CAP21 : la réforme des retraites passe par l'association de la solidarité nationale et de l'économie sociale

Partie prenante de la journée de mobilisation nationale contre le projet de réforme des retraites porté par le gouvernement, le jeune parti politique de Corinne Lepage, CAP21*, tient à réaffirmer son opposition la plus ferme contre « ce que nous considérons être une réforme socialement insoutenable et économiquement inefficace » indique Benoît Petit, secrétaire national Cap21 en charge du projet dans un communiqué.


Il ne s'agit pas simplement de marquer notre attachement, au nom de la Justice sociale, à l'âge légal de départ fixé à 60 ans (droit qui, en pratique, bénéficie essentiellement aux travailleurs dont la carrière a été soit longue, soit pénible, ou encore aux femmes).

Il s'agit surtout d'exiger une refonte plus importante et plus juste des modes de financement des retraites et de la protection sociale, ciblée d'une part autour de la défense et du développement de la solidarité nationale pour les régimes de base, et d'autre part autour de la promotion de l'économie sociale et responsable, des valeurs mutualistes et de la démocratie sociale pour les régimes complémentaires et sur-complémentaires.

Dans son communiqué, CAP21 considère que les quelques « mesurettes » purement dogmatiques que contient ce projet ne règleront pas, à moyen et long termes, les problématiques financière et démographique lourdes qui pèsent déjà sur les retraites. Ce n'est évidemment pas en « cassant » notre modèle social que nous réussirons ce défi.

Cap21 constate également que la réforme imposée « dans la précipitation par le gouvernement est particulièrement injuste puisque près de 92% de l'effort sera demandé aux seuls salariés et qu'elle épargne fortement les revenus du capital (bonus, stock-options). Cette réforme est également irresponsables financièrement car elle ne permet même pas de financer les retraites jusqu'en 2012 en cachant près de 5 milliards d'euros sous le tapis des prochaines échéances présidentielles ».

Cette réforme, estime encore ce jeune parti, « conduira également, comme ce fût le cas des réformes Balladur (1993) et Fillon (2003), une baisse significative des retraites, notamment celles de femmes qui ont eu une carrière incomplète ou fractionnée. Elle ne règle pas non plus les choix individuels possibles pour les jeunes générations qui pourraient construire une retraite basée sur la solidarité nationale et une capitalisation personnelle d'une part et les difficultés des "seniors" qui ne travaillent pas et qui subiront une double peine, celle d'être au chômage plus longtemps et celle d'avoir une pension plus faible ».

Pourtant, Cap21 considère que des solutions existent. « Elles nécessitent une évolution culturelle profonde qui, loin d'opposer l'Etat-Providence au Marché, repose au contraire sur leur complémentarité. La France doit s'engager sans plus tarder dans une double politique sociale : celle de la lutte contre la Misère et les précarités grâce à la solidarité nationale, et celle du progrès des conditions de vie grâce à l'économie sociale de Marché ».

Benoît Petit, secrétaire national Cap21 en charge du projet
Dominique Lemoine, porte-parole Cap21

*CAP 21, parti politique qui se reconnaît dans le réformisme écologique en défendant une conception républicaine de l'écologie.

Publié le 06/09/2010 à 11:32 | Lu 967 fois