Canada : une nouvelle façon de voir l’impact de la maladie Alzheimer (Société Alzheimer du Canada)

Selon une nouvelle étude commandée par la Société Alzheimer du Canada, le nombre de Canadiens qui vivent avec des troubles cognitifs, y compris la maladie d'Alzheimer et les maladies apparentées, s'établit actuellement à 747.000 personnes et devrait passer à 1,4 million de personnes d'ici à 2031. Ces chiffres comprennent non seulement les Canadiens qui ont reçu un diagnostic de maladie d'Alzheimer ou d'une maladie apparentée, mais également ceux qui ont des troubles cognitifs, qui mènent souvent aux formes plus dégénératives.


« Le nombre de personnes affectées croit rapidement; nous devons agir sans tarder », remarque Naguib Gouda, chef de la direction.

« Nous voyons maintenant ces maladies chez presque 15% des Canadiens âgés de 65 ans ou plus, ce qui nous donne une image plus claire des énormes défis qui nous attendent, alors que les Canadiens vivent de plus en plus longtemps. »

La nouvelle étude, intitulée « Une nouvelle façon de voir l'impact de la maladie d'Alzheimer et des maladies apparentées au Canada », estime également les coûts directs (médicaux) et indirects (perte de revenus) totaux de la maladie d'Alzheimer et des maladies apparentées à 33 milliards de dollars par an à l'heure actuelle, chiffre qui atteindra 293 milliards de dollars par an en 2040 !

Toutefois, le fait le plus révélateur concerne les pressions accrues imposées aux aidants naturels. En 2011, ils consacraient un peu plus de 444 millions d'heures non rémunérées à prendre soin d'une personne atteinte de la maladie. D'ici à 2040, ils vont consacrer aux soins le chiffre effarant de… 1,2 milliard d'heures non rémunérées par an.

« La bonne nouvelle est qu'il devient plus facile de diagnostiquer la maladie d'Alzheimer et les maladies apparentées », souligne encore M. Gouda, « mais il est préoccupant de voir que nos systèmes de soins actuels ne disposent pas des ressources nécessaires pour répondre aux besoins énormes en matière de soins pendant toute l'évolution de la maladie. Trop d'aidants sont forcés de quitter leur emploi, ou ils développent leurs propres problèmes de santé en raison de la pression. »

Rappelons que la maladie d'Alzheimer et les maladies apparentées sont des maladies progressives et dégénératives qui sont mortelles, pour lesquelles aucun remède n'est en vue. Bien que l'âge soit le principal facteur de risque, ces maladies peuvent également survenir chez des personnes dans la quarantaine et la cinquantaine. Son évolution varie d'une personne à l'autre, et dans certains cas, elle peut durer de 10 à 20 ans après le diagnostic.

« Avec l'arrivée de la tranche des baby-boomers, la maladie d'Alzheimer et les maladies apparentées deviennent si courantes que nous ne pouvons plus nous permettre de les ignorer », avertit M. Gouda. « Nous devons prendre cette question beaucoup plus au sérieux et nous assurer que nous mettons en place les bons mécanismes pour alléger les pressions sur un système de santé qui exploite déjà ses ressources au maximum et pour réduire le fardeau imposé aux familles qui sont personnellement touchées. Alzheimer exige rien moins qu'un plan national sur la maladie et celles apparentées. Il est inacceptable et inquiétant de constater que d'autres pays comme la France, l'Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis sont allés de l'avant et ont élaboré des plans, pendant que le Canada continue à se traîner les pieds. »

La Société Alzheimer a sonné l'alarme des chiffres croissants avec la publication en 2010 de son rapport fondamental intitulé « Raz-de-marée : Impact de la maladie d'Alzheimer et des affections connexes sur la société canadienne ».

Le rapport présentait un plan d'action en cinq points comprenant :

- un financement accru pour la recherche sur tous les aspects de la maladie d'Alzheimer et les maladies apparentées;
- un diagnostic et des interventions précoces;
- une intégration renforcée des soins primaires, des soins à domicile et des soins en milieu communautaire;
- une amélioration des compétences et de la formation des individus qui œuvrent dans le domaine de la maladie d'Alzheimer et les maladies apparentées;
- la reconnaissance des besoins des aidants et de meilleurs soutiens pour ceux-ci.

Publié le 27/09/2012 à 09:44 | Lu 1209 fois