15 juin 2008 : 3ème Journée mondiale contre la maltraitance des personnes âgées

Comme le rappelle un communiqué des petits frères des Pauvres, « de nombreuses personnes âgées, en particulier les plus fragiles d’entre elles, sont victimes d’actes qui nous révoltent, contraires au respect de la dignité des personnes et souvent au droit. Indélicatesses, négligences, traitements dégradants, abus de confiance, pressions financières, démarchages commerciaux abusifs, violences verbales voire actes de maltraitance physiques sont quelques uns des maux auxquels les plus vulnérables sont exposés ». Et depuis trois ans maintenant, le 15 juin de chaque année vient nous rappeler qu’il est indispensable de lutter contre ce fléau du 21ème siècle.

PAR SENIORACTU.COM | Publié le 16/06/2008

Dans le cadre de cette 3ème Journée mondiale contre la maltraitance des personnes âgées, AGE, la Plateforme européenne des Personnes âgées a demandé demande à la Commission européenne et aux Etats membres, par le biais d’un communiqué de presse, de sensibiliser le public aux abus faits aux aînés et d adopter une stratégie européenne pour lutter contre maltraitance à l égard des personnes âgées et garantir la qualité des soins qui leur sont prodigués.

Et le communiqué de souligner que « des études montrent que 4% des seniors vivant à la maison et 30% de ceux qui vivent en institutions sont victimes de maltraitance physique, psychologique, émotionnelle, sexuelle, financière ou le fait de négligence. Les soins inadéquats sont plus souvent dus à l incapacité des soignants surmenés ou stressés à faire face aux demandes qui leur sont imposées qu’à une réelle intention d exploiter ou de nuire à une personne âgée vulnérable ».

« Vu la complexité du problème de la maltraitance envers les aînés, sa prévention demande des mesures intégrées pour en traiter les causes. Il est important de sensibiliser le public à la maltraitance envers les seniors et nous avons besoin d une stratégie européenne pour aider les Etats membres à traiter le problème, » souligne Anne-Sophie Parent, directeur de AGE.
15 juin 2008 : 3ème Journée mondiale contre la maltraitance des personnes âgées

De son côté, l’AD-PA remarque qu’un « climat sociétal qui dévalorise la personne âgée (et, a priori, quand elle est fragilisée) ne favorise pas le développement du respect, premier rempart contre la maltraitance ». Dans ce contexte, l’Association des Directeurs au service des Personnes Âgées, présidée par Pascal Champvert estime qu’« au-delà de l’amélioration de l’information et de la formation, l’essentiel reste la nécessité d’augmenter le nombre de professionnels aidant les personnes âgées à domicile ou en établissement ».

Maltraitance : un mot terrible qui désigne les violences de tout ordre qui peuvent s'exercer sur une personne. Le réseau international pour la prévention et la maltraitance des personnes âgées, l'INPEA définit ainsi ce fléau : « Toute souffrance exercée sur un adulte âgé, mettant en danger le bien-être physique, émotionnel, spirituel ou social d'une personne. Les formes de maltraitance peuvent inclure, mais ne pas se limiter à des maltraitances physiques, sexuelles et émotionnelles, des abus financiers, la négligence, de l'intimidation, la domination, la discrimination, et l'auto - négligence. »

Les victimes
Selon l'Alma (association d'écoute aux victimes), les personnes les plus fragiles, en majorité des femmes (75%), plutôt âgées (en moyenne 79 ans) vulnérables, incapables de se défendre ou de réagir sont des victimes désignées (elles sont souvent dépendantes).

Les maltraitants
Même s'il est difficile de distinguer clairement les divers aspects de la maltraitance, physiques, psychologiques ou financiers, les petits frères des Pauvres qui accompagnent près de 8 000 personnes dans l'Hexagone, se préoccupent particulièrement des maltraitances financières, car bien des actes de malveillance et des violences physiques sont motivés par des intérêts matériels. Ils sont souvent d'origine familiale et proviennent aussi de l'entourage non familial de la personne à domicile ou en institution (le voisinage, les personnels soignants, les démarcheurs…). Ces malveillances financières sont souvent des actes à la limite de la légalité, discrets et invisibles, qui passent parfois inaperçus aux yeux des victimes âgées elles mêmes qui peuvent ne pas être en pleine possession de tous leurs moyens.

Dans les établissements d'accueil des personnes âgées, les maltraitances sont souvent la conséquence d'un manque de personnel et de moyens. Cette situation est inadmissible de la part de lieux de vie où les personnes doivent évoluer dans un environnement professionnel, apportant soins, sérénité et protection. Des maltraitances civiques (atteinte aux droits des personnes) sont également constatées dans les établissements.

Rappelons également que depuis février 2008, il existe au niveau national un centre d'écoute joignable au 3977 qui est à même de recevoir les appels provenant de particuliers ou de professionnels :
- aux personnes âgées ou adultes handicapés victimes de maltraitances,
- aux personnes âgées ou adultes handicapés souffrant d'isolement,
- aux aidants professionnels ou familiaux rencontrant des difficultés dans l'aide apportée à une personne âgée ou à un adulte handicapé,
- aux personnes ayant des doutes sur le bien être d'une personne âgée ou un adulte handicapé

Les petits frères des Pauvres : quand la maltraitance devient une action prioritaire

Alertés par le nombre élevé de situations de maltraitance qu’ils rencontrent dans leur action quotidienne auprès des personnes qu’ils accompagnent, les petits frères des Pauvres se mobilisent : ils ont décidé de faire de la lutte contre la maltraitance une action prioritaire :
• en renforçant leurs moyens d’actions partout où ils sont présents pour accompagner les personnes victimes d’actes de maltraitance,
• en poursuivant la sensibilisation et la formation de l’ensemble des acteurs de leur réseau à cette problématique.

Une aide trop présente
Madame H. est gravement handicapée. Elle ne peut accomplir seule la plupart des actes quotidiens liés à la toilette, au ménage ou aux repas. Manifestant une grande volonté d’indépendance, elle a souvent refusé l’intervention de services d’aides à domicile, acceptant seulement l’intervention d’une infirmière pour sa toilette.

Pour le ménage et les repas, elle a voulu faire appel à une connaissance de son voisinage dont la présence s’est vite avérée « indispensable » pour lui permettre de rester chez elle. D’une aide rémunérée raisonnablement au début, on est vite arrivé à un cout journalier abusif. Madame H. ne sait plus comment faire pour sortir de l’emprise de cette amie trop bien attentionnée. À la demande de cette dame âgée, les petits frères des Pauvres vont l’accompagner dans la mise en place d’un ensemble d’aides gérées par des services sociaux spécialisés. Garder cette liberté qui a toujours été la sienne est devenu essentielle.











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