Alzheimer : vers un vaccin plus sûr contre cette maladie neurodégénérative

Selon une récente étude réalisée –sur des souris- par l’équipe du professeur Pierre Aucouturier de l’Inserm/UPMC* de l’Hôpital Saint-Antoine à Paris, des facteurs génétiques influenceraient la réponse immunitaire aux vaccins contre la maladie d’Alzheimer, l’une des pistes thérapeutiques les plus prometteuses contre cette pathologie.


Selon le communiqué de l’Inserm/UPMC, « ces travaux montrent, qu’en plus des molécules du Complexe Majeur d’Histocompatibilité (CMH), qui présentent l’antigène vaccinal aux cellules immunitaires, des facteurs génétiques, contrôlant certaines cellules immunitaires, influencent la qualité de la réponse à la vaccination ».

Des résultats qui pourraient permettre de prévenir des réactions neuroinflammatoires, obstacle majeur à l’utilisation du vaccin chez l’homme.

Petit retour en arrière… Depuis le début des années 2000, la recherche sur la maladie d’Alzheimer s’est orientée en partie sur l’étude d’un vaccin constitué du peptide amyloïde ß (Aß), dont l’accumulation dans le cerveau est notamment responsable de la pathologie.

Cependant, la vaccination de patients avec ce peptide a entraîné des réactions neuro-inflammatoires graves chez 6% d’entre eux. Afin de mettre au point un traitement plus sûr et plus efficace, il est donc primordial de comprendre les facteurs qui influencent les réponses de l’organisme au peptide Aß.

L’équipe mixte de recherche Inserm/UPMC a donc mené ses travaux sur des souris exprimant différentes formes du CMH. Ces molécules, dont le rôle est de présenter les antigènes aux cellules immunitaires, présentent une importante diversité génétique qui peut expliquer des réponses différentes.

En effet, explique encore le communiqué, des souris aux CMH différents présentent des réactions immunitaires cellulaires différentes après vaccination par le peptide Aß. Mais les chercheurs sont ensuite allés plus loin... En exprimant le CMH d’une lignée de souris chez une autre, ils ont montré que des facteurs indépendants du CMH mais liés au fond génétique, influençaient de façon dominante la réponse anti-Aß. Ils ont ensuite prouvé que ces facteurs mettaient en jeu une sous-population de globules blancs, les lymphocytes T régulateurs…

Bref, « ces résultats apportent une nouvelle piste pour orienter les cellules immunitaires de manière favorable, et ainsi améliorer l’approche immunothérapeutique, qui reste un des espoirs majeurs contre la maladie d’Alzheimer » conclut le communiqué.

Toutefois, ces observations menées sur la souris demandent à être validées chez l’homme !

Cette étude vient d’être publiée dans The Journal of Immunology.

*Laboratoire Système Immunitaire et Maladies Conformationnelles

Publié le 12/10/2011 à 08:56 | Lu 2405 fois