AOMI : une complication sournoise induite par le diabète de type 2, par le Dr Philippe Nicolini

En amont de la 19ème Journée Mondiale du Diabète le 14 novembre prochain, le Dr Philippe Nicolini, chirurgien vasculaire souhaite attirer l’attention du grand public sur l’Artérite Oblitérante des Membres Inférieurs dite AOMI, une complication particulièrement pernicieuse et souvent associée à un diabète de type 2.


AOMI et diabète

L’AOMI est une maladie en forte expansion, qui affecterait près de 2,5 millions de personnes en France et 27 millions de personnes en Europe et en Amérique du Nord. Elle concerne plus particulièrement les personnes de plus de 60 ans (50 ans pour les femmes) et dès 40 ans pour les diabétiques -plus spécialement atteints d’un diabète de type 2.

Le symptôme apparent -mais qui apparaît de façon tardive- de l’AOMI est une « simple » gêne à la marche dite aussi claudication, qui doit être prise très au sérieux (en raison d’une mauvaise oxygénation du sang et un rétrécissement des artères, la marche devient en effet douloureuse et nécessite des pauses tous les 100 voire 50 mètres).

Le diabète est le 2ème facteur de risque de cette maladie pernicieuse et silencieuse, qu’est l’AOMI. Cette pathologie se situe juste après le tabac et avant l’hypertension artérielle, la dyslipidémie, l’obésité (abdominale) et des antécédents cardiovasculaires familiaux directs.

Rappelons que le diabète touche particulièrement les membres inférieurs, il est la première cause d’amputation en France après avoir provoqué des plaies aux pieds qui peuvent rapidement se compliquer de gangrène et de nécrose.

Les recommandations du Dr Philippe Nicolini

A prendre très au sérieux, l’AOMI est une expression clinique de l’athérothrombose et un marqueur de risque cardiovasculaire. En effet, comme le souligne le Docteur Philippe Nicolini : « Les diabétiques de type 2 sont hautement concernés et davantage exposés aux complications cardiovasculaires. Avant tout, y figure l’artérite des membres inférieurs avec menace de gangrène des orteils et risque d'amputation. Risque suivi par celui d’un possible infarctus cardiaque par occlusion des artères du muscle cardiaque. Enfin, peut survenir également un risque cérébral avec menace d'accident vasculaire cérébral, avec au premier plan, l’hémiplégie. L’AOMI doit vraiment être prise au sérieux ! »

Et d’ajouter : « Je recommande donc aux diabétiques, et ce plus que jamais à l’occasion de la Journée Mondiale du Diabète, de procéder régulièrement à un simple dépistage par palpation et Doppler ou mesure de l’IPS*. Il est essentiel également de demeurer vigilant sur son alimentation et d’être assidu(e) dans la pratique d’un exercice physique. Les patients diabétiques sont plus susceptibles que quiconque de contracter une AOMI et de devoir subir une amputation partielle du pied ».

*IPS : Index de Pression Systolique

Publié le 09/11/2010 à 08:00 | Lu 3733 fois