AVC : trois mesures du gouvernement pour améliorer de la prise en charge

A l’occasion de la journée mondiale de prévention de l’accident vasculaire cérébral, qui s’est tenue le 29 octobre dernier, Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Santé a présenté une communication relative à l’amélioration de la prise en charge des AVC. Détails.





En France, chaque année, 150.000 personnes sont victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Près des trois quarts de ces hommes et femmes en gardent des séquelles.

Rappelons que l’accident vasculaire cérébral est la troisième cause de mortalité, la première cause de handicap de l’adulte et que ce risque est multiplié par deux tous les dix ans à partir de l'âge de 55 ans.

On ne peut en prévenir les conséquences que par une extrême célérité dans la prise en charge : les experts préconisent une intervention au plus tard dans les 4 heures suivant la survenue des premiers symptômes.

C’est au vu de ces éléments que le gouvernement, et plus précisément le ministère de la Santé, a arrêtées trois séries de mesures :

1. développer la prévention et améliorer la rapidité des prises en charge.
Il s’agit de détecter au plus tôt les symptômes, ce qui permettra une prise en charge précoce, et évitera ainsi la phase aiguë. Cette amélioration du diagnostic reposera à la fois sur la formation des professionnels de santé et des secouristes et sur l’information du grand public ;

2. créer une filière de soins, dans laquelle les différentes phases de prise en charge seront organisées, depuis l’urgence, jusqu’à la réadaptation, en s’appuyant sur la télémédecine pour confirmer le diagnostic à distance et rapprocher l’expertise de la population ; Le nombre d’unités neurovasculaires spécialisées dans le traitement de l’AVC a été doublé en deux ans ; 20 nouvelles unités seront créées d’ici la fin de l’année ;

3. assurer un suivi et une évaluation de ce dispositif dès 2009 en utilisant des indicateurs de performance des filières d’urgence.
AVC : trois mesures du gouvernement pour améliorer de la prise en charge

A savoir :

- Près d'un tiers des patients victimes d'un accident vasculaire cérébral décèdent dans les six mois suivant la survenue de l'événement, la plupart des décès survenant au cours du premier mois suivant l'accident.
- L'incapacité des suites d'un accident vasculaire cérébral constitue la plus importante cause unique d'invalidité grave chez les personnes vivant à leur propre domicile.
- Le risque d'accident vasculaire cérébral augmente avec l'âge, certaines estimations suggérant que ce risque est multiplié par deux tous les dix ans à partir de l'âge de 55 ans.

A propos des accidents vasculaires cérébraux

Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) constituent une urgence médicale. Il est important de prendre des mesures immédiates et d'appeler le service des urgences des hôpitaux pour recevoir des soins médicaux en urgence. La survie et les chances de guérison sont d'autant plus grandes que les symptômes sont identifiés rapidement et le traitement médical mis en route promptement. De plus, les dommages cérébraux à long terme ont d'autant plus de chances d'être évités que le traitement a été rapide et planifié sur le long terme.

Les accidents vasculaires cérébraux peuvent résulter de l'obstruction d'un vaisseau sanguin par un caillot, réduisant l'irrigation sanguine dans une zone cérébrale (AVC ischémique), ou de la rupture d'un vaisseau, empêchant l'irrigation du cerveau (AVC hémorragique). Dans ce contexte, l'apport en sang et donc en oxygène est insuffisant et le cerveau commence à mourir.

L'AVC ischémique est l'accident vasculaire cérébral le plus courant. Quiconque a déjà été victime d'un AVC présente un risque accru de récidive et/ou de crise cardiaque. Privées d'oxygène et d'apports nutritifs, les cellules nerveuses du cerveau meurent rapidement. Les zones du corps contrôlées par ces cellules cessent alors de fonctionner correctement, entraînant des séquelles parfois permanentes. Il est donc important d'intervenir rapidement afin de réduire au maximum les handicaps physiques et mentaux à long terme.

Si certains facteurs de risques d'AVC, tels que l'âge et l'hérédité, ne peuvent être contrôlés, de nombreux autres peuvent l'être en changeant simplement certaines habitudes de vie, comme par exemple en cessant de fumer, en pratiquant une activité physique, en perdant du poids, en adoptant une alimentation équilibrée, riche en fruits et légumes, ou en prenant certains médicaments contre l'hypertension artérielle notamment. Ces changements ne suffisent toutefois pas à réduire le risque d'AVC chez certains patients.

La prise en charge rapide d'un AVC est un facteur essentiel d'amélioration du pronostic des patients, mais le recours à des traitements à long terme peut également l'être. Outre les statines et les antihypertensifs, les antithrombotiques sont largement utilisés pour prévenir la formation de caillots et contribuer à réduire le risque d'AVC.

Article publié le 31/10/2008 à 12:11 | Lu 8214 fois