Alzheimer : bilan du plan 2008-2012 au 30 septembre 2011

Le président de la République a tenu récemment à Paris une réunion de suivi du Plan Alzheimer avec les ministres en charge de ce dossier mais également des professeurs de médecine et des professionnels de ce secteur. Après trois ans et demi de mise en oeuvre, le chef de l'Etat a fait le point sur la mise en oeuvre des 44 solutions concrètes prévues par ce plan lancé le 1er février 2008 et qui représente un investissement de 1,6 milliard d'euros.


« Dans le domaine de la recherche, grâce au Plan, qui mobilise 200 millions d'euros sur cinq ans, l'effort porte déjà ses fruits » affirme le communiqué de l’Elysée.

Ainsi, 138 nouveaux chercheurs travaillent sur la thématique Alzheimer depuis le début du Plan, 125 projets de recherche fondamentale et clinique ont été financés. Et de rappeler que la recherche française joue un rôle majeur au niveau international : de 2006 à 2011, la participation française passe de 2,5% à 3,5% des études cliniques sur maladie d'Alzheimer et maladies apparentées référencées internationalement.

Même si la maladie d'Alzheimer reste stigmatisante, le regard de la société a changé, les malades et les proches sont mieux informés. L'approche éthique s'organise, grâce la nouvelle configuration mise en place en décembre 2010, avec l'espace éthique de l'AP-HP en lien avec l'espace éthique de Marseille. Son but est d'offrir des réponses éthiques pratiques pour l'ensemble des personnes concernées, malades, aidants et professionnels que ce soit sur la représentation de la personne malade ou l'utilisation des nouvelles technologies.

Pour les malades, l'accès au diagnostic progresse. Depuis le début du plan en 2008, 65 consultations mémoire ont été créées et 202 consultations ont été renforcées. Afin d'améliorer encore l'accès des patients au diagnostic au bon moment et plus généralement de les inscrire dans un parcours de soin intégré, l'implication des généralistes est essentielle. Dans ce but, une visite longue au domicile du patient et en présence des aidants familiaux vient d'être créée par la nouvelle convention médicale de juillet 2011. Elle doit permettre d'appréhender la situation du patient dans son environnement habituel et de répondre à ses besoins et à ceux de son entourage.

S'agissant de la prise en charge des personnes, le succès des expérimentations de Maisons pour l'accueil et intégration des malades d'Alzheimer (MAIA), qui permettent par la collaboration des différents professionnels intervenant sur un territoire de simplifier et d'améliorer la prise en charge des malades se confirme. La phase de généralisation a commencé.

De fait, 40 MAIA supplémentaires ont été sélectionnées depuis avril 2011, travaillent à l'intégration locale des structures existantes et démarreront la gestion de cas des malades complexes en novembre prochain. De plus, 100 MAIA supplémentaires seront déployées en 2012, soit 155 MAIA fin 2012 pour une couverture totale du territoire par environ 500 MAIA en 2014.

Pour soulager les aidants et accompagner les malades, les créations de places d'accueil de jour se sont poursuivies depuis le début du Plan : au 31 décembre 2010, plus de 10 000 places regroupées dans 1.663 accueils de jour sont recensées sur le territoire national. La décision de restructurer l'offre pour améliorer sa qualité a été prise en février 2010, en conditionnant le financement des accueils de jour au respect d'une norme d'activité et à la mise en oeuvre d'une solution pour le transport des malades. Afin d'élargir l'offre pour répondre aux besoins très divers des malades et des aidants, 11 plateformes d'accompagnement et de répit ont été expérimentées et 75 nouvelles plateformes sont en cours de sélection en septembre et octobre 2011.

Le président de la République a indiqué que le développement de ces structures de répit était désormais enclenché et que cette dynamique serait poursuivie dans la durée, afin de répondre aux attentes. II a également demandé aux ministres présents de veiller à la concrétisation des mesures du Plan sur le terrain, aux plus près des malades et de leurs familles.

Bilan du plan Alzheimer 2008-2012 au 30 septembre 2011 Bilan du plan Alzheimer 2008-2012 au 30 septembre 2011

Notre pays connaît une augmentation importante de l'espérance de vie. Cet accroissement de la longévité s'accompagne du développement des maladies liées au vieillissement, comme la maladie d'Alzheimer qui se caractérise par la perte progressive de la mémoire et des fonctions cognitives et s'accompagne de troubles du comportement. Selon les études épidémiologiques extrapolées à l'ensemble de la population, plus de 800.000 personnes seraient touchées par la maladie d'Alzheimer ou une maladie apparentée en France. Parmi les malades, 550.000 sont suivis médicalement (évaluation fin 2009) dont 350.000 bénéficient d'une prise en charge au titre de l'affection longue durée.

Au-delà des malades eux-mêmes, les aidants familiaux et l'entourage sont souvent les secondes victimes. Face à cet enjeu de société, il fallait agir à la fois pour les malades mais aussi pour leurs proches. La réponse de l'Etat, c'est un plan baptisé « plan Alzheimer » présenté, le 1er février 2008 par le Président de la République pour la période 2008-2012. Ce plan traduit un engagement politique fort tant envers les malades que pour leurs proches. Son objectif : construire un parcours personnalisé pour chaque malade, depuis le diagnostic jusqu'à la prise en charge à domicile et le cas échéant en établissement.

Les objectifs du plan Alzheimer

Le plan Alzheimer dure cinq ans (février 2008- décembre 2012). Avec ce plan, la personne atteinte de la maladie et son aidant sont placés au coeur de l'action et le système de prise en charge doit s'adapter à eux. Le plan Alzheimer a trois priorités :

- la recherche : c'est un effort de recherche sans précédent (200 millions d'euros sur 5 ans) pour mettre la France à la ponte de la recherche et trouver ou valider un diagnostic ou un traitement.
- dans le domaine de la santé et de la solidarité (200 millions d'euros pour le soin et 1,2 milliard pour le médico-social) : en attendant de trouver, le plan vise à améliorer la qualité de vie de la personne malade et de ses proches
. au moment du choc de la découverte de la maladie en favorisant le diagnostic précoce et accompagné ;
. tout au long de la maladie en renforçant et rendant plus cohérente l'offre de soins et d'accompagnement autour de la personne malade.
- changer le regard sur la maladie en en faisant un enjeu sociétal pour tous et en mettant la personne malade au coeur du dispositif.

Source : Elysée

Publié le 04/10/2011 à 08:30 | Lu 1875 fois