Attention, le malus AGIRC-ARRCO entrera en vigueur le 1er janvier 2019

De quoi s’agit-il exactement, comment ça marche et à quels changements doivent s’attendre les futurs retraités ? Voici le point de vue de Valérie Batigne, fondatrice et présidente de Sapiendo-Retraite, structure spécialisée dans la simulation de retraite en temps réel, sur la réforme « malus ARRCO-AGIRC » qui entrera en vigueur dans six mois.


Afin d’équilibrer financièrement les régimes de retraite complémentaires des salariés ARRCO et AGIRC, le gouvernement a décidé de pousser les salariés du privé à retarder leur départ à la retraite d’un an minimum. Comment ? Par l’instauration d’un malus de 10% du montant de la retraite ARRCO-AGIRC pendant trois ans. Ce qui n’est pas rien…
 
Mais attention, cette nouveauté peut amener les futurs retraités à changer de stratégie et pourquoi pas, parfois, à partir plus tôt. En effet, dans certains cas, il est préférable de subir une décote viagère de 1,25% ou 1% sur toutes ses retraites plutôt que de se priver de 10% pendant trois ans (soit 30%) de ses retraites complémentaires. Tout est histoire de calcul ! De même, dans d’autres cas, un rachat de trimestres peut s’avérer beaucoup moins rentable si la personne est affectée par le malus.
 
Bref, optimiser sa situation « retraite » devient encore plus compliqué et il peut s’avérer parfois, utile d’avoir recours à un expert.
 
1/ Qui est concerné par le malus ?
Cela va toucher tous les salariés du secteur privé nés à partir de 1957, qui partiront à la retraite à partir du 1er janvier 2019.
 
Si les salariés du privé qui ont validé tous leurs trimestres ne diffèrent pas d’un an leur départ à la retraite, ils se verront appliquer automatique sur le montant de leurs pensions complémentaires ARRCO et AGIRC, un abattement -ce fameux « malus » - de 10%. Ce dernier sera prélevé sur une durée de trois ans maximum à moins que le retraité n’atteigne l’âge de 67 ans.
 
Comment y échapper ?
Pas cinquante solutions… Il vous faudra décaler votre retraite d’un an à partir de la date d’obtention de tous les trimestres ou à partir de 67 ans. En partant plus tôt à la retraite et en faisant valoir ses droits avant d’avoir validé tous ses trimestres. En effet, si le retraité n’a pas cotisé l’ensemble des trimestres, il subit une décote viagère et n’est pas affecté en plus par le malus.
 
2/ L’instauration d’un bonus et qui sera concerné ?
Pour faire bonne figure, il a également été décidé d’instaurer un bonus. Mais naturellement, il s’avère beaucoup moins avantageux que le malus n’est désavantageux ! Et à coup sûr, il concernera beaucoup moins de salariés.
 
Le bonus prend la forme d’une surcote :
- temporaire pendant un an (alors que le malus s’applique pendant 3 ans)
- d’un montant variable dépendant du nombre d’années de décalage de prise de la retraite :
- 10% pour 8 trimestres au-delà de l’âge à partir duquel le taux plein est obtenu ;
- 20% pour 12 trimestres de décalage
- 30% pour 16 trimestres de décalage
 
3/ Exonération du malus
Certaines personnes sont exonérées du malus :
- les personnes exonérées de CSG (pour celles qui sont soumises à un taux réduit de CSG, la minoration temporaire sera de 5 %) ;
- les assurés handicapés ;
- les travailleurs de l’amiante ;
- les inaptes au travail justifiant d’un taux d’incapacité permanente d’au moins 50% ;
- les mères ouvrières ayant élevé au moins trois enfants ;
- les assurés ayant apporté une aide effective à leur enfant handicapé et les personnes ayant interrompu leur activité professionnelle en raison de leur qualité d’aidant familial.

Publié le 24/07/2018 à 02:13 | Lu 3701 fois