Baromètre MIF du moral des futurs retraités : entre impatience et inquiétude

Les futurs retraités abordent cette nouvelle étape de vie (cruciale) avec des sentiments contrastés. S’ils aspirent à plus de liberté et de nouveaux projets, ils sont nombreux à se sentir mal informés et préoccupés par leur avenir financier. Face à un système jugé complexe et une retraite qu’ils estiment insuffisante, l’épargne devient une solution privilégiée — mais qui masque de fortes inégalités sociales. Le point avec ce Baromètre MIF (assureur vie mutualiste) réalisé avec Odoxa*.

PAR SENIORACTU.COM | Publié le 17/06/2025

« Les Français focalisés sur la date de départ à la retraite, n'ont qu'une idée assez peu précise des moyens financiers dont ils disposeront. Leur taux de remplacement est encore mal connu et les moyens de compléter leur retraite restent peu développés » souligne en préambule Olivier Sentis, Directeur général de la MIF.
 
Selon ce baromètre, plus de la moitié (54%) des futurs retraités estime que leur niveau de vie sera inférieur à celui de leurs parents -crainte bien légitime… Dans ce contexte, la retraite suscite chez eux des sentiments ambivalents, mêlant impatience et inquiétude.
 
Si près des deux-tiers (60%) l’attendent avec impatience -un enthousiasme qui grimpe à 67% chez les 55-64 ans-, ils sont tout aussi nombreux (56%) à juger sa préparation complexe et plus d’un tiers (37%) appréhende l’arrêt de leur activité professionnelle.
 
Toujours selon ce baromètre, une large majorité (85%) estime que la retraite représente cependant le début d’une nouvelle vie, d’une nouvelle ligne droit, synonyme de repos (pour 84%), de voyages (pour 88%), d’activités culturelles ou physiques (pour plus de 70%) et de lien social.
 
Nombreux sont ceux également qui envisagent un changement de cadre de vie : ainsi, près des deux-tiers (64%) pensent à changer de région et quasiment la moitié (47%) à s’installer à l’étranger. Une grande tendance depuis des années compte-tenu de l’insécurité croissante en France et de la chèreté du niveau de vie.  
 
Mais derrière ces projets, se cachent aussi des préoccupations : un tiers craint une dégradation de leurs relations sociales, un quart (26%) redoute de se sentir inutiles et plus du tiers -37%- des 45-64 ans redoutent une fin de carrière marquée par le chômage. A juste titre d’ailleurs…
 
À ces inquiétudes s’ajoute un certain pessimisme financier : plus de la moitié -54%- des futurs retraités estime que leur niveau de vie sera inférieur à celui de leurs parents et un gros tiers -35%- pense que leurs enfants seront encore moins bien lotis à leur propre retraite.

Ainsi, la retraite s’annonce à la fois comme une libération espérée et un bouleversement redouté.
 
« L’inquiétude des futurs retraités face à la retraite s’explique en grande partie par une méconnaissance du système et un manque de culture financière » assure la MIF dans son communiqué.
 
Plus de la moitié (52%) déclare mal comprendre le fonctionnement de la retraite, un chiffre encore plus élevé chez les employés et ouvriers (62%). Parmi les sources d’informations sur la retraite, seuls les relevés de carrière sont consultés par la majorité des futurs retraités (64%).
 
Si les données calendaires (âge, trimestres) sont relativement bien connues, les aspects pratiques le sont beaucoup moins : les futurs retraités se sentent mal informés sur les démarches administratives (61%), sur les contrats à souscrire (62%) et  sur les solutions liées à la dépendance (72%).
 
La culture financière reste à renforcer : seul un petit tiers (30%) connait leur taux de remplacement et plus de la moitié (55%) comprend mal la pension de réversion, pourtant essentielle.

Malgré ces lacunes, la récente réforme des retraites semble avoir changé les perceptions : 45% se sentent désormais capables de travailler à temps plein après 62 ans (contre 30% en 2023) et 47% aimeraient poursuivre une activité, même partielle, après leur départ. Un signe que, malgré les incertitudes, les futurs retraités cherchent à mieux se projeter.
 
Anticipant une baisse moyenne de 32% de leur pouvoir d’achat à la retraite, les futurs retraités sont nombreux à se préparer financièrement : les deux-tiers (65%) mettent de l’argent de côté et 62% ont déjà souscrit un produit d’épargne.
 
Pourtant, seuls 14% estiment que leur retraite obligatoire sera suffisante et 42% pensent qu’ils ne pourront maintenir leur niveau de vie qu’en ayant constitué un complément de revenus. Cette prise de conscience s’est accentuée ces dix dernières années, portée par les incertitudes économiques (crises, inflation, finances publiques).
 
La question financière est perçue comme presque aussi cruciale que la santé pour vivre une retraite satisfaisante (66% vs 80%). Toutefois, cette préparation reste très inégalitaire : si 76% des foyers aisés épargnent, c’est le cas de seulement 39% des plus modestes.
 
Même constat pour les produits d’épargne-retraite, détenus par 83% des cadres contre 38% des foyers modestes. L’assurance-vie reste le placement le plus courant (45%), devant le PER (24%) ou l’épargne salariale (22%).
 
Enfin, malgré l’existence de dispositifs d’épargne d’entreprise, près de la moitié des futurs retraités (44%) déclarent mal les connaître, preuve d’un besoin d’information encore important.
 
*Le Baromètre du moral des futurs retraités MIF réalisé par l’institut de sondage Odoxa du 2 au 7 mai 2025. Echantillon de 1 001 actifs âgés de 45 à 64 ans, représentatif de la population française active âgée de 45 ans à 64 ans.








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