Arthrose : finalement, pas de déremboursement…

Il semblerait que l’Association française de lutte antirhumatismale (AFLAR) ait été écoutée… En effet, Marisol Touraine, ministre de la Santé vient de promettre dans plusieurs interviews récentes, qu’il n'y aurait « pas de déremboursements » de médicaments ni de « charges nouvelles » pour les patients atteints d’arthrose…


Rappelons que le gouvernement prévoyait de dé-rembourser, dans les prochaines semaines ou les prochains mois, les traitements dits AASAL (pour anti-arthrosiques symptomatiques d’action lente) ainsi que la viscosupplémentation par acide hyaluronique, deux traitements certes à l’efficacité modérée mais qui soulagent les patients souffrant d’arthrose.
 
« Lʼexpérience des médecins comme celle des patients montre que leur usage au long cours diminue les poussées douloureuses et améliore la qualité de vie », explique le Docteur Laurent Grange, Rhumatologue, Président de l’AFLAR.
 
Rappelons que l’arthrose est une maladie très fréquente qui touche près de dix millions de Français soit 17% de la population. Elle se manifeste par des problèmes fonctionnels et des douleurs très handicapantes. L’arthrose est la seconde cause d’invalidité dans notre pays...
 
Dès le mois de novembre 2012, l’AFLAR a alerté les plus hautes autorités pour obtenir le maintien du remboursement de ces traitements en envoyant plusieurs courriers au cabinet de Marisol Touraine ainsi quʼà François Hollande. Sans réponse de leur part, l’association a finalement écrit une lettre ouverte au Chef de l’Etat publiée dans les médias.
 
En parallèle de ces actions, l’association a lancé une pétition nationale afin de mobiliser les patients et de sensibiliser le grand public à cette problématique essentielle pour les malades. Plus de 58.000 signatures ont été recueillies à ce jour par courrier et sur le web.
 
« Compte tenu des dernières déclarations de la ministre, nous concluons que les traitements de l’arthrose vont continuer d’être remboursés pour les millions de Français qui en souffre et nous nous en réjouissons » souligne encore le Dr Grange.
 
L’AFLAR entend la promesse de la ministre et attend maintenant la confirmation de cette mesure. Toutefois, cette bonne nouvelle ne remet pas en cause la mobilisation de l’AFLAR. L’association ne s’arrêtera pas là et attend aujourd’hui que la ministre rende définitive cette décision et abandonne complètement ce projet de déremboursement. « Dans le cas contraire, les effets escomptés seraient totalement contre productifs en engendrant plus de coûts à la collectivité qu’ils ne sont censés en éviter » affirme le communiqué de l’ AFLAR.
 
« Si les AASAL et les viscosupplémentations étaient déremboursés, il ne resterait guère que les antalgiques et les AINS comme moyens médicamenteux voire les infiltrations de corticoïdes, avec leurs risques et leurs contre-indications bien connus. De nombreux patients se retrouveraient en impasse thérapeutique, ce qui nous ramènerait trente ans en arrière ! » conclut le Dr Grange.

Publié le 19/02/2014 à 05:31 | Lu 1505 fois