BPCO : mieux connaître cette maladie pulmonaire chronique qui survient après 45 ans

La BPCO est une maladie pulmonaire chronique grave méconnue des Français. En effet, 95% dentre-nous n’ont jamais entendu parler de cette pathologie qui touche pourtant plus de 3,5 millions de personnes et entraine 16.000 décès par an. Dans ce contexte, plusieurs organisations se sont regroupées afin de lancer une grande campagne annuelle nationale intitulée "Les marches pour lutter contre la BPCO".


BPCO : mieux connaître cette maladie pulmonaire chronique qui survient après 45 ans
Chaque année, la mortalité par BPCO augmente et dans dix ans, celle-ci représentera la 3ème cause de décès dans notre pays ! Maladie chronique, inflammatoire et lentement progressive des poumons et des voies aériennes, elle se caractérise par une diminution irréversible de la capacité respiratoire.

Parce que deux personnes sur trois atteintes de BPCO ignorent souffrir de cette pathologie, le Comité National contre les Maladies Respiratoires (CNMR), la Fédération Française des Associations et Amicales de malades Insuffisants et handicapés Respiratoires (FFAAIR) lancent la première campagne annuelle nationale : Les marches pour lutter contre la BPCO.

Tout au long de l’année 2010 -année du poumon-, avec le concours de la Fédération Française d’Athlétisme, cette grande campagne de communication va mettre en place un programme d’initiation à la marche nordique –nouveau sport-santé venu de Finlande– avec des réunions d’information organisées dans toute la France.

A travers l’organisation de manifestations ludiques, sportives et informatives avec la mesure de l’âge pulmonaire, ces évènements « visent à sensibiliser le plus grand nombre aux conséquences irréversibles d’une pathologie dont on peut réduire les répercussions grâce à un diagnostic et une prise en charge précoces » soulignent les organisateurs dans le communiqué.

Marcher, Respirer en s’informant : de la marche nordique à la mesure de l’âge pulmonaire…

De janvier 2010 à janvier 2011, cette campagne sera déployée en France. Avec dix villes étapes, la caravane de la campagne sillonnera les routes pour faire le point sur cette maladie dont les conséquences irréversibles sont si méconnues du public… et trop souvent ignorées des malades eux-mêmes.

• L’accueil du public sera animé par des professionnels de santé et des représentants d’associations de patients tout au long de l’année dans les villes étapes ;

• La mesure de l’âge pulmonaire par des médecins sera proposée au public présent ;

• Des outils d’information sur la BPCO (kits d’information, dépliants, adresses de contacts locaux…) seront également mis à disposition ;

• Et, pour la première fois en France, une initiation à la marche nordique sera proposée aux participants. Accessible à tous, cette activité est particulièrement recommandée pour lutter contre la BPCO et aider à développer le souffle. Dans chaque ville, les marches seront organisées autour d’étapes d’information animées par les coaches athlé santé et les professionnels de santé.

Les coaches athlé-santé et la marche nordique

Depuis septembre 2006, la Fédération Française d’Athlétisme s’est engagée dans le développement de la marche nordique en France et la formation de « coach athlé-santé ». Ce dernier est un éducateur sportif salarié qui a pour mission de proposer des créneaux d’athlétisme loisir santé adaptés aux besoins et aux envies de chacun. Il est formé par des professionnels du corps médical sur tout l’aspect prévention et encadrement des publics souffrant d’une pathologie. Il propose ainsi des créneaux d’activité physique adaptés aux spécificités de ses adhérents.

La Fédération Française d’Athlétisme s’engage également dans le développement de la marche nordique, activité physique qui permet de faire travailler l’ensemble du corps, dans des environnements différents. Le principe est très simple : il s’agit d’accentuer le mouvement naturel des bras pendant la marche, et de propulser le corps vers l’avant à l’aide de deux bâtons qui permettent d’aller plus vite et plus loin. Toute la partie supérieure du corps entre en action pendant la marche, et non seulement les membres inférieurs. En marche nordique, la dépense d’énergie est accrue et le rythme de la marche est plus rapide. La marche nordique qui permet de mieux respirer, tonifie les muscles du corps et renforce les chaînes musculaires et articulaires.

