La maladie d'Alzheimer s'accompagne d'un certain nombre de complications qui en aggravent le pronostic telles que troubles du comportement, chutes, dénutrition...
Ces complications accélèrent l'évolution vers la dépendance. Or bon nombre de ces complications peuvent faire l'objet de mesures préventives ou de prise en charge efficaces lorsqu'elles sont dépistées tôt. C'est par exemple le cas de la perte de poids, très fréquente dans cette pathologie. Lorsqu'elle devient cliniquement visible et repérable par l'entourage, la maladie est en général bien avancée. La correction est alors plus difficile et les conséquences parfois irréversibles. D'où l'importance d'un suivi régulier avec évaluation globale des différents aspects de la maladie associée à des prises en charge standards. C'est l'efficacité d'un tel suivi que l'équipe coordonnée par Bruno Vellas a souhaité tester au sein des 50 centres mémoire participant à l'étude.
Les chercheurs ont suivi deux groupes de patients atteints de la maladie d'Alzheimer à des stades modérés : un premier groupe qui a bénéficié d'un suivi complet régulier standard (groupe avec intervention) et un groupe bénéficiant d'un suivi classique (groupe contrôle). Au bout de deux ans, les chercheurs de l'Inserm ont comparé les performances des deux groupes de patients en matière de dépendance.
Le suivi complet des patients comprenait non seulement un suivi de la mémoire mais également de l'ensemble des symptômes liés à Alzheimer tels que l'équilibre, la nutrition... Au moindre trouble, conseils et suggestions pratiques étaient délivrés au patient et à son entourage et adressés au médecin traitant.
Dans le cas de la dénutrition, il était par exemple conseillé au médecin de vérifier que les médicaments prescrits n'avaient pas d'impacts négatifs sur le poids du patient. Dans ce cas également, il était recommandé au médecin d'évaluer aussi les apports alimentaires, et de rechercher d'autres causes somatiques.
Par ailleurs, dans le cadre de ce suivi, il était indiqué à la famille du patient comment enrichir les aliments ou comment maintenir des apports alimentaires corrects malgré les troubles du comportement (par exemple en optant pour de la nourriture susceptible d'être facilement grignotée debout, en particulier en raison de la tendance des malades à ne pas rester à table...).
« Au terme de cette étude ayant porté sur 50 centres hospitaliers en France et 1.131 patients, le bilan de cette nouvelle prise en charge est mitigé » estime les responsables de ce travail. En effet, les patients ayant bénéficié de la prise en charge standard n'ont pas montré une évolution ralentie vers leur dépendance.
« Ces résultats semblent nous indiquer que l'aide d'un suivi et d'une prise en charge standardisés, réguliers et systématiques en centre mémoire n'est pas suffisant pour retarder la survenue de la dépendance », explique Fati Nourhashémi, première auteur de la publication.
« L'absence d'effet de ce suivi doit nous inciter à poursuivre nos études pour déterminer si la maladie peut être significativement ralentie en impliquant davantage les médecins traitants et éventuellement des coordonnateurs de cas (case managers), responsables de la prise en charge globale, interlocuteurs de la personne et du médecin traitant » conclut de son côté Bruno Vellas.
Cette étude a été financée par le ministère de la Santé (PHRC)
*publiées dans la revue British Medical Journal datée du 4 juin dernier
Ces complications accélèrent l'évolution vers la dépendance. Or bon nombre de ces complications peuvent faire l'objet de mesures préventives ou de prise en charge efficaces lorsqu'elles sont dépistées tôt. C'est par exemple le cas de la perte de poids, très fréquente dans cette pathologie. Lorsqu'elle devient cliniquement visible et repérable par l'entourage, la maladie est en général bien avancée. La correction est alors plus difficile et les conséquences parfois irréversibles. D'où l'importance d'un suivi régulier avec évaluation globale des différents aspects de la maladie associée à des prises en charge standards. C'est l'efficacité d'un tel suivi que l'équipe coordonnée par Bruno Vellas a souhaité tester au sein des 50 centres mémoire participant à l'étude.
Les chercheurs ont suivi deux groupes de patients atteints de la maladie d'Alzheimer à des stades modérés : un premier groupe qui a bénéficié d'un suivi complet régulier standard (groupe avec intervention) et un groupe bénéficiant d'un suivi classique (groupe contrôle). Au bout de deux ans, les chercheurs de l'Inserm ont comparé les performances des deux groupes de patients en matière de dépendance.
Le suivi complet des patients comprenait non seulement un suivi de la mémoire mais également de l'ensemble des symptômes liés à Alzheimer tels que l'équilibre, la nutrition... Au moindre trouble, conseils et suggestions pratiques étaient délivrés au patient et à son entourage et adressés au médecin traitant.
Dans le cas de la dénutrition, il était par exemple conseillé au médecin de vérifier que les médicaments prescrits n'avaient pas d'impacts négatifs sur le poids du patient. Dans ce cas également, il était recommandé au médecin d'évaluer aussi les apports alimentaires, et de rechercher d'autres causes somatiques.
Par ailleurs, dans le cadre de ce suivi, il était indiqué à la famille du patient comment enrichir les aliments ou comment maintenir des apports alimentaires corrects malgré les troubles du comportement (par exemple en optant pour de la nourriture susceptible d'être facilement grignotée debout, en particulier en raison de la tendance des malades à ne pas rester à table...).
« Au terme de cette étude ayant porté sur 50 centres hospitaliers en France et 1.131 patients, le bilan de cette nouvelle prise en charge est mitigé » estime les responsables de ce travail. En effet, les patients ayant bénéficié de la prise en charge standard n'ont pas montré une évolution ralentie vers leur dépendance.
« Ces résultats semblent nous indiquer que l'aide d'un suivi et d'une prise en charge standardisés, réguliers et systématiques en centre mémoire n'est pas suffisant pour retarder la survenue de la dépendance », explique Fati Nourhashémi, première auteur de la publication.
« L'absence d'effet de ce suivi doit nous inciter à poursuivre nos études pour déterminer si la maladie peut être significativement ralentie en impliquant davantage les médecins traitants et éventuellement des coordonnateurs de cas (case managers), responsables de la prise en charge globale, interlocuteurs de la personne et du médecin traitant » conclut de son côté Bruno Vellas.
Cette étude a été financée par le ministère de la Santé (PHRC)
*publiées dans la revue British Medical Journal datée du 4 juin dernier