A chacun son sommeil !

Insomnie et malaise diurne associé, difficultés d’endormissement, réveils nocturnes, cauchemars, sommeil non réparateur, stress…, il n’existe pas un trouble mais souvent plusieurs troubles du sommeil. Plus récemment, les écrans, tablettes, ordinateurs, téléphones portables qui envahissent les foyers au quotidien sont devenus de véritables facteurs d’altération du sommeil.


Or, un sommeil insuffisant peut avoir de nombreuses conséquences : d’une part sur le fonctionnement diurne : inattention, baisse de la vigilance et des performances, risques liés à la somnolence (accident du travail et sur la route), augmentation de la sensibilité à la douleur, irritabilité, difficultés relationnelles, etc.
 
Et d’autre part, à plus long terme, sur la santé : prise de poids, diabète, hypertension, aggravation des troubles respiratoires et cardiovasculaires, dépression…
 
L’insuffisance de sommeil : le mal du 21ème siècle, est illustré par la consommation importante de benzodiazépines. En 2015, 13,4% de la population française a eu recours au moins une fois à ces molécules aux propriétés hypnotiques, anxiolytiques et calmantes, ce qui a conduit à l’écoulement d’un peu plus de 110 millions de boites en un an.
 
Ce triste record situe la France au deuxième rang européen des plus gros consommateurs de benzodiazépines derrière l’Espagne ! Si les benzodiazépines peuvent être indiquées dans le traitement de l’insomnie à court terme, leur consommation se prolonge souvent pendant plusieurs mois, voire plusieurs années, ce qui entraîne des risques d’effets délétères du type somnolence diurne, trouble de la mémoire, chutes, accident, ainsi qu’une dépendance…
 
Face au nombre croissant de Français qui souffrent d’un sommeil insuffisant et de ses lourdes conséquences sur l’état de santé, il existe différents types de prise en charge.
 
Quelles sont aujourd’hui les solutions ayant fait leurs preuves ? Les récents consensus d’experts, tant en Europe qu’aux USA, recommandent en première intention la Thérapie comportementale et cognitive, la luminothérapie et la mélatonine, selon l’origine du trouble.
 
La sophrologie, phytothérapie, micronutrition, etc… peuvent aussi être utiles, notamment si ces approches s’inscrivent dans une prise en charge globale.
 
Le besoin de sommeil est propre à chacun (court ou long dormeur, du soir ou du matin) selon son âge, et la qualité du sommeil dépend de son rythme éveil/sommeil et de son mode de vie. Les solutions à la dette de sommeil croissante de la population se trouvent donc à la fois dans la prise de conscience, par chacun, de l’enjeu d’un sommeil suffisant pour sa santé et dans l’individualisation de la prise en charge.

​En un demi-siècle : 1h30 de sommeil en moins

L’érosion est silencieuse mais bien réelle : le temps de sommeil des Français s’amenuise ! Selon le rapport de l’enquête Invs/Mgen réalisée à l’occasion de la Journée du sommeil 2017, les Français déclarent dormir 7h07 en moyenne en semaine soit 18 minutes de moins qu’il y a vingt-cinq ans.
 
L’insuffisance de sommeil peut être délétère pour la santé physique et mentale et elle est d’autant plus forte du fait que notre temps de sommeil est aujourd’hui plus court. Cela se ressent chez les habitants de l’Hexagone qui sont 54% à juger leur sommeil insuffisant (qualité et durée) et plus particulièrement chez les habitantes, puisque ce sont surtout les femmes qui souffrent d’un temps de sommeil plus faible et qui déclarent le plus de réveils nocturnes et de somnolences dans la journée.
 
Ces plaintes sont également déclarées par les 45/54 ans et les ronfleurs réguliers. En France, aujourd’hui, 28% de la population déclare être somnolents. « Je rêve de m’endormir à peine après avoir posé la tête sur mon oreiller ». Certains y parviennent mais, en moyenne, les Français mettent plus d’une vingtaine de minutes pour s’endormir.
 
Toutefois, selon les périodes de la vie ou chez certaines personnes, l’endormissement peut être plus difficile, et ce pour des raisons très variées : un environnement défavorable, notamment trop de lumière (objets connectés, lumière extérieure…), du bruit extérieur ou une température de la chambre trop élevée. Le fait de dormir avec quelqu’un -qui concerne un Français sur deux- peut également perturber l’endormissement ou le sommeil, par les mouvements ou les ronflements de l’autre, etc.
 
Enfin, le stress, l’hyperconnexion (notamment via les réseaux sociaux), l’anxiété et les ruminations concernant sa vie professionnelle ou personnelle contribuent largement aux difficultés d’endormissement et à la perturbation du sommeil.
 
Si la durée idéale de sommeil chez l’adulte est évaluée entre 7 et 8h, cette donnée est propre à chacun. En effet, le besoin de sommeil varie d’une personne à l’autre selon des facteurs multiples, notamment génétiques (y compris par rapport à l’horloge biologique), l’âge et le profil psychologique.
 
Dans le contexte sociétal actuel qui encourage à l’hyperconnexion et aux écrans jusque dans le lit, à une vie réglée sur le mode 24h/24 et 7j/7 et à la sédentarité, il est essentiel de respecter son besoin de sommeil pour préserver sa santé à tous les âges.

Publié le 28/12/2017 à 01:00 | Lu 2593 fois