Connaître son âge pulmonaire, c’est être mieux sensibilisé à la BPCO

Mesurer la capacité pulmonaire est un acte nécessaire, essentiel, simple et indolore mais pourtant pas assez pratiqué. En effet, la mesure de la capacité pulmonaire, destinée à mettre en évidence un éventuel manque de souffle, permet au médecin de sensibiliser et d’alerter le patient en évaluant précisément la différence entre son âge pulmonaire et son âge biologique.
La mesure de la capacité pulmonaire pour connaître l’âge des poumons est indispensable pour : sensibiliser, dépister et diagnostiquer le plus précocement possible la BPCO, même en l’absence de symptômes (essoufflement, bronchite chronique) ; surveiller l’évolution de la maladie ; et adapter le traitement si nécessaire.

Osons dire que presque tout le monde connaît l’âge de ses artères. En revanche, l’âge de nos poumons reste une notion floue. Cependant, on peut mesurer très simplement à l’aide d’un spiromètre miniaturisé la capacité pulmonaire et le VEMS (Volume Expiratoire Maximum Seconde correspondant au volume expiré pendant la première seconde d’une expiration forcée) ; ainsi, on peut repérer une éventuelle obstruction des bronches et en connaître le degré.

Cette mesure permet d’évaluer l’âge des poumons. Le renouvellement à intervalle régulier de la mesure de la capacité pulmonaire est primordial et surtout si le patient est un fumeur.

La BPCO, réalité sous-évaluée,maladie sous-diagnostiquée

En dépit d’un impact considérable au quotidien, la BPCO reste cependant méconnue : 95 % des Français ne connaissent pas la signification de la BPCO. Et seulement 8% des plus de 45 ans (les plus à risque) connaissent le mot « BPCO ». Elle est également sous-diagnostiquée, puisque les deux-tiers des malades ignorent leur pathologie.

Depuis vingt ans, le nombre de malades atteints de BPCO connaît une augmentation constante et dramatique. Celle-ci est devenue un véritable fléau de santé publique, qui représentera en 2020 la 3ème cause de mortalité et la 5ème cause de handicap dans le monde. La BPCO concerne généralement des malades de plus de 45 ans, fumeurs pour la plupart. Ce sont des hommes à 60%, mais les femmes sont de plus en plus souvent atteintes.

Une maladie qui peut rester longtemps insoupçonnée

Maladie inflammatoire chronique et lentement progressive des poumons et des voies aériennes, la BPCO provoque une altération irréversible des bronches. Elle évolue insidieusement, entraînant une dégradation respiratoire progressive. Faute d’un diagnostic précoce et d’une prise en charge adaptée, elle retentit fortement sur la qualité et l’espérance de vie.

À son stade précoce, la BPCO s’exprime par une toux chronique et des expectorations. Ces symptômes sont malheureusement souvent banalisés par les malades. Et notamment par les fumeurs, qui ont ainsi tendance à retarder leur prise en charge. Au fur et à mesure que la maladie s’aggrave, les bronchites deviennent fréquentes. Et elles s’accompagnent d’un nouveau signe évocateur : la dyspnée. Sans prise en charge, cet essoufflement évoluera lentement vers l’insuffisance respiratoire chronique. Avec en fin de compte, la mise sous oxygénothérapie ou sous ventilation.

Le tabac, premier facteur de risque de la BPCO

Le tabac est indiscutablement le principal facteur de risque et le premier facteur aggravant de la BPCO. On le retrouve en effet dans 80% à 90 % des cas. La plupart des malades de BPCO sont ainsi des fumeurs, d’anciens fumeurs voire des fumeurs passifs, victimes du tabagisme ambiant. Des substances inhalées en milieu professionnel, sont parfois mises en cause : poussières, fumées, gaz ou vapeurs toxiques. Ces facteurs provoquent l’irritation et la contraction chroniques des bronches. L’inflammation épaissit la paroi bronchique, rendant le passage de l’air plus difficile. Cette irritation chronique enfin s’oppose à l’élimination naturelle du mucus, aggravant l’obstruction bronchique.

