8èmes Journées Nationales d’Information et de Dépistage de la DMLA

L'année 2014 marque la 8ème édition des Journées Nationales d'Information et de Dépistage de la DMLA organisée par l’Association DMLA. A cette occasion, les Français de 55 ans et plus sont invités à prendre rendez-vous chez les ophtalmologistes (libéraux et hospitaliers) participant à l'opération pour bénéficier d'un dépistage.





Le déroulement des Journées

Des ophtalmologistes (libéraux et hospitaliers) recevront, sur rendez-vous, les personnes qui souhaitent bénéficier du dépistage.
 
Un examen du fond d’oeil par une méthode validée permettra de repérer des individus qui souffrent déjà d’une DMLA sans le savoir, ou dont le risque de développer la maladie est élevé, afin de leur proposer au plus tôt un traitement et/ou des mesures préventives ainsi qu’un programme de surveillance adapté.
 
Il s’agit d’éviter, dans la mesure du possible, la dégradation visuelle et les complications. Chaque personne dépistée recevra des informations sur la DMLA, ainsi que des conseils personnalisés et pourra poser des questions.
 
Pour connaître la liste des ophtalmologistes et des services hospitaliers participant aux journées DMLA, leurs coordonnées et les plages horaires dédiées, il suffit de consulter le site www.journeesdmla.fr
 
Les personnes concernées

Le dépistage s’adresse aux personnes ayant les caractéristiques suivantes :
- Toute personne de 55 ans ou plus non suivie ou n’ayant pas bénéficié d’un examen depuis plus d’une année ;
- Ne présentant pas de signes de la maladie ;
- Sujet, ou non, à des facteurs de risque de DMLA : fumeur, antécédents familiaux de DMLA ou maculopathie liée à l’âge (MLA) découverts lors d’un précédent examen.
 
Si les examens de dépistage révèlent des signes de DMLA, un bilan plus approfondi sera programmé (OCT – examen inoffensif permettant d’obtenir des images précises de l’étendue et de la localisation des atteintes de l’oeil photographies et angiographies rétiniennes), pour confirmer ou non ce diagnostic.
 
A noter : outre le dépistage, et même en l’absence de symptôme, il est recommandé d’effectuer un examen ophtalmologique tous les 2 ans, entre 45 ans et 55 ans, puis tous les ans après 55 ans, afin de révéler une (D)MLA ou d’autres maladies oculaires qui, comme elle, évoluent en silence (glaucomes chroniques…).

A propos de la Dégénérescence Maculaire Liée à l’Âge (DMLA)

La DMLA, ou Dégénérescence Maculaire Liée à l'Âge est la première cause de malvoyance et de cécité dite « légale » après 50 ans. Pathologie complexe et multifactorielle, elle livre peu à peu ses secrets, même si ses mécanismes, complexes, ne sont pas encore complètement élucidés. Son incidence augmente avec l’âge.
 
Multifactorielle, la DMLA résulte de la conjonction de facteurs génétiques d'une part, et de facteurs environnementaux d'autre part1. Autrement dit, les gènes n’expliquent pas tout, même si le caractère héréditaire de la DMLA est élevé (78%) et la présence d’un antécédent familial multiplie le risque par quatre.
 
L’hygiène de vie influe également : par exemple, le tabac multiplie par quatre, voire six, le risque de contracter la pathologie ; le risque de DMLA est doublé dans la population obèse ; à l'inverse, la consommation d'oméga-3, de caroténoïdes et d'antioxydants (vitamine C, vitamine E, zinc, bêta carotène) diminue le risque de survenue d’une DMLA et freine sa progression en cas d’atteinte.
 
La DMLA atteint la macula, zone centrale de la rétine (tissu neurosensoriel qui tapisse le fond de l’oeil) responsable de la vision des détails, la perception des couleurs et la fixation du regard. Ses mécanismes sont complexes et non encore complètement élucidés, mais des molécules de l’inflammation et du transport des lipides semblent jouer un rôle important.
 
