Alzheimer : soutenir la recherche et grandes avancées médicales, le point avec le Dr Maï Panchal

Depuis sa création en 2005, la Fondation Vaincre Alzheimer est un véritable accélérateur de recherche qui vise à accroître les connaissances sur Alzheimer et les maladies neurocognitives en favorisant l’innovation. Chaque année, son comité scientifique international, bénévole et indépendant, procède à une sélection rigoureuse des projets de recherche les plus prometteurs sur ces pathologies. Comment la Fondation Vaincre Alzheimer soutient la recherche ? Le point avec le Dr Maï Panchal, directrice générale et scientifique.



Comment la Fondation Vaincre Alzheimer soutient-elle la recherche ?

Chaque année, la Fondation Vaincre Alzheimer finance des programmes de recherche scientifique d’excellence qui permettent de mieux comprendre les causes de la maladie d’Alzheimer et des autres maladies neurocognitives, de mettre au point un diagnostic précoce à grande échelle et de trouver des traitements efficaces.
 
Pour cela, la Fondation s’appuie sur l’éclairage de son Comité scientifique international bénévole, composé de 33 membres français, allemands et néerlandais, appuyés par plus de 5 000 scientifiques
mondiaux.
 
Grâce à notre système d’évaluation unique faisant intervenir 4 évaluateurs internationaux par projet, la Fondation apporte des regards croisés sur les candidatures et une vision internationale de la recherche. Les projets sélectionnés sont classés de façon rigoureuse sur le plan scientifique tout en évitant les conflits d’intérêt.
 
Chaque année, à l’occasion de la Cérémonie des lauréats de la Fondation Vaincre Alzheimer, le public est invité à venir rencontrer nos nouveaux lauréats chercheurs financés grâce à leur soutien et à découvrir leurs recherches innovantes. Cette cérémonie a lieu dans le prestigieux amphithéâtre de l’Académie nationale de médecine.
 
Partenaire institutionnel de la Fondation, l’Académie nationale de médecine met gracieusement à disposition ce lieu.

Quelles sont les avancées les plus récentes de la recherche soutenue par la Fondation Vaincre Alzheimer dans la compréhension des causes et des mécanismes de la maladie d'Alzheimer ?

2019 : le Donécopride : vers un traitement Alzheimer aux propriétés plurielles

Le Professeur Patrick Dallemagne (Caen) et le Dr. Sylvie Claeysen (Montpellier) ont démontré que le donécopride est un principe actif qui agit sur plusieurs cibles d’intérêt thérapeutique dans la maladie
d’Alzheimer.
 
Véritable couteau suisse anti-Alzheimer, le donécopride présente à la fois un effet anti-mnésique et des
propriétés neuroprotectrices puissantes. Il agit positivement sur plusieurs causes moléculaires impliquées dans la maladie d’Alzheimer.
 
Ce candidat-médicament (nommé Neocopride) passe les derniers tests de toxicologie réglementaire pour débuter l’essai clinique sur l’Homme en 2024
 

2021 : la protéine GFAP : un potentiel indicateur pour le diagnostic sanguin de la maladie d’Alzheimer

La jeune chercheuse Dr. Agathe Vrillon (Paris) travaille sur le développement d’un diagnostic sanguin simple et non invasif de la maladie d’Alzheimer. A l’aide d’échantillons sanguins de patients, le Dr. Vrillon étudie la protéine GFAP qui est un marqueur des astrocytes, cellules partenaires des neurones.
 
Dans la maladie d’Alzheimer, les astrocytes s’activent lors de la neuro[1]inflammation. Le Dr Vrillon a pu montrer que le taux de GFAP est spécifiquement augmenté dans le sang des patients atteints d’une
maladie d’Alzheimer.
 
De plus, ce taux de GFAP n’augmente pas chez les patients souffrant d’autres troubles cognitifs. Ainsi, cette protéine GFAP est un biomarqueur spécifique de la maladie d’Alzheimer qui pourrait être utilisé dans le cadre d’un diagnostic sanguin, et très prometteur pour le suivi de la neuro-inflammation au cours de la pathologie.
 

2022 : la protéine TAGLN3 : une protéine clé inédite pour prévenir la maladie d‘Alzheimer

Le Dr. Emmanuel Nivet (Marseille) a lancé une recherche pour identifier les mécanismes qui pourraient rendre certains individus plus susceptibles de déclencher la maladie d’Alzheimer. Il a découvert une nouvelle piste de recherche impliquant une protéine candidate jamais étudiée dans la maladie d’Alzheimer.
 
Cette protéine, appelée TAGLN3, serait à l’origine d’une inflammation cérébrale anormale et serait capable de favoriser le déclenchement de la maladie.
 
La protéine TAGLN3 est donc une nouvelle cible thérapeutique à privilégier pour contrôler l’inflammation cérébrale et pour prévenir ou retarder l’apparition de la maladie chez les personnes à risque de développer une maladie d’Alzheimer.
 

2023 : comprendre les changements astrocytaires dans le cerveau pour un diagnostic précoce de la maladie Alzheimer

Le Dr. Cohen-Salmon est directrice de recherche au CNRS. Son laboratoire est situé au Centre Interdisciplinaire de Recherche en Biologie au Collège de France. Une visite de son laboratoire a été organisée en 2023. Son projet vise à mieux comprendre les changements astrocytaires de cerveaux de malades d’Alzheimer.
 
Le but du projet est de trouver des marqueurs précoces issus des changements moléculaires observés dans les astrocytes de malades d’Alzheimer afin de contribuer à la pose d’un diagnostic plus précoce de la maladie. Les premiers résultats ont démontré le rôle important et précoce des astrocytes dans la maladie d’Alzheimer.
 
Ces résultats ont permis à l’équipe du Dr. Cohen[1]Salmon de choisir des gènes d’intérêt pour la suite du projet. Ces gènes pourraient être une cible pour des futures thérapies de la maladie d’Alzheimer mais aussi des marqueurs précoces pour un meilleur diagnostic de la maladie d’Alzheimer.

Publié le 12/02/2024 à 01:00 | Lu 2162 fois