Autoévaluation des pratiques de bientraitance en maison de retraite…

Nora Berra, secrétaire d’Etat chargée des Aînés a reçu cette semaine un rapport sur l’analyse des questionnaires d’autoévaluation des pratiques de bientraitance en maison de retraite. Réalisée par l'Agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ANESM), cette synthèse montre –entre autre- que seuls 37% des établissements font une analyse des plaintes des résidents…


Le questionnaire d’autoévaluation est un nouvel outil annuel adressé pour la première fois aux 8 000 EHPAD (Etablissement d'Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes) en mai dernier, dont la diffusion sera renouvelée en 2010. A noter qu’il repose sur un pacte de confiance entre l’Etat et les responsables des établissements puisqu’il s’agit d’un acte volontaire.

Cette démarche participative implique aussi fortement la direction, le médecin coordonnateur, l’Infirmier diplômé d’Etat, les professionnels et le président du conseil de vie sociale (CVS). 5.148 questionnaires ont été reçus sur un total de 8.000 EHPAD (5.081 se sont avérés exploitables). L’analyse effectuée par l’ANESM a permis de mettre en valeur des points forts ainsi que des axes d’amélioration.

Tout d’abord, Nora Berra a tenu à saluer la forte participation des établissements pour cette première année puisque le taux de retour est de 76%. « L’implication des établissements démontre leur volonté d’une plus grande transparence ainsi que leur capacité à analyser leur fonctionnement interne » selon le communiqué du ministère.

Plus concrètement, selon ce rapport : seul un tiers des établissements pour personnes âgées effectue une analyse systématique des plaintes déposées par les résidents et trop peu cernent les besoins individuels de leurs pensionnaires. Par ailleurs, seuls 37,5% des EHPAD « procèdent systématiquement à l'analyse en équipe des informations recueillies auprès des résidents ».

D’autre part, quatre établissements sur dix ne disposent pas de protocole ou de procédure pour la gestion des faits de maltraitance. Aussi, un EHPAD sur trois ne procède pas à une évaluation systématique des risques et des fragilités des résidents lors de leur admission. Enfin, seuls six établissements sur dix recueillent leurs habitudes et centres d'intérêt lors de l'élaboration de leur « projet personnalisé ».

Parmi les axes de travail proposés par Didier Charlanne, après exploitation de cette première enquête d’autoévaluation, la ministre souhaite que les conseils de vie sociale soient mis en place de façon effective et les généraliser dans l’ensemble des EHPAD, avant fin 2010. Le CVS participe en effet au suivi de la qualité des établissements. Il doit à ce titre être réuni, entendu et ses propositions étudiées.

Elle a également évoqué que d’ici fin 2010, les procédures de signalement des éventuels dysfonctionnements constatés par les résidents, leurs familles et le personnel soient améliorées. Elle souhaite que soit systématisée la possibilité de les consigner par écrit au sein des établissements. Une instruction en précisera les modalités.

Afin d’améliorer la qualité de prise en charge des résidents atteints de la maladie d’Alzheimer ainsi que la qualité de vie des autres résidents, Nora Berra a également rappelé la nécessité de promouvoir la création de PASA (Pôles d’Activités et de Soins Adaptés) destinés aux résidents souffrant de troubles modérés du comportement.

Enfin, dans le cadre des formations Bientraitance, la ministre a reprécisé que 20 000 formateurs interviennent en établissement, soit deux par structure, de façon à former les personnels à des méthodes capables de changer à la fois la qualité de vie et la qualité de la relation qu’ils entretiennent avec les personnes âgées.

Publié le 04/03/2010 à 15:28 | Lu 5604 fois