Cancer de la prostate : le flair du chien pour détecter les cancers les plus agressifs

On dit souvent que le chien est le meilleur ami de l’homme… En voici une nouvelle preuve ! En effet, un urologue-oncologue français qui travaille à l’hôpital Tenon à Paris, Olivier Cussenot, a formé avec l’aide de l’armée « Aspirant », un chien qui peut détecter grâce à son flair des cancers de la prostate dans l’urine des malades.





Jusqu’à maintenant, on se servait du flair des chiens pour détecter de la drogue ou des explosifs. D’ici quelques années, on pourrait également utiliser l’odorat de nos amis canins pour détecter le cancer de la prostate. Explications.

Depuis une vingtaine d’années, on pense que le chien est capable de déceler grâce à son flair, certaines lésions cancéreuses (peau, poumon ou vessie). Dans le même esprit, l’urologue-oncologue français Olivier Cussenot a décidé de lancer une expérience originale qui pourrait s’avérer très utile à terme, dans le cadre du dépistage du cancer de la prostate, notamment les plus agressifs.

L’idée : dresser un chien pour qu’il puisse détecter dans les urines des patients, « l’odeur du cancer de la prostate ». Pour ce faire, le chercheur et son équipe ont été aidés par l’armée, qui pendant deux ans, a formé un berger malinois baptisé Aspirant.

Et selon les résultats d’une étude publiée en octobre dernier dans la revue scientifique European Urology, sur 66 hommes testés, dont 33 malades, le chien a permis d’identifier 30 individus atteints du cancer de la prostate, soit 91% des cas.

« Nous avons été surpris des performances des chiens, aucun test n'atteint de telles performances » souligne le chercheur dans un dépêche de l’AFP. « Nous essayons de reconstituer les combinaisons de molécules détectées par le chien et qui sont des signatures du cancer », poursuit le cancérologue. Un deuxième chien est d’ores et déjà en formation…

En 2010, selon l’Institut de veille sanitaire (InVS) avec 71.600 nouveaux cas, le cancer de la prostate est resté de loin le cancer le plus fréquent chez l'homme, avant le cancer du poumon (26.900 cas) et le cancer colorectal (21.100 cas). En termes de mortalité, le cancer de la prostate (8.800 décès) se situe après le cancer du poumon (21.100 décès) et le cancer colorectal (9.200 décès).

La prostate en quelques mots (Source : Association Européenne d'Urologie)

Cancer de la prostate : le flair du chien pour détecter les cancers les plus agressifs
Il s'agit d'une petite glande située sous la vessie et qui entoure la partie supérieure de l'urètre (canal traversant le pénis et conduisant l'urine et le sperme à l'extérieur). La prostate sécrète un liquide épais et clair qui se mélange aux spermatozoïdes pour former le sperme.

Cette glande peut être le siège de plusieurs affections, telles que l'hypertrophie bénigne de la prostate (HBP), l'infection aiguë ou chronique de la prostate et le cancer. Ces maladies peuvent provoquer des symptômes similaires : difficultés ou douleurs pour uriner, mictions fréquentes (en particulier la nuit) et besoins impérieux d'uriner.

Chez l'homme, le risque d'affection de la prostate augmente avec l'âge. Les antécédents familiaux, des origines africaines et une alimentation riche en graisses animales et pauvre en fruits, légumes et poissons peuvent également accroître le risque de maladie de la prostate. Tous les hommes, en particulier ceux de plus de 50 ans, doivent donc être vigilants et consulter leur urologue en cas de doute.

Article publié le 02/02/2011 à 12:30 | Lu 5053 fois