Cancer colorectal : nouveau test de dépistage

Comme on l’avait annoncé il y a quelques semaines déjà, le ministère de la Santé vient de présenter, cette semaine, officiellement, le tout nouveau test de dépistage du cancer colorectal, qui grâce à sa sensibilité supérieure détecte deux fois plus de cancers et 2,5 fois plus d’adénomes avancés ! Détails.





Le cancer colorectal est le troisième cancer le plus fréquent et le deuxième le plus meurtrier avec plus de 17.500 décès par an. Or, détecté précocement, les chances de guérison avoisinent les 95% ! Toutefois, dans un quart des cas, le cancer colorectal est diagnostiqué au stade métastatique (tard donc). D’où l’importance primordial du dépistage !
 
Dans ce contexte, 2015 marque une belle avancée dans le dépistage de ce cancer avec la mise en place, depuis le mois d’avril dernier, d’un nouveau test de dépistage « immunologique ». Plus simple d’utilisation et plus performant que le précédent (test au gaïac), cette nouveauté est mise à disposition notamment auprès des médecins généralistes, dans le cadre du programme de dépistage organisé du cancer colorectal destiné aux personnes de 50 à 74 ans.
 
Plus concrètement, ce test immunologique repose sur la détection de la présence d’hémoglobine humaine dans les selles grâce à l’utilisation d’anticorps. Selon le communiqué du ministère, ce nouveau test offre une sensibilité supérieure et permet donc une meilleure détection des cancers et des lésions précancéreuses. Grâce à sa sensibilité élevée, il détecterait deux fois plus de cancers et 2,5 fois plus d’adénomes avancés au seuil de positivité retenu pour le démarrage du programme (4%).
 
A noter que le test ne peut pas être rendu positif par l’hémoglobine animale issue de l'alimentation. De plus, sa lecture automatisée garantit une meilleure fiabilité. Cela permet notamment de limiter le nombre de faux positifs. Enfin, ce test immunologique s’avère plus pratique d’utilisation car il ne nécessite plus qu'un seul prélèvement de selles contre six précédemment. Dernier point : l’ergonomie du test a été mieux étudiée, ce qui devrait améliorer son ressenti par la population.

​Le programme de dépistage

Depuis 2009, le cancer colorectal fait l’objet d’un programme de dépistage organisé proposé par les pouvoirs publics. Il s’adresse aux femmes et aux hommes âgés de 50 à 74 ans, dits à risque moyen qui sont invités, tous les deux ans, à réaliser un test de dépistage du cancer colorectal. Seize millions de personnes sont concernées en France.
 
Ce programme repose sur un cahier des charges national et sur la réalisation d’un test de recherche de sang occulte (non visible) dans les selles. Si ce test est positif, le médecin traitant oriente la personne vers un gastroentérologue pour la réalisation d’une coloscopie.
 
Tous les deux ans, les personnes ciblées par le programme reçoivent chez elles une invitation à consulter leur médecin traitant. Elles peuvent également demander le test à leur médecin traitant sans attendre la lettre d’invitation.
 
À qui s’adresse ce dépistage ?
Le dépistage du cancer colorectal concerne les femmes et les hommes âgés de 50 à 74 ans, dits à risque moyen, c’est-à-dire sans symptôme apparent ni antécédent personnel ou familial d’adénome, de cancer colorectal ou de maladie du côlon et pour lesquels seul l’âge constitue un facteur de risque, puisque près de 95 % de ces cancers surviennent après 50 ans.
 
Pour les personnes présentant un niveau de risque élevé ou très élevé, la conduite à tenir est différente et nécessite un suivi spécifique par un gastroentérologue. Il s’agit de personnes ayant : un antécédent personnel de cancer colorectal ou adénomes ; un antécédent familial de cancer colorectal (un parent au 1er degré touché par ce cancer avant l’âge de 65 ans ou deux parents au 1er degré quel que soit l’âge).

Les personnes ayant un antécédent familial au 1er degré d’adénome avancé, de plus d’un centimètre, s’avèrent avoir un niveau de risque proche de celles ayant un antécédent familial de cancer ; une maladie inflammatoire chronique (rectocolite hémorragique ou maladie de Crohn) ; une polypose adénomateuse familiale, un cancer colorectal héréditaire non polyposique : HNPCC ou syndrome de Lynch).
 
Dans tous les cas, c’est au médecin traitant d’évaluer le niveau de risque de son patient, en fonction de son histoire personnelle et/ou familiale et de lui proposer soit la réalisation d’un test de dépistage, soit une surveillance adaptée.

Article publié le 07/05/2015 à 03:02 | Lu 2848 fois