Campagne de vaccination contre la grippe : une priorité de santé publique

La campagne de vaccination contre la grippe saisonnière va se dérouler, cette année, du 11 octobre 2013 au 31 janvier 2014. Au total, plus de 10 millions de personnes à risque sont invitées à se faire vacciner dans un contexte de baisse préoccupante et continue de la vaccination… Entre 2009 et 2012, la couverture vaccinale des personnes à risque est passée de 60% à 50%.


Chaque année, la grippe saisonnière touche des millions de personnes en France.
 
Cette infection respiratoire aiguë, souvent considérée comme bénigne, peut entraîner des complications graves chez les personnes fragiles. Elle est responsable d’un nombre élevé de décès chaque hiver. Lors de la précédente saison grippale, l’Institut de veille sanitaire (InVS) a recensé 818 cas graves de grippe admis en services de réanimation.
 
Presque les trois-quarts (71%) des malades présentaient un risque de grippe sévère. Parmi ces malades admis en réanimation, 153 décès sont survenus et 83% d’entre eux avaient un facteur de risque. Ce n’est là que la partie visible. Il importe de souligner la mortalité/morbidité indirecte importante liée à une complication ou à la décompensation d’une autre maladie aggravée par une grippe. Le vaccin grippal, un moyen de prévention efficace à renouveler chaque année
 
Aujourd’hui, le vaccin grippal (pris en charge à 100 % par les régimes de l’Assurance Maladie pour les populations à risque), demeure le moyen le plus efficace pour prévenir la maladie et protéger les populations les plus vulnérables en réduisant le risque de complications graves ou de décès. À cet égard on rappellera que les traitements homéopathiques ne peuvent en aucun cas se substituer à la vaccination.
 
Vaccin grippal et homéopathie: la confusion règne encore !

Alors que la vaccination contre la grippe est, et demeure, le moyen le plus efficace de lutter contre la maladie et ses conséquences potentiellement graves, l’homéopathie continue d’être perçue à tort par une partie des Français comme une alternative crédible1 : un tiers des Français (34%) considère que le traitement par homéopathie est aussi efficace que le traitement contre la grippe.
 
Par ailleurs, une personne sur trois (30%) pense à tort qu’il n’est pas utile de se vacciner contre la grippe au motif que celle‐ci se soignerait facilement grâce aux antibiotiques. Or, les antibiotiques ne sont pas efficaces dans le traitement de la grippe du fait de son origine virale. Ils ne sont utiles qu’en cas de surinfection bactérienne.
 
Pour rappel, l’efficacité du vaccin est variable selon les années et selon les souches. La composition du vaccin est adaptée chaque année pour garantir son efficacité en fonction des souches virales qui ont circulé majoritairement l’hiver précédent et qui sont les plus susceptibles d’être présentes lors de l’hiver suivant.
 
La saison dernière, l’efficacité a été meilleure pour les souches B et A (H1N1), qui prédominaient. Le vaccin a été moins adapté pour la souche A (H3N2) circulante, en raison d’une évolution des souches pendant la période de préparation du vaccin. Enfin, il faut compter environ 15 jours entre la vaccination et le moment où l’organisme est protégé contre la grippe.
 
Le vaccin grippal, un moyen de prévention sûr et bien toléré

Les vaccins trivalents inactivés contre la grippe saisonnière sont généralement considérés comme peu réactogènes en dehors de manifestations locales, légères et transitoires (chez 10 à 40 % des sujets vaccinés). Par ailleurs, des événements indésirables bénins tels que fièvre, malaise, douleurs articulaires ou musculaires, céphalées, surviennent chez 5 à 10 % des sujets vaccinés.
 
Tolérance du vaccin : des idées reçues qui perdurent…

Selon un récent sondage conduit par BVA pour l’Assurance Maladie3 :

- 80% des Français jugent à tort que le vaccin contre la grippe peut être mal toléré ;
- 59% des personnes interrogées estiment que le vaccin peut présenter des risques pour la santé ;
- Et 1 personne sur 2 pense encore que le vaccin peut donner la grippe (48%) !
 
Un objectif : protéger les populations à risque

La stratégie vaccinale vise à protéger les populations les plus vulnérables, pour lesquelles la maladie représente un danger et ce, dans l’objectif de réduire le risque avéré de complications graves ou de décès en cas de grippe. En ce sens, le calendrier des vaccinations établi par le Ministère de la Santé après avis du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) recommande la vaccination contre la grippe saisonnière pour notamment :

- Les personnes âgées de 65 ans et plus ;
- Les personnes souffrant de certaines maladies chroniques, dont : l’asthme ou la broncho‐pneumopathie chronique obstructive (BCPO) ; certaines affections de longue durée (ALD) : diabète, insuffisance cardiaque… ;
- L’entourage familial des nourrissons de moins de 6 mois présentant des facteurs de risque de grippe grave ;
- Depuis 2012, les femmes enceintes (la vaccination protège à la fois la mère et les nourrissons dans les premiers mois de vie par passage transplacentaire des anticorps maternels) et les personnes présentant une obésité sévère avec un IMC ≥ 40 kg / m2.
- Depuis 2013, les personnes atteintes d’une hépatopathie chronique avec ou sans cirrhose prises en charge à 100% au titre d’une ALD.
 
« Parce que prévenir des décès évitables est un enjeu majeur de santé publique, relancer le réflexe de la vaccination constitue aujourd’hui une priorité » pour le gouvernement. C’est pourquoi l’Assurance Maladie lance une campagne d’information intitulée « La grippe, ce n'est pas rien. Alors, je fais le vaccin » à la radio, dans la presse et sur Internet, du 12 octobre au 15 novembre 2013.
 
Plus concrètement, cette campagne vise à sensibiliser les personnes à risque sur la gravité potentielle de la grippe et sur l’importance de la vaccination comme un moyen sûr et le plus efficace pour prévenir la maladie et les risques de complications. Elle ambitionne aussi de lutter contre certaines idées reçues qui perdurent dans l’opinion et pèsent sur le recours à la vaccination. Comme chaque année, les professionnels de santé sont les interlocuteurs privilégiés des patients et ont un rôle essentiel à jouer dans l’information sur la grippe et son vaccin. Pour rétablir la confiance dans la vaccination contre la grippe et ainsi améliorer la couverture vaccinale des personnes à risque, la mobilisation de tous est nécessaire.

Publié le 16/10/2013 à 06:00 | Lu 1798 fois