La mesure de la capacité pulmonaire : un examen rapide et indolore pour apprécier la capacité respiratoire et diagnostiquer la BPCO

L’examen clinique souvent, amène le médecin à interroger le patient sur son état de santé général, sa respiration, son mode de vie et ses conditions de travail. Il peut alors être amené à lui proposer une mesure du souffle par un test simple.

En expirant dans un petit appareil, celui-ci dispose d’une première estimation de sa capacité respiratoire. Si nécessaire, un second test plus précis mais, toujours indolore, permettra d’obtenir une mesure précise de la capacité respiratoire. La spirométrie (appelée également Exploration fonctionnelle respiratoire ou EFR) peut être réalisée chez un pneumologue.

Une fois le diagnostic posé, la BPCO est caractérisée selon quatre degrés de gravité : légère, modérée, sévère et très sévère.

1/ BPCO légère : (de 100 à 80% de capacité respiratoire)

• le malade s’essouffle en cas d’activité physique intense : gravir rapidement un escalier, marcher à vive allure… ;

• dans certains cas, des toussotements et l’expectoration de mucosités – en particulier au réveil – peuvent être observés.

2/ BPCO modérée : (de 50 à 80% de capacité respiratoire)

• le malade est essoufflé en cas d’activité physique simple, hors de tout contexte d’intensité particulière ;

• il éprouve des difficultés à effectuer une tâche un peu pénible;

• plusieurs semaines peuvent lui être nécessaires pour se remettre d’un rhume ou d’une infection respiratoire.

3/ BPCO sévère : (de 30 à 50% de capacité respiratoire) - le malade éprouve de réelles difficultés à respirer, et cela, jour et nuit ;

• il est dans l’impossibilité d’effectuer une activité professionnelle ou de réaliser des tâches physiquement difficiles. Il a du mal à monter des escaliers aisément ;

• il est facilement fatigué et essoufflé.

4/ BPCO très sévère : (moins de 30% de capacité respiratoire)

• le malade est très essoufflé lors d’un exercice mineur ;

• il éprouve quotidiennement d’importantes difficultés respiratoires ;

• il se trouve dans l’impossibilité d’exercer une activité professionnelle ;
• le malade est constamment fatigué.

Pour une meilleure prise en charge de la BPCO

Les traitements actuels permettent de ralentir l’évolution de la maladie et d’en diminuer les symptômes, améliorant ainsi la qualité de vie des malades. Pour atteindre ces objectifs, le sevrage tabagique est indispensable pour arrêter l’évolution de la BPCO.

En l’absence de prise en charge adaptée, la maladie peut rapidement évoluer vers une insuffisance respiratoire sévère. Ainsi le malade se trouve-t-il limité dans les moindres efforts de son quotidien. Puis, à un stade plus avancé, elle entraînera des complications aiguës. Celles-ci –qu’on appelle des exacerbations– pourront parfois être à l’origine de décès prématurés, avant 65 ans.

Quatre situations qui devraient me pousser à mesurer mon âge pulmonaire : J’ai fumé ou je fume ; Je suis souvent et rapidement essoufflé ; Je tousse le matin ; et enfin, J’ai régulièrement des bronchites.

Plus le diagnostic de la BPCO est précoce, plus il est possible d’en réduire les répercussions pulmonaires en apportant un traitement adapté. Ainsi les conditions de vie du malade sont-elles améliorées et la maladie est ralentie, voire contrôlée. Il est donc primordial de dépister la BPCO PCO au premier signe d’alerte. Et de consulter un médecin pour effectuer dans un premier temps, une mesure de sa capacité pulmonaire.

Publié le 23/12/2009 à 11:37 | Lu 42351 fois