AAA : la révolution de l'endovasculaire

Près de 500 chirurgiens vasculaires se sont réunis à Grenoble du 24 au 27 juin dernier à l’occasion de leur 31ème Congrès, afin d’échanger sur les avancées dans le traitement chirurgical et endovasculaire des maladies artérielles et veineuses. Ils ont choisi cette année de mettre l’accent sur l’Anévrisme de l’Aorte Abdominale (AAA). Le point sur la révolution de l’endovasculaire.


Le traitement chirurgical des anévrismes aortiques prédominait jusqu’en 1990, année où le chirurgien argentin Juan Carlos Parodi réalisait le premier traitement par voie endovasculaire d’un anévrisme de l’aorte abdominale. Une prouesse qui allait contribuer à révolutionner la spécialité.
 
Le traitement endovasculaire s’est ensuite étendu à d’autres pathologies, facilité par l’avènement de technologies comme le ballon ou le stent. La France a développé une compétence de pointe dans ce domaine, sous l’impulsion des chirurgiens vasculaires qui réalisent actuellement 90% des procédures endovasculaires sur les artères périphériques. Ces interventions guidées par l’imagerie permettent de réparer les artères de l’intérieur. Elles sont moins invasives pour les patients et nécessitent généralement des durées d’hospitalisation moins longues qu’avec la chirurgie conventionnelle. 
 
Sur 9.700 anévrismes opérés par an en France, 4.800 le sont par voie endovasculaire, sous condition de respect de critères morphologiques étudiés au scanner. Le traitement endovasculaire permet de traiter des malades à risque chirurgical élevé avec une morbi-mortalité plus faible que la chirurgie ouverte. 
 
Dans le traitement endovasculaire, l’exclusion de l’anévrisme peut se faire par une endoprothèse bifurquée qui est constituée de deux branches destinées aux artères iliaques ou par une endoprothèse aorto-uni iliaque qui est alors associée à un pontage croisé entre les artères fémorales droite et gauche. Le choix de la technique endovasculaire est fait en fonction de critères morphologiques définis par l’étude du scanner.
 
Les éléments principaux sont la longueur et le diamètre du collet proximal (segment d’aorte saine avant la dilatation anévrismale), le diamètre des artères iliaques et l’existence de tortuosités iliaques. L’étanchéité de l’endoprothèse est assurée par sa force radiale.
 
Une nouvelle génération d’endoprothèse est en cours d’évaluation (endoprothèse fenêtrée) lorsque le collet proximal est très court. Cette endoprothèse est constituée de fenêtres à son extrémité proximale pour les artères rénales et l’artère mésentérique supérieure (branche de l’aorte qui irrigue l’intestin) afin de permettre un ancrage proximal même en l’absence de collet proximal.  

Publié le 01/07/2016 à 01:00 | Lu 1858 fois