AD-PA : d'accord pour les Etats généraux, mais il faut des résultats probants

Des récents reportages télévisés dévoilent des images insoutenables de toilettes trop rapides voire violentes, de temps de repas trop courts, d’aides au lever expédiées, d’heures entières passées dans l'isolement total, de mépris récurrent, d’âgisme au quotidien et pire que tout, des personnes attachées à leur fauteuil sans que personne ne réagisse…


Autant de maltraitances à l'encontre de ces ainés et par ailleurs, des professionnels qui sont obligés de se soumettre à ces rythmes insupportables.
 
On l’a vu dans les dernières émissions présentées à la télévision, « ce à quoi aboutit, dans tout le secteur, l’absence de prise en compte sociétale, donnant toujours moins aux personnes âgées et demandant toujours plus aux salariés, les conduisant à l'épuisement » indique l’association dans son communiqué.
 
Et au sein de ce désœuvrement, on voit fleurir des détournements et des escroqueries sans que cela paraisse anormal compte tenu du dénuement ambiant. C’est dire…
 
Dans ce contexte, estime l’association des directeurs au service des personnes âgées, « l’Etat a donc raison de lancer les États généraux de la maltraitance pour créer un électrochoc et en finir avec les formes de maltraitance passives et actives ».
 
Et l’association de rappeler que la maltraitance, au sens de la loi, vise toute personne en situation de vulnérabilité lorsqu’un geste, une parole, une action ou un DÉFAUT D’ACTION lui cause préjudice.
 
« Il y a maltraitance d’une personne en situation de vulnérabilité lorsqu’un geste, une parole, une action ou un défaut d’action, compromet ou porte atteinte à son développement, à ses droits, à ses besoins fondamentaux, et/ou à sa santé et que cette atteinte intervient dans une relation de confiance, de dépendance, de soin ou d’accompagnement. Les situations de maltraitance peuvent être ponctuelles ou durables, intentionnelles ou non ; leur origine peut être individuelle, collective ou institutionnelle. Les violences et les négligences peuvent revêtir des formes multiples et associées au sein de ces situations. » (Loi du 7 février 2022, article 23)
 
Par conséquent, l’association espère que ces travaux déboucheront sur la mise en place de ratios de professionnels de l’ordre de huit salariés pour dix personnes âgées (ndlr : des ratios réclamés depuis des années) en établissement et sur le financement à 30 € l'heure à domicile.
 
Ceci, selon le communique de l’association, devrait permettre de « créer des dizaines de milliers d'emplois, d'améliorer les conditions de vie des personnes âgées et des professionnels et diminuera le
chômage d'autant. L'urgence éthique se conjugue, en effet, avec l'économique
 ».
 
Et l’organisation de conclure que « les moyens de développer le pouvoir d’agir des personnes âgées vulnérables devra être au cœur des débats, car qui de plus légitime pour repérer et les dénoncer que les victimes ou leur entourage ? ».

 
Par Pascal Champvert, Romain Gizolme et Eric Fregona

Publié le 07/03/2023 à 08:28 | Lu 7921 fois