Alto : agir contre le thrombus et favoriser l'observance

L'objectif de la plateforme ALTO (Agir contre le Thrombus et pour l'Observance), mise en place par le laboratoire Bayer HealthCare est de proposer aux patients (mais également aux professionnels) des outils d'information afin d'améliorer la prise en charge des maladies thromboemboliques veineuses ou artérielles et leur traitement. Explications.


Comme le rappelle le Pr Karine Lacut, thérapeute et responsable de l’Unité d’Investigation Clinique du CHU de Brest, « il y a deux types de pathologies thromboemboliques : d’une part, la maladie thromboembolique veineuse (MTEV) – thrombose veineuse profonde et/ou embolie pulmonaire – et, d’autre part, la pathologie thromboembolique artérielle, liée dans la majorité des cas à la fibrillation atriale (FA). Ce trouble du rythme cardiaque favorise la formation de caillots intracardiaques dont la migration vers les artères cérébrales entraîne des accidents vasculaires cérébraux (AVC). Le traitement prescrit est dans la majorité des cas un traitement anticoagulant ».
 
L’objectif des outils ALTO est d’accompagner le patient tout au long de son parcours de santé :

- Soit en fournissant des supports d’information aux professionnels de santé destinés à leurs patients afin de favoriser la compréhension de leur pathologie et donc indirectement d’améliorer l’observance (« passeport circulation », carte de suivi)…

Un outil pédagogique, comme le CardioPoursuite est utilisé pour favoriser l’information délivrée aux patients présentant une FA lors des séances d’éducation thérapeutique collectives, à l’exemple du CHU de Montpellier.

- Soit en mettant à disposition des aidants des informations sur l’environnement des pathologies et leurs traitements.

« Pour avoir une bonne adhésion au traitement, précise de son côté le Pr Lacut, il faut que le patient comprenne son objectif qui est d’éviter l’extension ou la migration du thrombus ». Dans la MTEV, « si le patient ne prend pas correctement son traitement, il s’expose à un risque de récidive ». Après l’épisode aigu, il est en effet essentiel de maintenir la durée de traitement préconisée par le médecin.

Pour la FA, la difficulté vient de la fréquence des formes asymptomatiques. Dans ces circonstances, « les patients doivent être informés que malgré l’absence de symptômes, le risque de complication thromboembolique est bien réel ».
 
Outre le risque d’événements thromboemboliques, le mésusage des anticoagulants s’accompagne d’un risque de saignement. « Il faut expliquer aux patients le danger de prendre des anticoagulants à des doses plus élevées que celles prescrites par le médecin ou pendant plus longtemps, et comment éviter les situations à risque de saignement. »
 
« Bien impliquer les patients dans leur traitement est un facteur majeur de cohérence du traitement, d’acceptation des médicaments et de meilleure observance », confirme le Pr Jean-Marc Davy, responsable du département de cardiologie et maladies vasculaires du CHU de Montpellier.
 
D’où l’importance de la collaboration avec l'Alliance du Coeur qui regroupe des fédérations et de nombreuses associations de patients autour des maladies cardio-vasculaires. Comme le souligne son Président, M. Philippe Thébault, « nous avons depuis toujours cette démarche d’accompagnement des patients, mais aussi de leur famille et de leurs proches. Depuis la création de notre Union, il y a plus de vingt ans, nous cherchons à apporter des solutions notamment pour faire connaître le problème de la non-observance et ses conséquences ».

Publié le 08/04/2015 à 01:00 | Lu 2120 fois