…) Plus tard, j’ai rejoint un groupe de discussion. Au départ, pour moi-même. Et puis, petit à petit, je me suis rendu compte que moi aussi, je pouvais aider les autres hommes… Ca m’a permis d’apprendre beaucoup à propos de la maladie. Pas uniquement d’un point de vue médical, mais également au niveau du quotidien, de ce que ressentaient d’autres hommes qui avaient la même maladie que moi, qui avaient les mêmes problèmes, les mêmes interrogations… ».

Aujourd’hui, dix ans après avoir été diagnostiqué, ce monsieur fait partie de ce « charter » et se bat pour que les hommes de tous âges soient mieux informés afin d’être mieux préparés, le cas échéant, à combattre cette pathologie… Une belle preuve de courage, de détermination, de solidarité masculine, mais également, d’espoir pour tous ses congénères qui un jour, risquent de devoir affronter la maladie…

Rappelons que 670.000 hommes sont diagnostiqués chaque année dans le monde d’un cancer de la prostate ; qu’en Europe, environ deux millions d’hommes sont atteints par la maladie, que ce cancer se situe en France au premier rang des cancers avec 62.245 nouveaux cas estimés en 2005. Toujours en France, son incidence est en forte augmentation (+ 8,5 % par an entre 2000 et 2006) en raison de l'effet combiné du vieillissement de la population, de l'amélioration des moyens diagnostics et de la diffusion du dépistage individuel par dosage du PSA.

En France, c’est l’ANAMACAP (Association nationale des malades du cancer de la prostate) qui fait partie de ce « charter ». Sa mission : éclairer ses membres sur les traitements disponibles ainsi que sur l'état de la recherche. Elle apporte également son aide à la défense générale des malades du cancer de la prostate en participant au débat national sur l'évolution de la santé publique et en comparant leur situation sur le plan international.

La prostate en quelques mots (Source : Association Européenne d'Urologie)

Il s'agit d'une petite glande située sous la vessie et qui entoure la partie supérieure de l'urètre (canal traversant le pénis et conduisant l'urine et le sperme à l'extérieur). La prostate sécrète un liquide épais et clair qui se mélange aux spermatozoïdes pour former le sperme.

Cette glande peut être le siège de plusieurs affections, telles que l'hypertrophie bénigne de la prostate (HBP), l'infection aiguë ou chronique de la prostate et le cancer. Ces maladies peuvent provoquer des symptômes similaires : difficultés ou douleurs pour uriner, mictions fréquentes (en particulier la nuit) et besoins impérieux d'uriner.

Chez l'homme, le risque d'affection de la prostate augmente avec l'âge. Les antécédents familiaux, des origines africaines et une alimentation riche en graisses animales et pauvre en fruits, légumes et poissons peuvent également accroître le risque de maladie de la prostate. Tous les hommes, en particulier ceux de plus de 50 ans, doivent donc être vigilants et consulter leur urologue en cas de doute.

Publié le 24/03/2009 à 17:40 | Lu 7104 fois