Grande enquête pour les vingt ans du Viagra

Le Viagra, célèbre traitement contre la dysfonction érectile, fête cette année ses vingt ans de bons et loyaux services. Avec ses 65 millions d’ordonnances et ses milliards de pilules vendues dans le monde, ce médicament a fait sauter le tabou de l’impuissance et a révolutionné la sexualité des seniors. Pour cette occasion, l’équipe d’experts My-Pharma.info a souhaité analyser en détail le rapport entre les français et leur recours à ce type de médicaments.





Cette enquête de l’Ifop permet, au-delà des problèmes sexuels et des troubles de la fonction érectile (DE), de mieux comprendre les difficultés de la masculinité, la place de la sexualité et la communication dans la vie du couple en ce début de 21ème siècle.
 
Tout d’abord, les hommes et les femmes n’hésitent plus à reconnaître les difficultés de la vie sexuelle. Pratiquement les deux-tiers (64%) des hommes reconnaissent avoir eu des problèmes d’érection au cours de leur vie. Par ailleurs et assez logiquement, la majorité des femmes (59%) a été confrontée à une défaillance sexuelle de la part de leur partenaire masculin. Point important :  ces chiffres sont en constante augmentation depuis 2001.
 
Autre point que nous apprend cette grande enquête sur le Viagra : les difficultés de la vie sexuelle ne concernent pas que les seniors. De fait, elles concernent les hommes à différents moments de leur existence. Toutefois et sans surprise, la survenue de difficultés augmente avec l’âge : au-delà de 60 ans, plus de 40% des hommes ont eu de telles difficultés (« fréquemment »).
 
Il faut savoir que la dysfonction érectile s’inscrit dans un scénario de difficultés qui va de l’éjaculation précoce et la diminution du désir sexuel. Pour plus des deux-tiers des hommes (68%) au cours des douze derniers mois, l’éjaculation précoce reste le problème sexuel le plus fréquemment évoqué. Viennent ensuite l’absence ou l’insuffisance de désir sexuel qui concerne 60% des hommes. Enfin, l’absence d’érection concerne plus de la moitié (54%) des sondés. Point saillant : les troubles de l’érection seraient donc le plus souvent associés à des diminutions du désir…

Sans trop de surprise, les hommes déclarent plus fréquemment que les femmes l’expérience d’une difficulté sexuelle au cours des douze derniers mois. Cependant, il semblerait que les messieurs aient une perception plus aiguë de leurs difficultés et pannes sexuelles même très légères ou peu fréquentes. Ce qui somme toute, semble assez logique !
 
De leur côté, les dames semblent avoir une perception sensiblement plus faible des difficultés rencontrées par leurs partenaires…. Ainsi, plus des deux-tiers (68%) des hommes contre 59% des femmes évoque un problème d’éjaculation précoce ; 60% des hommes contre 44% des femmes celle d’absence ou d’insuffisance de désir ; enfin, 54% des hommes et 40% des femmes sont concernés par l’absence d’érection.
 
Sans surprise, les messieurs considèrent que la DE au fait de vieillir principalement (30% des hommes contre 19% des femmes). Les femmes attribuent ces mêmes difficultés à des problèmes psychologiques (32% des femmes contre 24% des hommes), à des problèmes de couple (31% des femmes contre 21% des hommes) et à la baisse de confiance en soi (26% des femmes contre 18% des hommes). C’est probablement un peu de tout ça la plupart du temps…
 
A noter également que le stress et la consommation de psychotropes apparaissent parmi les principaux facteurs associés aux problèmes d’érection. Une bonne majorité (70%) des hommes qui déclare souffrir de stress régulièrement et les trois-quarts (76%) de ceux qui consomment des psychotropes affirment avoir eu de troubles de l’érection au cours des douze derniers mois. Dans ce contexte, les conditions et les modes de vie apparaissent comme un facteur de risque de premier plan.
 
Toujours selon cette enquête, 15% des hommes ont déjà consommé un des médicaments contre la DE au cours de la vie (Viagra, Levitra, Cialis étant les principaux). Un chiffre en très forte augmentation depuis 2007. On retrouve ici une disparité avec les femmes car seulement 10% d’entre elles déclarent avoir eu un partenaire qui a déjà consommé un tel médicament. On ne s’en vante pas forcément…
 
Les principaux consommateurs sont ceux qui ont déclaré avoir eu des problèmes d’érection depuis moins d‘un an (29% des hommes) ainsi que les utilisateurs d’antidépresseurs (29% des hommes). Parmi les consommateurs, on retrouve 15% des moins de 30 ans et 22% des plus de soixante ans, les hommes qui ont eu plus de cinq partenaires au cours de la vie (21%), ceux qui sont en couple depuis moins de trois ans (25%) ainsi que les homosexuels masculins (23%).
 
Pour la majorité de ceux qui pourraient utiliser un médicament sexo-actif (75% des hommes), le recours à ce médicament est une affaire du couple. Les femmes et les hommes se disent d’accord sur ce point. Seuls 11% des hommes qui ont déjà utilisé un tel médicament l’ont fait à l’insu de leur partenaire. Enfin, les hommes les plus âgés consomment plus fréquemment ces médicaments après en avoir parlé avec leur partenaire.
 
La rédaction de My-Pharma.info a choisi l’Ifop pour réaliser cette étude par questionnaire auto-administré en ligne du 17 au 19 septembre 2018 auprès d’un échantillon de 2 023 personnes, représentatif de la population âgée de 18 ans et plus résidant en France métropolitaine.

Article publié le 18/10/2018 à 01:00 | Lu 3060 fois