Trois grands tableaux cliniques
On distingue schématiquement trois cas :
1. En tant que précurseur, la Maculopathie Liée à l’Âge (MLA) peut, ou non, évoluer vers une DMLA. Elle est le plus souvent asymptomatique.
2. Les DMLA « exsudatives » ou « néovasculaires », dites aussi « humides » se caractérisent par la prolifération anormale de petits vaisseaux sanguins (néovaisseaux) sous la rétine, qui peuvent saigner ou suinter dans la macula. En l’absence de traitement, elles évoluent vers une perte irréversible de la vision centrale.
3. La DMLA « atrophique », dite encore « sèche », progresse lentement mais n’en est pas moins grave. Lorsqu’elle atteint le centre de la macula, la zone d’atrophie induit une baisse importante et irréversible de l’acuité visuelle (vision centrale), qui jusque-là était relativement conservée. Bien qu’aucun traitement ne soit encore en mesure de s’opposer au développement et à l’évolution d’une DMLA atrophique, une surveillance ophtalmologique est indispensable pour pouvoir traiter sans tarder d’éventuelles complications et accompagner les patients malvoyants. Enfin, les patients atteints de DMLA sèche doivent garder espoir : il existe actuellement des études cliniques analysant l'efficacité de nouvelles molécules dans le traitement de la DMLA atrophique, avec des résultats préliminaires très encourageants.
 
Une DMLA atrophique peut se développer sur une DMLA exsudative et inversement.

La DMLA est typiquement bilatérale ; l’atteinte du 2ème oeil intervient en général dans un second temps (le risque de bilatéralisation augmente d’environ 10 % par an).

Les signes révélateurs : à connaître !

Dans certains cas, la DMLA peut évoluer plusieurs mois sans que le patient ne s'en rende compte. L’apparition ou l’aggravation d’un ou de plusieurs des signes suivants impose une consultation en urgence auprès d’un médecin ophtalmologiste :

- chute de la vision (acuité, contrastes),
- sensation d’assombrissement ou de moindre luminosité (nécessité d’intensifier l’éclairage pour
lire),
- brouillard ou flou visuels,
- ternissement des couleurs,
- déformations visuelles (métamorphopsies), particulièrement repérables sur des lignes droites comme le rebord d’un cadre ou d’une fenêtre,
- perception d’une tache (scotome) au centre de la vision,
- lettres manquantes dans un texte,
- difficultés à distinguer les détails.
 
La baisse de vision peut favoriser les chutes (dont la prévention est importante3). Environ un patient sur trois souffre de symptômes dépressifs.

- Les facteurs de risque : base de la prévention

L'âge et le terrain génétique sont des facteurs de risque forts. Les antécédents familiaux sont importants à connaître, étant donné qu'il existe des cas de DMLA familiales.
 
La MLA prédispose à la DMLA et le mode de vie intervient également. Le tabagisme est le principal facteur de risque environnemental de DMLA4, mais le surpoids, de mauvaises habitudes alimentaires ou les déficits en certains pigments maculaires (lutéine et zéaxanthine) peuvent aussi jouer un rôle.

Une carence en acides gras oméga-3 est également associée à un risque élevé de DMLA.
 
La prévention de la maladie, de son évolution et de ses complications passe donc notamment par le dépistage, la surveillance ophtalmologique et une bonne hygiène de vie (éviction du tabac, alimentation variée et équilibrée, voire prescription de compléments alimentaires adaptés,…)

Cette année : un questionnaire pour identifier les patients à haut risque

Dans le cadre des 8èmes journées nationales d'information et de dépistage de la DMLA, le laboratoire Théa mettra à disposition des ophtalmologistes participants, des questionnaires STARS.
 
Le questionnaire STARS a été développé comme un outil simple et rapide de détection des personnes à haut risque de DMLA. Ce questionnaire permet aux ophtalmologistes d’identifier, chez leurs patients, les facteurs de risques présents susceptibles d’entrainer une DMLA, et ce afin de leur proposer un suivi personnalisé. Il pourra également être utilisé auprès de la population générale pour détecter les sujets à haut risque, afin de leur conseiller de consulter leur ophtalmologiste.

Article publié le 22/05/2014 à 04:38 | Lu 949 fois